Rétromobile 2019 : 36. Quelques motos

Comme chaque année, après avoir fait le tour des autos de Rétromobile, voici un bref tour d'horizon des motos.

On commence par cette BMW d'un vert olive très martial...
Alfieri Maserati avait créé une fabrique de bougies et d'accumulateurs. En 1937, les frères Orsi la rachetèrent, ainsi que les voitures des frères Maserati. Néanmoins, il fallu attendre 1947 pour que la fabrique acquière une vraie forme juridique, à savoir la Società Anonima Fabbrica Candele Accumulatori Maserati.
Peu après, Adolfo Orsi prit le contrôle de Maserati auto, tandis qu'Ida Orsi obtint celui des batteries et accumulateurs. En 1953, Ida Orsi s'offrit Italmoto. La production fut déménagée à Modène et elle prit le nom de Maserati. Bien que juridiquement, auto et moto n'avaient aucun liens. Cette diversification tombait bien, car l'équipement automobile était en voie de consolidation. Les Orsi n'avaient pas les moyens de développer batteries et accumulateurs, pour suivre la concurrence et la fabrication s'arrêta au milieu des années 50. Les motos, elles, furent produites jusqu'en 1960. Là encore, la famille avait manqué de moyens et de volonté.
Vu de loin, le Japon semble n'avoir connu qu'une success story dans les motos. Ils ont vu, ils sont venus et ils ont vaincus (les marques Européennes.) Pourtant, certaines marques nippones périclitèrent, à l'instar de Marusho-Lilac.

Masashi Ito travailla dans le garage moto de Soichiro Honda, à Hamamatsu. En 1935, il fonda son propre atelier de réparation de moto. En 1945, il du se convertir en garage P.L.
En 1948, Ito créa Marusho et en 1950, la marque lança sa première moto, la Lilac ("lilas" en anglais, du nom de la fleur préférée de sa femme.) Marusho produisit des motos à un jet de pierre de Honda. La marque manquait visiblement de moyens et elle se cantonna aux petites cylindrées, alors qu'Honda et Yamaha étaient passés aux moyennes cylindrées.
A la fin des années 50, Marusho passa un accord avec Mitsubishi. La marque aux trois diamants devait vendre une Marusho rebadgée. Les ventes furent décevantes et Mitsubishi déchira le contrat en 1960, alors que le constructeur avait lourdement investi. En 1961, Marusho se limita à faire de la sous-traitance pour Honda. Elle revint à la production en 1964, avec une moyenne cylindrée. Mais ce fut le champ du cygne. Marusho disparu pour de bon en 1967.
Un an avant la fermeture de Marusho-Lilac, Japauto devenait concessionnaire Honda pour Paris. Histoire de se faire connaitre, Japauto se lança au Bol d'or, en 1969. Gérard Debrock et Roger Ruiz gagnèrent en 1971. Debrock, cette fois associé à Thierry Tchernine, récidiva en 1973. En 1975, Japauto se lança dans le championnat européen d'endurance. Jusqu'en 1978, les machines étaient propres. Puis elle se contenta de Honda "normales", avant d'abandonner la compétition, en 1989.

Bien sûr, Japoauto eu l'idée de commercialiser des motos inspirées de ses machines de course. On était aux débuts du carénage intégral, d'où ce style maladroit...

Notez qu'une Honda kitée Japauto eu les honneurs d'apparaitre dans une BD de Franck Margerin.
Que serait un Rétromobile sans Norton ? Voici une 500 Dominator de 1959.

Une Aermacchi-Harley Davidson de compétition...
Heinkel resta dans l'histoire pour ses bombardiers, durant la Seconde Guerre Mondiale. Interdit de fabriquer des avions, le constructeur fabriqua des mobylettes, des voitures (la Kabine, un mauvais clone d'Isetta) et un scooter, le Tourist, en 1963.
Par rapport aux rustiques productions Italiennes, le Tourist se voulait plus confortable. Ce fut un succès, mais en 1965, Vereinigte Flugtechnische Werke racheta Heinkel. VFW réorienta l'avionneur vers les programmes civils (le futur Airbus) et spatiaux (la future Ariane.) Il du donc abandonner les scooter.
Pour finir, une Gnome & Rhône. Les origines de l'entreprise remontaient à 1895, lorsque Louis Seguin obtint une licence du moteur industriel allemand Gnom. Il baptisa sa société Gnome et se diversifia dans les moteurs pour l'automobile naissante. Louis Verdet, lui, fonda Le Rhône et produisit des moteurs d'avions. En 1915, les deux sociétés fusionnèrent et elles motorisèrent nombre d'avions de la Première Guerre Mondiale.
En 1920, faute d'avions, Gnome & Rhône se diversifia dans les motos.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, Gnome & Rhône produisit des moteurs pour les avions nazis. Les usines de Gennevilliers et Limoges furent bombardées par les alliés. En 1945, l'entreprise fut nationalisée et absorbée par la SNECMA. La Type X fut sa dernière moto, vendue presque exclusivement aux forces de l'ordre. Trop lourde, les gendarmes n'en voulaient pas. Et c'est ainsi que la marque parti, sur la pointe des pieds...

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