Rétromobile 2019 : 7. Lamborghini Espada

Le stand de Rétro Passion Automobiles. Rétro Passion Automobiles, c'est Jack de Jack fait un blog auto. Jack m'a interviewé, j'ai écrit un article sur la Lotus/Isuzu de F1 et il a même chroniqué les Voitures Chinoises. Mais on ne s'est jamais rencontré "en vrai". J'aurais bien aimé le voir, là. Hélas, le stand était vide... Remarquez, je ne sais même pas à quoi il ressemble ! Quand vous discutez avec quelqu'un, sur internet, vous n'allez pas lui dire : "Eh, tu peux me faire un selfie ?"
Sans internet, je serai resté au point où j'en étais avant 2006 (et mon entrée au Blog Auto.) A savoir un simple employé de bureau, qui dévorerait la presse auto et ressasserait encore et encore ses histoires d'Audi et du karting... D'ailleurs, à l'époque, cette angoisse d'un futur monotone était l'une des toiles de fond de l'auto-fiction Le château infernal (en tout subjectivité, c'est un excellent roman, achetez-le !)
Et surtout, sans internet, je serai resté dans mon coin, sans jamais croisé d'autres dingues de voitures...

L'inconvénient, c'est qu'on a tendance à rester derrière son ordi. C'est toujours un peu froid.
Le pire, c'était M6. Ils m'ont recruté par téléphone, ils m'ont envoyé des invitations pour deux présentations (par mail), je leur ai envoyé les deux articles avec photos (par mail), ils m'ont payé et ils m'ont licencié. Je n'ai jamais mis les pieds chez M6, ni rencontré mon chef !
C'est pour ça que j'aime bien rencontrer les gens "en vrai"...
Bref. Et la voiture ? C'est une Lamborghini Espada.

En 1967, Lamborghini était encore une jeune société qui se cherchait. Marcello Gandini dessina le concept-car Marzal, pour Bertone. Ferruccio Lamborghini aurait été séduit par cette GT 4 places. Quelques mois plus tard, la Jaguar Piraña, signée Nuccio Bertone, faisait ses débuts. C'était une réflexion autour d'une mise à jour de la Jaguar Type E.
Pour le modèle de série, Gandini s'inspira de la Marzal et de la Piraña. Ça donna l'Espada, la première Lamborghini 4 places. Elle sorti en 1968, avec l'Islero, une 400GT remise au goût du jour. Par rapport à la Marzal, l'Espada semblait plus quelconque. Certes, il était impossible de transposer les larges portes papillon, la sellerie argentée (de vraies plaques de cuisson, l'été) ou les vitres latérales sous la ceinture de caisse. Mais surtout, avec son capot moins plongeant, son parebrise moins incliné et ses gros feux ronds, le design avait été affadi.
Surtout, l'Espada ne correspondait pas au Lamborghini, tel qu'il se dessinait à la fin des années 60. La Miura, puis la Coutach n'étaient pas que des vaisseaux amiraux : elles représentaient 50% des ventes (soit environ 100 unités par an.) Les autres modèles avaient du mal à exister, alors qu'ils étaient censés faire du volume. La marque au taureau était prisonnière de sa politique élitiste. Elle n'était Ferrari ou Maserati. Les clients ne venaient pas pour une GT ; ils venaient pour une supercar. Il n'y avait qu'un guère qu'un parvenu, comme le Rocky Balboa de Rocky III, pour rouler en Jalpa... Cela abouti à un Lamborghini mono-produit, dans les années 90. Il fallu attendre la Gallardo pour qu'enfin, un seconde modèle tienne son rang.

En attendant, les Espada, Jalpa, Silhouette et autres Islero font le bonheur de quelques happy few.

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