Je n'étais pas là, mais j'ai tout vu

Je n'ai pas de photo de Sebastian Vettel au volant de l'Aston Martin. Je n'ai pas envie de payer 400€ pour une licence de photo. Alors j'ai demandé à Dall-e Mini de m'en créer une ! C'est aussi pour vous dire que je n'ai aucun contact avec Aston Martin ou Sebastian Vettel. Les lignes qui suivent sont de pures spéculations. Le plus proche que j'ai eu, c'était un ancien team-manager, qui prétendait monter une filière Aston Martin Junior, en 2021. Il avait vu le père d'un espoir Français et moyennant finance, il pouvait l'intégrer à sa filière. Pour prouver sa bonne foi, l'escroc avait annoncé Lance Stroll chez Mercedes-Benz, remplacé par Zhou Guan Yu ! J'espère que le père en question ne lui a pas laissé trop d'argent...

Bref... Sebastian Vettel vient d'annoncer officiellement sa retraite, à l'issue de la saison 2022. Déjà, en 2018, je le voyais prochainement retraité. Forcément, à la longue, ça a fini par se réaliser...

Introduction
C'est dur de devenir champion du monde de F1 ! Il faut être le bon pilote, dans la bonne écurie et qu'il n'y ait aucun coup du sort... Une fois au sommet, beaucoup rêvent d'y rester. C'est comme une drogue : il leur faut un titre de plus, puis un autre... Accessoirement, il y a la pression de l'équipe, des sponsors, des fans : "Ne nous laisse pas tomber, reste !"

Une fois déchu, certains veulent revenir au plus haut niveau. Autrefois, on évoquait Jack Brabham. Après ses deux titres en 1959 et 1960, "Black Jack" connu un passage à vide : il ne monta pas sur un podium avant fin 1962 ! On le disait fini, mais il reconquit le titre en 1966. En 1970, il faillit partir sur une quatrième couronne. Mais il ne marqua quasiment aucun point durant le dernier tiers du championnat.
Plus près de nous, il y a Lewis Hamilton. Titré en 2008, il connu ensuite des performances en dents de scie, qui l'empêchaient de jouer le championnat. Il misa alors sur Mercedes-Benz et s'offrit un second titre en 2014. Lui aussi patienta six ans. Quant à Michael Schumacher, titré chez Benetton en 1994 et 1995, il dut attendre 2000 pour reconquérir le titre.
Difficile de "décrocher" la F1. Dans l'histoire, seuls quatre pilotes sont partis sur un titre. Mike Hawthorn avait des problèmes de santé. Nico Rosberg était probablement psychologiquement à bout. Jackie Stewart voyait les pilotes tomber comme des mouches (ironie du sort, son équipier et successeur désigné, François Cevert, se tua lors de son dernier week-end de course.) Quant à Alain Prost, il failli tout de même rempiler avec McLaren...

Mais les pilotes ont la hantise de la saison de trop. Celle où vous sortez par la petite porte. Il y a eu Nelson Piquet, grand oublié du mercato 1991-1992 et qui prit une retraite de facto. Le débriefing du Grand Prix d'Espagne 1995, avec Nigel Mansell disant : "Je veux une meilleure voiture, un meilleur moteur et une augmentation. Sinon, je pars !" Et Ron Dennis de lui répondre : "Au revoir !" Sans oublier Jacques Villeneuve, squattant BMW, en 2006, jusqu'à ce qu'ils changent les serrures, à Budapest... Sebastian Vettel, alors pilote d'essai de l'équipe, était aux premières loges.
Bien sûr, certains champions vieillissants restèrent par passion de la F1, sans ambition, ni pression des résultats (cf. Jenson Button, Michael Schumacher, Kimi Räikkönnen...) Mais Nelson Piquet, Nigel Mansell et Jacques Villeneuve pensaient sérieusement pouvoir revenir au plus haut niveau, alors que le paddock parlaient déjà d'eux à l'imparfait...

2018
Sebastian Vettel dit avoir songé à la retraite, dès 2018. Une manière de dire que ce ne sont pas Charles Leclerc ou Mattia Binotto qui l'ont poussé dehors...

Reste à savoir, quand, en 2018 ?

Etait-ce au soir de Silverstone ? Le pilote venait de remporter sa quatrième course de la saison. A mi-saison, il menait le classement avec 8 points d'avance sur Lewis Hamilton (171 contre 163.) Il pouvait légitimement songer à un cinquième titre. S'imposer avec Ferrari, comme son idole Michael Schumacher. Puis comme Jackie Stewart, il pourrait raccrocher le casque.

Ou bien était-ce au soir de Suzuka ? Comme en 2017, Lewis Hamilton a été intransigeant sur la deuxième moitié de saison. 6 victoires en 7 courses ! Et Kimi Räikkönen était bien incapable de le stopper (NDLA : lorsqu'un pilote traverse une passe difficile, c'est toujours la faute des autres.) Le Britannique quittait le Japon avec 67 points d'avance et le jour même, j'écrivais que le championnat était plié.
Depuis un mois, Kimi Räikkönen était officiellement écarté pour 2019, au profit de Charles Leclerc. Sebastian Vettel devait se dire que non seulement c'était plié pour 2018, mais que son équipier ne serait pas au niveau avant 2021, voire 2022. Ce serait trop tard.
Peut-être s'est-il confié à Maurizio Arrivabene, alors N°1 de la Scuderia, qui tenta de le raisonner. Et pour cause : on était tard dans la saison et Ferrari aurait été bien incapable de trouver un pilote digne de ce nom...

Ce qui est sûr, c'est qu'à partir de là, l'humeur de Sebastian Vettel oscilla entre "je reste encore 10 ans" et "je ne viens même pas au prochain Grand Prix".

2019
C'était sans doute l'année de la chute de Sebastian Vettel. Charles Leclerc était un pilote ambitieux, pur produit de la filière interne et arrivé de l'équipe B... Exactement comme lui, à son arrivé chez Red Bull, 10 ans plus tôt ! En prime, Maurizio Arrivabene a été remplacé par Mattia Binotto. Comme tout bon manager, il souhaitait renverser la table.

Charles Leclerc n'était pas du genre à se laisser impressionner. En terminant 3e à Bahreïn, il était le premier à amener la Ferrari sur un podium et il devançait Vettel au classement. Le tout avec des Mercedes-Benz sur une autre planète !
Sebastian Vettel n'était pas quadruple champion du monde pour rien. Il se cracha dans les mains et il remonta jusqu'à la troisième place du classement. En gagnant sur le Red Bull Ring, Max Verstappen lui reprit la troisième place et lui coupa son élan.
A Spa, Charles Leclerc obtint sa première victoire. Il doubla la mise à Monza. Désormais, c'était lui, la meilleure chance de podium final. Sebastian Vettel gagna à Singapour. Les deux pilotes se menaient une guerre psychologique. En jeu : la place de N°1 de la Scuderia Ferrari. Tous les coups étaient permis en piste et en dehors. Au Brésil, Sebastian Vettel ferma la porte sur son équipier et les deux voitures furent au tapis. Pour l'Allemand, c'était le Grand Prix de Turquie 2010 à l'envers. Cette fois-ci, c'était son équipier qui avait le soutien de son équipe et lui, le "méchant". Charles Leclerc avait gagné la guerre psychologique.

2020
La saison de Sebastian Vettel s'arrêta avant même d'avoir commencé. En 2019, Ferrari aurait profité d'une "puce" illégale. Début 2020, la FIA trancha et bannit la puce en question. Le power unit s'en retrouvait asthmatique. Ego regonflé à bloc, le pilote tenta ensuite de négocier une prolongation de son contrat. Après tout, il était quadruple champion du monde, non ? Refus de Mattia Binotto, qui embaucha Carlos Sainz Jr dans la foulée.

Curieusement, Charles Leclerc sut mieux tirer parti d'une SF1000 bridée. Sebastian Vettel, lui, était rejeté en fond de grille, avec les autres pilotes motorisés par Ferrari, enchainant les arrivées hors des points.
Ce fut une saison marquée par le Covid, avec un calendrier improvisé et des Grand Prix à huis clos. Les pilotes communiquèrent avec leurs fans via les réseaux sociaux. Or, Sebastian Vettel était au contraire quelqu'un ayant une vie privée, très privée. D'ailleurs, à Heppenheim, les habitants chassent les curieux qui cherchent "la maison de Vettel".

La saison s'écoulaient. La grille 2021 se remplissait, mais rien ne bougeait pour Sebastian Vettel. Il n'a jamais été proche de la sortie, pourtant, dans sa tête, la retraite n'était plus une option. Pas question de partir comme un malpropre ! Faute de mieux, il accepta le projet Aston Martin des Stroll père et fils

2021-2022
2021 fut une année de transition. Le pilote Allemand décrocha tout de même une 2e place, à Bakou. Sportivement, aucune surprise. Par contre, on découvrit un Sebastian Vettel très impliqué dans l'écologie et les droits des LGBT. Au point d'apostropher Justin Trudeau sur les sables bitumeux ou Viktor Orban sur les lois restreignant l'affichage des gays dans l'espace public.

Il démarra 2022 sur le banc de touche, car positif au Covid. Ensuite, il enchaina les contre-performances.
Dans les stands, rien ne va. Lance Stroll n'a pas l'air de progresser, au contraire. Les ventes d'Aston Martin sont bien en-deça des prévisions et les débuts du DBX sont mitigés. Otmar Szafnauer, le N°2, est parti chez Alpine. De Force India à Aston Martin, en passant par Racing Point (et l'on ne parle même pas de Jordan, Midland et Spyker...), ingés et mécanos ont vu défiler les patrons et les promesses. Difficile de les motiver.
Sur le plan personnel, Sebastian Vettel se demandait à voix haute si ses engagements écologiques étaient compatibles avec le métier de pilote de F1.

Le pilote s'est sans doute donné une dernière chance. A Silverstone, parti avant-dernier, il se battit comme un beau diable, terminant 9e. Tout ça pour ça ? Deux arrivées hors des points, sur le Red Bull Ring et au Paul Ricard ont du doucher ce qui lui restait de motivation. Sportivement, Aston Martin était une voie sans issue. Le mercato 2023 semblait bouché pour lui. Il était plus que temps de faire ses valises.

Le message
Pour quiconque ayant fait un minimum d'analyse, l'annonce de la retraite de Sebastian Vettel n'était pas une surprise.

Il opta pour une vidéo en noir et blanc, sur Instagram, façon pub Air Papin de Scholl.
Sur le fond, c'était d'une indigence rare. "Je veux être moi-même. Je suis père de trois enfants. Ma femme est jolie. Je suis perfectionniste. J'aime la nature, le chocolat et le pain frais. Ma couleur préféré, c'est le bleu." (NDLA : oui, il a dit ça.) Il parti ensuite sur les causes qui le tiennent à cœur, mais sans prononcer les mots "LGBT", "réchauffement climatique", etc. On avait l'impression de lire les annotations de l'agenda d'une collégienne. L'intolérance, c'est mal. Nos enfants sont notre futur. Au moins, c'était sincère et spontané.
La conclusion, c'est que Sebastian Vettel n'avait pas prévu de porte de sortie. Aux Etats-Unis, un tel sportif aurait créé une fondation, écrit un livre ou serait devenu porte-parole d'une ONG. Le pilote, lui, semble tout seul et il ne voit pas le problème. Lorsqu'il déclare qu'il n'aura plus à quitter ses enfants, cela signifie que son activisme politique, il le pratiquera depuis Heppenheim.
Il y a tout juste deux mois, dans l'épisode First Blood de Family Guy, Stewie brocardait les "parents woke qui pensent que l'activisme, c'est de pratiquer la vertu ostentatoire sur Instagram." Une saillie appropriée pour Vettel.

(Dall-e Mini et capture d'écran d'Instagram.)

Commentaires

  1. Amusant que le sport automobile produise des Greta en herbe. Des millions et des leçons à donner à la terre entière.

    RépondreSupprimer
  2. Après tout, il peut se permettre à peu près tout ce qu'il veut, désormais. Il aurait tord de s'en priver..

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Articles les plus consultés