Michel Vaillant - Macao

Il y a quelques mois, j'ai reçu un communiqué de presse sur la sortie de Michel Vaillant - Macao. L'auteur du communiqué, c'était une vieille connaissance (que je n'avais pas vu depuis des années.) Au bluff, je lui ai demandé si je pouvais en obtenir un exemplaire dédicacé, par Sacha Fenestraz. Il m'a répondu : "Je vois ce que je peux faire et je reviens vers toi." En langage de RP, c'est une formule de politesse pour vous envoyer promener...

Mais il a tenu parole. J'ai eu mon exemplaire dédicacé. En plus, le "Media contact" habite à deux pas de chez moi. Tant qu'à faire, j'ai été le voir. Et c'est comme ça que pendant de longues heures, on a évoqué les petites et les grandes histoires des formules de promotion de ces dix dernières années...
Je suis vieux jeu. Pour moi, un livre, ça doit être du papier, pas un fichier PDF. Surtout, Paul Belmondo m'avait dédicacé Rendez-vous à Macao. Ca me fait donc deux albums dédicacés par des vainqueurs imaginaires du Grand Prix de Macao !
Au moins, Sacha Fenestraz l'a vraiment couru et il a même terminé 3e. Alors que Paul Belmondo n'a jamais été à Macao !

En prime, il s'agit d'un exemplaire de l'hôtel Grand Lapa, en anglais, avec introduction d'André Couto. Ça vaudra une fortune sur Le Bon Coin ! Je dis ça pour rire... Je ne suis pas du genre à vendre (ou à jeter) des trucs...

Quant à Sacha Fenestraz, cet apparition dans Michel Vaillant fut incontestablement un grand coup de projecteur. A l'heure où les pilotes se battent pour exister médiatiquement, lui, il se fait connaitre auprès du grand public.
Donc il s'agit de la "nouvelle saison". Michel Vaillant et Steve Warson ont raccroché le casque. La série se veut plus noire, moins manichéenne, moins prévisible...

J'ai moyennement aimé. Je trouve qu'à vouloir devenir plus complexe, Michel Vaillant en oublie que c'est une série centrée sur le sport auto. Là, il faut attendre la page 28 pour voir une voiture de course et la première Vaillante n'arrive qu'en page 33...

Et le scénario est un vrai gruyère. Par exemple, au début de la BD, le héros est incarcéré. Sa femme négocie un libération conditionnelle :
Il est écrit noir sur blanc que s'il bénéficie d'une libération provisoire, Michel Vaillant ne doit pas quitter la France. On peut imaginer que le juge lui interdirait également d'interférer dans l'enquête et de rencontrer certains protagonistes de l'affaire...

C'est à dire exactement tout ce que prévoit de faire Michel Vaillant, quelques pages plus loin, une fois libéré !
Pour autant, le Grand Prix de Macao est davantage évoqué que dans Rendez-Vous à Macao. Déroulé des courses, circuits, ambiance... C'est un vrai reportage sur cette course de F3 très particulière.

Et à la fin, il y a l'inévitable happy end, un peu téléphoné...
Enfin, happy end... Avant, les BD avait un début et une fin. Maintenant, c'est un peu l'école Marvel. Les six premières pages sont un épilogue de l'album précédent. Il n'y a pas de textes introductifs, juste un enchainement d'images avec de grands silences. Si vous n'avez pas lu Rébellion, tant pis pour vous !
De même, une fois que Sacha Fenestraz remporte le Grand Prix, on a de nouveau trois pages de grands silences, afin d'ouvrir des pistes pour le prochain album...
C'est sans doute le plus frustrant, cause de cette impression mitigée de Macao. A la dernière case, l'essentiel de l'intrigue reste en suspend. En fait, en 66 pages, le fond de l'affaire a à peine progressé.

Remarquez, la Marvel n'a rien inventé. Il y a une trentaine d'année, avec XIII et Largo Winch, Jean Van Hamme était le spécialiste du feuilletonisme. Ca avait un côté vente (d'albums) forcée. Surtout que régulièrement, il introduisait des fausses-pistes et des retournements de situation. Après quatorze albums de XIII et trois reboots, j'ai laissé tomber...

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