Pierre, Charles et Richard

Rassurez-vous, je ne vais pas commencer à commenter tous les Grand Prix de F1 !

C'est juste que ce Grand Prix du Brésil a été riche en évènements.

La semaine dernière, j'avais dépeint Pierre Gasly comme quelqu'un sur une pente descendante. A Interlagos, le Gasly affamé de 2018 était de retour ! Pour la première fois de sa carrière, il accédait à la Q3 et se qualifiait 6e. En course, il décrocha son premier podium, terminant 2e.
Ah, si seulement il avait fait cela avec la Red Bull... Il est trop tôt pour parler de renaissance. Mais en F1, il faut manger ou être mangé. Gasly, Daniil Kvyat et Alex Albon sont tous les trois en porte-à-faux. Pour se garantir un avenir en F1 (dans l'orbite de Red Bull ou ailleurs), il faut des exploits. Car en F1, on n'attend pas des "bonnes performances" de la part des pilotes, on attend de l'exceptionnel. Ce podium fut donc un premier pas. Souhaitons au tricolore d'en remporter d'autres...

L'accrochage entre Charles Leclerc et Sebastian Vettel fut un autre évènement marquant.
Il m'a rappelé le Grand Prix de Turquie 2010. A l'époque, Mark Webber était un "historique" de Red Bull, présent depuis l'époque où l'écurie s'appelait Jaguar. Et voilà qu'on lui fiche Vettel dans les pattes, en 2009. Cette saison là, l'Allemand fit un poil mieux que l'Australien. 2010 devait être l'année de la revanche. Effectivement, en début de saison, Webber pointait devant. La grosse différence, c'était que Webber surconduisait, alors que Vettel en gardait sous le pied... En Turquie, l'Australien envoyait l'Allemand dans le décor. Ce jour-là, Webber avait démontré qu'il avait atteint le principe de Peter, en terme de mental et de vitesse.
9 ans plus tard, c'est Vettel, le pilote poussé dans ces derniers retranchements par un jeune loup. Vettel a craqué. Le Monégasque est en train de prendre l'ascendant.
2020 sera une saison cruciale. Manger ou être mangé... Si l'Allemand se ressaisit, Leclerc perdra du crédit dans le paddock. Mais le plus probable, c'est que l'écart se creuse et qu'à seulement 33 ans, le quadruple-champion du monde fasse figure de has been...

Du reste, ce week-end, c'était Macao. Macao, c'est toujours une tragédie. Regardez, cette année, Robert Shwartzman, le golden-boy de la Ferrari Driver Academy, champion de F3 2019, en première ligne lors de la finale... Et éliminé au premier virage.
Sur un ton moqueur, Alexandre Stricher a rappellé que depuis la victoire de Lucas di Grassi en 2005, aucun vainqueur de Macao n'a été en F1. Il faut dire que sur la période 2005-2015, beaucoup de pilotes zappaient la F3. Ils passaient de l'Eurocup FR à la FR 3.5 ou en GP3. De plus, entre la F3 et la F1, il fallait a minima faire une saison de GP3 ou de GP2. Les vainqueurs de Macao s'y sont essouflés.
Richard Verschoor a été un beau vainqueur. Un pilote sorti de nul part, qui a triomphé des favoris. Mais une victoire à Macao, ça ne fait pas tout pour cet ex-pilote Red Bull Junior Team. J'ai bien peur que ce soit son quart d'heure de célébrité. Juri Vips et Christian Lundgaard (poulains respectifs de Red Bull et de Renault) ont été trop timides. D'ailleurs, le Danois s'est fait doublé en fin de course par Logan Sargeant.

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