Arci Dolce

Si vous suivez mon fil Twitter, vous savez que je tente désespérément de me procurer un calendrier Liqui Moly. Lors du second envoi, j'ai tenté d'en retrouver la trace, ce qui donna lieu à une drôle de chasse au trésor...

La ligne 15 du Grand Paris doit ceinturer la moyenne couronne. Les travaux n'ont débuté que l'an dernier. On parle de 2025 pour le premier tronçon et 2030 pour l'ensemble du tracé. Et encore, c'est du hors-taxe... Pourtant, les promoteurs immobiliers sont déjà à pied d’œuvre. Tout au long du parcours de la future ligne, on construit des immeubles de standing. Des bobos chassés de Paris intra-muros par le coût exorbitant du foncier. Des gens qui pensent sans doute naïvement qu'une fois leur appartement fini, ils auront le métro au pied de l'immeuble... Certains programmes sont déjà achevés, mais le métro, lui, on l'a dit, commence à peine à creuser ses tunnels... Et je connais des "nouveaux banlieusards" qui ont découvert qu'en banlieue, le taux de service des transports en commun est plus faible. Même en moyenne couronne, la voiture redevient obligatoire...
Quoi qu'il en soit, les banlieues se transforment. Là, sur le chemin de Liqui Moly, vous aviez un trottoir occupé par les immeubles "Grand Paris" et un trottoir de quartier ouvrier. Il faut dire qu'un peu plus bas, sur le trottoir "ouvrier", il y a un cimetière. Les promoteurs ont délaissé l'autre trottoir, faute de pouvoir entièrement bâtir dessus.
De loin, j'ai cru que ce Peugeot J7 était une de ces "voitures vintage", destiné à privatiser un espace ou à donner un style "ancien" à une marque nouvellement fondée...

Sauf qu'ici, c'est un vrai véhicule ancien ! D'après sa plaque d'immatriculation, ce J7 "box" fut sans doute acheté neuf par les meubles Arci. Ils l'ont tout de même repeint (cf. le numéro de téléphone à dix chiffres.) Ca devait être dur, dans les cotes, avec un chargement d'armoires normandes... Il aurait besoin d'un nouveau coup de peinture...
Dans le temps, le transport de meubles était un gros marché pour les utilitaires. Et c'était le roi de la logistique du dernier kilomètre. D'où ces carrosseries box, à chargement bas, dès les années 30. Toutes les villes possédaient des magasins de meubles. Vous achetiez et ensuite, on vous livrait. Inconvénient : les livraisons avaient souvent lieu en semaine. Donc vous deviez bloquer une matinée ou une après-midi, en pleine semaine (à moins que bobonne ne travaille pas...) Et ça, c'était en admettant qu'ils aient du stock, car souvent, ce n'étaient que des distributeurs. Donc, il fallait attendre des semaines pour que le fabricant vous assemble votre canapé ou votre table. C'était le temps des meubles en bois massif, très lourd, qu'on gardait des années. Qu'on transmettait ensuite aux enfants ou qu'on mettait dans sa maison de campagne. Puis Ikea est arrivé avec ses meubles en kits (qui rentrent dans une voiture) et en aggloméré (donc transportables.) Je choisi, je repars avec et je monte dans la foulée. Par contre, les meubles Ikea n'aiment pas les déménagements répétitifs... Mais ce n'est pas grave, car à ce prix-là, on peut facilement refaire son salon...
L'ironie de l'histoire, c'est qu'en ville, les gens n'ont plus de voitures. Donc, à son tour, Ikea doit livrer. Mais il n'y a plus de fourgon carrossées spécialement.

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