Dealership : en attente de ravalement

Une publicité à la gloire de Citroën, avec le logo utilisé de 1966 à 1985. Encore une belle découverte !

Les deux précédentes publicités murales que j'avais croisé (un et deux), on été effacées depuis. Ici, le métro ligne 11 va être prolongé et la spéculation immobilière est là. Au mieux, l'immeuble sera ravalé et la publicité sera elle aussi recouverte. Au pire, l'immeuble sera rasé au profit d'un programme...

Cette année, je n'ai pas arrêté de croiser des choses en lien avec Citroën. Chaque fois que je pensais en avoir fini pour 2019, paf, quelque chose de neuf apparait ! J'ai l'impression que le 31 décembre, à 23h59, une voiture frappée du chevron passera sous ma fenêtre !

Ce premier siècle d'histoire de Citroën fut bien plein. Ça, c'est  un fait indéniable.
Sur les 11 premiers mois, le ventes ont progressé de près de 7% en Europe. Pour la première fois depuis 2014, Citroën devrait repasser au-delà des 600 000 ventes sur le vieux continent... Oui, mais vers 2004, la firme aux chevrons était à 900 000 unités par an. Soit un tiers de moins. Peugeot, lui, est dans un couloir à 900 000 ventes, alors qu'il était à 1,2 millions d'unités à son zénith.
Pour moi, le problème est profond, au delà de la conjoncture économique et de la santé de PSA. Citroën, pendant les années 50, 60, 70 et 80, c'était la 2cv et la DS (puis la CX.) La 2cv, comme toutes les ultra-low-cost d'après guerre, n'a pas été vraiment remplacée, tandis que la XM a décrédibilisé Citroën segment "E". Après quelques tâtonnements, la firme aux chevrons a rebondi à la fin des années 90, avec les Berlingo, Xsara Picasso, C4 Picasso, puis C3 Picasso. C'était la marque des familles des petites classes moyennes. Sauf qu'aujourd'hui, le segment des monospaces compact est mort. Il a été remplacé de facto par des SUV compact ; un segment où tous les généralistes tentent de s'engouffrer. La différenciation de Citroën est faible, voire nulle.
Les optimistes diront que Citroën saura se réinventer, comme il l'avait fait dans les années 90. Peut-être qu'un type de véhicule va apparaitre durant la décennie 2020 et que le chevron en sera le grand gagnant. Sauf que dans les années 90, PSA était un ensemble de deux marques, qui offrait une relative autonomie à chacune. Avec Opel est venu une volonté de rationalisation. Désormais, en prime, il y a FCA. Le gâteau a à peine grossi, mais ils sont dix autour de la table. Il y a un besoin urgent de revitaliser l'ex-FCA en Europe. Surtout, Citroën fait doublon avec Fiat : deux marques positionnées entry, surtout présentes en Europe du Sud. A ceci près que Fiat possède une locomotive, la 500. Alors qu'après avoir détaché DS, Citroën n'a plus de modèle emblématique.
Déjà, alors qu'il existe une e-208 et une e-Corsa, Citroën n'a pas eu droit à une citadine électrique. Demain, certains modèles frappés du chevron pourrait être sacrifiés au profit de futures Fiat, jugées plus prometteuses. La marque Italienne reste évocatrice et un fois renflouée, elle pourrait redevenir un poids-lourd régional. Citroën, lui, n'a pas ce potentiel endormi. Il a de fortes chance d'être le "Pontiac" de PSA-FCA. Il y a dix ans, j'avais imaginé que PSA revende Citroën à Tata. La firme aux chevrons aurait pu s'insérer entre les low-cost de Tata et le premium de JLR (le groupe ayant énormément de mal à trouver des synergies.) De la même façon, elle aurait beaucoup à offrir à un constructeur Chinois désireux de s'implanter en Europe.
Rendez-vous donc en 2030 pour savoir dans quel état le constructeur fête ses 110 ans...

Commentaires

  1. Ce n'est pas vraiment le sujet de l'article mais je profite de l'occasion pour vous féliciter pour la qualité des articles que vous nous avez mis à disposition tout au long de l'année 2019. Merci.

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