Bientôt endormie

Vous vous souvenez du Pajero Ralliart ventousé près de chez moi ? Bonne (?) nouvelle : il a désormais une copine : une Peugeot 306 XSI préparée rallycross. Vu que le Pajero n'a pas bougé depuis deux ans, elle risque hélas de connaitre le même sort...
Arceau, extincteurs, attache rapide pour le capot et le coffre, etc. Tout y est. Ca reste une préparation assez light, avec des panneaux de carrosserie d'origine. Donc une réalisation artisanale. Je me demande même si la peinture n'est pas d'origine ! Notez les trois (!) feux de stops centraux. Avec ça, si on ne comprend pas que vous freinez...

Sur internet, j'ai vu pas mal de 306 XSI d'autocross/rallycross/rallye. C'était une sportive très répandue, au milieu des années 90. De plus, Gilles Panizzi lui avait donné des lettres de noblesse. Par contre, toutes ces voitures étaient des 3 portes. Aucune trace de 306 de compétition 5 portes.
Au temps de cette 306 XSI, le rallycross était un sport d'amateurs, plutôt rural et plutôt bon enfant. Même si des pilotes comme Per Eklund, Kenneth Hansen ou Jean-Luc Pallier avaient des budgets proche du circuit.

Désormais, avec le WRX, le rallycross est devenu un sport de professionnels, avec des constructeurs, de gros sponsors, des TV, etc. En Grande-Bretagne et en Suède, les pilotes se bousculent. Aujourd'hui, les jeunes ne veulent plus faire du rallye ; ils font du rallycross. Signe des temps, Niklas Grönholm, le fils de Marcus, fait du WRX. Si ça se trouve, dans quelques années, Valentine Loeb sera sur la grille ! Avec le RX2, le WRX possède sa propre formule de promotion. Il existe même une coupe hivernale, le RX2 Ice, aux faux airs de Trophée Andros. En 2018, il s'est contenté de la Suède et de la Norvège, mais avec des invités comme Helio Castroneves ou Josef Newgarden. A suivre donc, en 2019...
Je ne suis pas un fan de rallycross, mais je reconnais qu'en terme de promotion et de proximité du public, c'est un vrai modèle, avec une relative équité. Les ténors doivent se cracher dans les mains pour aller en finale. D'ailleurs, Petter Solberg ou Mattias Ekström se sont fait éliminés en demi-finale, cette année.

Le WRC a perdu cet enjeu et ce contact avec le public. Le vrai rallye, c'était un défi. Parfois, un pilote d'usine tapait dans la première spéciale du premier jour et son rallye était fini ! A l'arrivée, vous aviez 8 pilotes (puis 6) qui marquaient des points, point final ! Les pilotes étaient des trentenaires, voire des quadragénaires mal rasés, mal coiffés, qui juraient à l'arrivée. David Richards avait voulu un rallye plus aseptisé, plus télévisuel. Au point de demander à Loeb de se raser tous les matins ! Le WRC a chassé les épreuves qui prenaient de l'importance. Les constructeurs ont voulu du repêchage.
Bref, tout le monde a scié la branche sur laquelle il était assis. Ils pensaient que de toute façon, le socle était solide. Mais le sport auto connait des cycles. Aucune discipline n'est éternelle. La course de cote ou le stock-car peuvent en témoigner... Si j'étais directeur de la compétition d'un constructeur, je miserais sur le WRX, pas le WRC. Parce qu'en terme de retombées et d'image, il n'y a pas photo. Et avec le passage aux moteurs électriques, le WRX va en plus séduire les services marketing...
Y aura-t-il toujours un championnat WRC en 2030 ? Est-ce qu'à l'instar de la cote, il n'y aura plus que des championnats nationaux et une coupe d'Europe ?

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