Vacances méridionales : 2. Do you do you Saint-Tropez

Suite de mes vacances Méridionales... Me voilà à Saint Tropez. La ville est fidèle à sa réputation d'exubérance. Cela commence dès le parking, avec cette Cobra 427 (NDLA : très, très probablement une réplique.)

Mise à jour : on m'a indiqué que c'est une PGO.
Saint-Tropez possède une riche histoire.
Il y a 2 500 ans, les Phocéens se seraient installé là. Puis elle devint Grecque, dépendante de la colonie de Massilia (Marseille.) Les Romains en prirent possession et élevèrent un temple à la gloire d'Hercule. Néron aurait fait décapiter Saint Tropes (avec un "s") à Pise, suite à sa conversion au christianisme. Le cadavre fut placé dans une barque, qui aurait voguée sur l'Arno et traversée la Méditerranée pour s'échouer là. Du coup, le village aurait été rebaptisé Saint-Tropez. La ville fut ensuite Bourguignonne. Au Moyen-âge, les Arabes l'occupèrent pendant un siècle (NDLA : et non, Charles Martel ne les avait pas définitivement repoussé...) Au XVIIe siècle, Hasekura Tsunenaga, un notable Japonais qui voulait atteindre Rome (en traversant le Pacifique, puis l'Atlantique !) s'échoua là. Saint-Tropez fut enfin la première ville de Provence libérée, en 1944...

Mais tout cela, on s'en fout.
En 1956, Roger Vadim y tourna Et dieu... Créa la femme, un véhicule pour son épouse, Brigitte Bardot. Vu de 2019, c'est une histoire de jeune campagnarde, adepte du nudisme, qui a quelques flirts assez chastes. Mais en 1956, c'était un film scandaleux ! D'ailleurs, à la fin, son mari compte bien la remettre dans le droit chemin... L'engouement pour ce film "sulfureux" et le fait qu'ensuite B.B. s'installe à Saint-Tropez, plaça le décor.
En 1964, Jean Girault tourna un film avec trois francs, six sous. Un instant movie pour surfer sur la popularité de Saint-Tropez avec un Louis de Funès encore peu connu, Michel Galabru et Jean Lefèvre (figurant dans Et dieu... Créa la femme !) Le gendarme de Saint-Tropez fut un succès populaire, donnant lieu à plusieurs suites et le film participa au "mythe" Saint-Tropez (tout comme Les Bronzés en vacances.)

Gag : devant la gendarmerie de Saint-Tropez, il y a justement une Citroën Mehari (dans le parking "gendarmes".) Celle du Maréchal des logis-chef Cruchot ?
Un peu plus tôt, André Chardonnet commença à distribuer Neckar en France. En 1963, Neckar débuta la production d'un roadster, qui n'était autre que l'OSI 1000. Chardonnet lui fit franchir le Rhin, en 1964. Et pour surfer sur la vague, il la baptisa St Trop, malgré les protestations de la ville de Saint Tropez.

Point de Neckar St Trop, en 2019. Par contre, j'ai vu ce Steyr-Puch Haflinger. Un drôle de tout-terrain, produit entre 1969 et 1975. Il permit à Steyr-Puch de se faire la main dans les 4x4, ouvrant la voie au "G", à la Panda 4x4... Et au Scenic RX4.
Dans les années 60, les yéyés s'affichaient volontiers au Papagayo. Les jeunes stars voulaient "leur" ville. Après Et dieu... Créa la femme, Saint-Tropez avait une image de "ville de la Nouvelle Vague". Et bien sûr, il fallait s'y rendre en Lamborghini Miura (comme Johnny Hallyday) ou en Mercedes-Benz Classe S (comme Claude François.) "Moustache" y recruta quelques fêtards pour son Star Racing Team...
En 1978, Eddie Barclay prit une semi-retraite. Il revendit sa maison de disque et s'offrit une villa près de Saint-Tropez. Il souhaitait soigner son cancer de la gorge. Mais sa villa fut surtout célèbre pour ses "Nuits blanches".
Le maitre des lieux se prenait pour Hugh Hefner. Le Prince Albert, Johnny Halliday, Carlos, André Pousse ou Stéphane Collaro en furent les visiteurs les plus assidus. Avec le costume blanc de rigueur. Les paparazzi étaient également invités, l'occasion pour tel ou tel artiste de se donner une image "jet-set".

Aujourd'hui, c'est fini. Les stars fuient les paparazzi. Elles vont à Miami ou à Las Vegas, loin des objectifs. D'autres s'enferment dans des petits villages. On imagine mal les chanteurs d'aujourd'hui faisant un bœuf au bord de la plage... Ou alors, ça serait dans le cadre d'une opération sponsorisé par un opérateur de téléphonie, avec cinquante vigiles, deux rangées de barrière et port du badge obligatoire.
Le Papagayo, lui, est devenu un restaurant à thème, le Gaïo.

Reste les grosses cylindrées... Si vous n'en possédez pas, il est possible d'en acheter une (d'occasion) ou d'en louer une, à l'entrée de la ville. De quoi faire des allers et venus, à gros coups d'accélérateurs. "C'est bon, on m'a vu ? Non ? Je repasse alors !" Outre les habituelles Ferrari, Porsche et Bentley, il y a des voitures plus originales, comme cette Wiesmann.
Pour finir, un peu de pâtisserie avec la Tarte Tropézienne ! Et ce n'est pas du hors-sujet...

En 1955, Alexandre Micka ouvrit une boulangerie à Saint Tropez. Il fabriquait notamment ses tartes, inspirées semble-t-il d'une recette de sa Pologne natale.
Lors du tournage de Et dieu... Créa la femme, Brigitte Bardot gouta et apprécia la tarte (en même temps, en 1956, il n'y avait pas grand chose à faire à Saint-Tropez.) C'est elle qui conseilla au boulanger d'appeler sa tarte "Tarte Tropézienne".
Bien plus tard, Micka rencontra Albert Dufrêne. Il eu l'idée de développer l'activité. La Tarte Tropézienne devint ainsi le traiteur officiel de Renault Sport, en F1. De quoi assoir sa célébrité, avec des photos d'Ayrton Senna mangeant la fameuse tarte... Puis, dans les années 2000, la Tarte Tropézienne devint une chaine, avec des points de ventes à travers la France.

En tout cas, c'est très bon !

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