Bilan F1 2025

And the winner is... Lando Norris ! Il aura fallu attendre le dernier tour du Grand Prix d'Abou Dhabi pour connaître le nom du champion de F1 2025. Petit bilan annuel. Et plutôt que d'utiliser l'IA, voici des boites de Lego pour illustrer !

Pas facile de faire un bilan F1 ! Début septembre, après le Grand Prix des Pays-Bas, j’avais commencé mon bilan F1 2025. « Oscar Piastri, la jeunesse au pouvoir. » Mais peu après, Max Verstappen entamait une remontada ! Nouvelle version : « …Et à la fin, c’est Max Verstappen qui gagne. » Puis voici qu’au Mexique, Lando Norris prenait la main… Troisième version : « Lando after all. » Puis à Las Vegas, alors que le titre lui tendait les bras, une disqualification qui le remettait à portée de tir de Max Verstappen… Ainsi que d’Oscar Piastri, ressuscité au Qatar ! Donc, je dois re-refaire mon bilan !

Trêve de plaisanterie, on aura vécu le bon côté de ces saisons à rallonge : la possibilité donnée aux protagonistes de renverser plusieurs fois la vapeur. Sans oublier le beau travail des débutants. C'est comme à L'écoles des fans : ils sont tous formidables !

McLaren, champion, Lando Norris, champion, Oscar Piastri, 3e

Le grand retour de McLaren ? Les « orange » auront dominé 2025. C’est la confirmation de la fin de saison 2024. Il faut se rappeler que vers 2020, d’aucuns pensaient McLaren au bord de la faillite. Tant dans la production d’hypercars, que côté F1.
En 2025, on a eu l’un des rares cas où deux équipiers jouant le titre ont provoqué une émulation positive entre eux. Sur l’époque moderne, il faut remonter à Williams en 1996, puis à McLaren en 1984 et à Williams en 1980 (!) pour voir cela. D’ordinaire, on aboutit à une guerre de tranchés avec un pilote qui part en pratiquant la terre brûlée (cf. Williams en 1987 ou McLaren en 1989.) Voire une autodestruction, qui permet à un tiers de s’imposer (cf. Ferrari en 1982, Williams en 1986, Ferrari en 1990 ou McLaren en 2007.)
Pour 2026, Zak Brown ambitionne une Triple Crown : F1, Indycar et Le Mans. McLaren les a tous déjà remporté. Mais cette fois, il s’agit de s’imposer simultanément sur ces trois terrains ! En tout cas, McLaren est un favori logique pour le championnat 2026.

La remonté de Lando Norris est moins spectaculaire que celle de Max Verstappen. Néanmoins, le Britannique a patiemment remonté sur son équipier, avant de le dépasser, au Mexique.
Lando Norris appartient à la génération « pré-Covid » (comme Charles Leclerc, Pierre Gasly ou George Russell.) Il fut le dernier du lot à s’imposer… Mais le premier à faire trébucher Max Verstappen. Le Britannique vient de changer de dimension.  Confirmera-t-il en 2026 ?

C’est la statistique que fait mal. Entre Zandvoort et Abou Dhabi, Max Verstappen a accumulé 216 points (faisant plus que doubler son compteur), Lando Norris, 148 points et Oscar Piastri, 101 points. Leader a mi-saison, l’Australien a voulu tuer le championnat. A Bakou, l’Australien s’est pris les pieds dans le tapis. Puis il s’est complètement désuni, laissant Lando Norris prendre les commandes. Au Qatar, il fit illusion. Mais il n’a pas trouvé la force de se sublimer à Abou Dhabi.
Entre Lando Norris et lui, Zak Brown a fait son choix. A croire que les « papaya rules » n’étaient pas si arbitraires que cela.
L’Australien pourra-t-il prendre sa revanche, en 2026 ? Ou bien est-il définitivement rentré dans le rang, à l’instar d’un David Coulthard ou d’un Mark Webber ?

Red Bull, 3e, Max Verstappen, vice-champion, Yuki Tsunoda, 17e

Red Bull fait dans la destruction créatrice, chère à Joseph Schumpeter ! Le limonadier a tourné la page Dieter Mateschitz, dans la douleur. Exit Charlerm Yoovidhya et Christian Horner. Helmut Marko pourrait également être sacrifié. Laurent Mekies, auparavant à la barre de VCARB, prend les commandes. Ce n’est pas forcément le meilleur projet, mais au moins, Red Bull en possède un, après trois années de flottement. Ca leur aura coûté le titre 2025. Mais 2026 ne s’annonce que mieux.
On note au passage le silence assourdissant de Ford. Autrefois, les constructeurs avaient tendance à micro-manager leurs écuries. Ici, aucune pression de l’ovale bleu pour que Red Bull ne clarifie son organigramme. On se rappelle également que le « Hornergate » avait débuté par le harcèlement supposé d’une assistante. Il n’y a pas si longtemps, que Ford s’associe à une écurie pratiquant le harcèlement, cela aurait déclenché des levés de boucliers. Ci-gît le mouvement #metoo.

Si je devais écrire un livre sur Max Verstappen, 2022, 2023 et 2024 tiendraient en un chapitre. Le rouleau-compresseur Max Verstappen a juste connu quelques ratés début 2022 et fin 2024. Mais 2025, ce fut une sacrée épopée !
Avant la pause estival, le Néerlandais rendait près de 100 points à Oscar Piastri. Pour la reprise, à domicile, ce fut une nouvelle correction. La question était désormais de savoir s’il pouvait résister à l’ambitieux George Russell pour la médaille de bronze…
A partir de là, Max Verstappen a roulé comme un possédé. Il n’avait rien à perdre, alors il a soudé. Et gare à ceux qui étaient sur sa trajectoire ! 6 victoires et 4 poles en 8 courses, malgré une RB21 qui marquait le pas. On a ainsi découvert un Max Verstappen fort dans l’adversité. Bagarreur jusqu’à l’excès. Même s’il n’a pu résister à l’ultime regain de forme de Lando Norris, il aura incontestablement gagné en épaisseur. Non, ce n'est pas un Playmobil !

Yuki Tsunoda fut un éternel « plan B ». En 2015, Honda revenait en F1, avec McLaren. Le constructeur japonais expédiait trois espoirs maison en Europe : Nobuharu Matsushita en GP2, Nirei Fukuzumi en GP3 et peu après Tadasuke Makino en F3. Mais aucun n’avait l’étoffe d’un pilote de F1. Troisième Homme de l’Honda Formula Dream, Yuki Tsunoda arriva après eux et il fut le moins pire du lot. Alors le voilà intronisé chez Alpha Tauri, comme « pilote Honda » ! Ses saisons 2021 et 2022 furent moyennes. Ayumu Iwasa connaissait des débuts probants en F2… Puis il se désunie à l’été 2022 et il fut incapable de mieux faire en 2023. Alors Yuki Tsunoda fut prolongé ! A l’hiver 2024-2025, gros jeu de chaises musicales chez Red Bull/VCARB. Liam Lawson héritait du baquet de Sergio Perèz… Mais le Kiwi fut une erreur de casting. Et voilà notre éternel bouche-trou promu chez Red Bull ! Jusque-là, Yuki Tsunoda n’avait pas fait d’étincelles. Comme pilote de top team, il fut transparent. Certes, il arrivait au pire moment. Néanmoins, il n’a pas su sortir de la spirale infernale. Honda quittant Red Bull fin 2025, le Japonais perdait son principal – sinon son unique – soutien. Sans trop de surprises, il quitte la F1 pour la petite porte.
En 2026, il sera troisième pilote de Red Bull. Une solution pour avoir un pilote sous la main, en cas de forfait d’un des quatre titulaires (Red Bull + VCARB.) Malgré le divorce avec Honda.


Mercedes, vice-champion, George Russell, 4e, Kimi Antonelli, 7e

Vice-champion constructeur, Mercedes fut surtout spectateur du duel McLaren-Red Bull.

Le tarif de George Russell, c’est deux victoires par an. Le Britannique est rapide et charismatique… Mais il lui manque cette pichenette de talent qui en ferait un leader indiscutable. Toto Wolff n’y voit d’ailleurs qu’un bouche-trou, en attendant que Kimi Antonelli ne se révèle… Ou de recruter Max Verstappen.

Kimi Antonelli était le débutant à posséder la meilleure voiture. Il termina donc logiquement meilleur débutant. Sa saison fut en dent de scie : un podium, puis plus rien, deux podiums et de nouveau plus rien. Les bons jours, il était aussi rapide que George Russell. A 19 ans, il a encore le temps de progresser et un bon stock de joker. Charge à lui de se rapprocher du Britannique, en 2026.

Ferrari, 4e, Charles Leclerc, 5e, Lewis Hamilton, 6e

Dire que Lewis Hamilton et la SF-25 avaient été en verve à l’intersaison ! Les formulix rêvaient déjà de titre… Ferrari fut surtout très passif.

Charles Leclerc semble avoir atteint un plafond de verre. Il est rapide, mais il manque d’envergure pour être un vrai N°1. Il n’a pas plus réagi à la soufflante de John Elkann qu’autrefois, il ne réagissait aux humiliations publiques de Mattia Binotto. Hors des paddocks, sur les conseils de Lewis Hamilton, il a troqué le jogging pour un costume.
Au moins, il a écarté le danger d’une cohabitation avec Lewis Hamilton. En enfilant les podiums comme des perles, il a bétonné sa place de N°1.
Charles Leclerc n’est pas un bâtisseur. Je ne le vois pas champion du monde à la régulière. Je le vois davantage champion par opportunisme, parce que Ferrari a sorti « la » voiture de la saison.

Lewis Hamilton a eu un rôle moteur dans la présentation de l’écurie. Lui, la fashion victim, l’habitué des controverses, imposa une image plus propre sur elle à Ferrari !
En piste, par contre, le Britannique est à la rue. C’est sa première saison sans podium. Est-il sur le déclin ? Courant 2026, la question de son maintien risque de se poser sérieusement. Ferrari pourrait lui proposer un rôle de mentor/troisième pilote. A moins qu’Aston Martin ne l’embauche pour remplacer Fernando Alonso. Le paddock F1 peut-il se passer de Lewis Hamilton ? « LH44 » dispose de sa propre fan-zone. Laquelle fait partie intégrante d’une stratégie de F1 Group pour changer les formulix en spectateurs. Mais est-il encore l’idole des formulix ? 2020, c’est loin…


Williams, 5e, Alex Albon, 8e, Carlos Sainz Jr, 9e

La FW47 fut l’une des meilleures monoplaces de la saison. Il faut remonter à une dizaine d’années pour voir Williams à un tel niveau ! La recette est simple : une voiture réussit et deux vrais pilotes, que se poussent mutuellement dans leurs derniers retranchements.
Le verre à moitié vide, c’est que de nouveau, on a un gouffre entre le 4e et le 5e. Williams n’a inscrit qu’un gros tiers des points de Ferrari. Aussi, au-delà des effets d’opportunités, difficile de voir une véritable nouvelle ère pour Williams. L’écurie navigue à vue. Or, l’exemple de McLaren c’est que pour revenir dans le peloton de tête, il faut investir lourdement.

Alex Albon fut finalement le mieux classé. Ce fut la prime à la régularité. Chez Williams, le Thaïlandais était jusqu’ici épaulé par des sans-grades, comme Nicola Latifi ou Logan Sargent. Forcément, face à Carlos Sainz, ce fut plus compliqué !

Arrivé tout droit de Ferrari, Carlos Sainz Jr a fait parler la poudre. L’Espagnol reste toujours aussi fort pour être rapide d’emblée. Son souci, c’est le développement. D’où une progression plus faible en cours de saison.
Pour autant, à l’instar de Sebastian Vettel chez Racing Point ou Kimi Raikkonen, puis Valterri Bottas chez Sauber, il donne l’impression d’être une vieille gloire qui s’est raccroché à n’importe quoi, pourvu qu’il reste en F1.


VCARB, 6e, Isack Hadjar, 12e, Liam Lawson, 14e

Pour la première fois depuis longtemps, l’écurie « B » de Red Bull a retrouvé sa vocation de pouponnière.

Isack Hadjar n’a cessé d’impressionner, durant cette saison 2025. D’emblée, il s’est affirmé en leader. Il a humilié Liam Lawson et Yuki Tsunoda. Le point d’orgue, ce fut son podium Néerlandais. On peut lui reprocher uniquement un peu de flottement en fin de saison. Il était sans doute trop préoccupé par les modalités de sa monté chez Red Bull.
En 2026, le Français sera face à un Everest : Max Verstappen. Les tablettes seront effacées et il ne pourra plus se prévaloir de sa saison 2025. A minima, Red Bull attendra de lui qu’il puisse viser le podium à chaque course, dès Melbourne ! L’objectif, c’est de permettre à Red Bull de viser le titre constructeur. Sachant qu’en plus, l’équipe et la voiture sont bâties autour de Max Verstappen. Isack Hadjar va jouer la suite de sa carrière. S’il réussit, il aura l’étoffe d’un champion du monde.

Liam Lawson a su sortir par le haut du piège Red Bull. L’air de rien, ce n’est que sa première saison complète en F1 ! Le « kiwi » a décroché une 5e place à Monza, le temple de la vitesse. Le reste du temps, il avait besoin des jumelles pour suivre Isack Hadjar. VCARB le prolonge pour 2026, où il jouera les padawan d’Arvid Lindblad.

Dura lex sed lex. Helmut Marko voulait Arvid Lindblad, donc il a eu Arvid Lindblad. Ce sera son dernier geste avant la retraite. Est-ce que d’autres méritaient mieux ? Sans doute. Notamment Leonardo Fornaroli, champion de F2, qui a hérité d’un strapontin chez McLaren. A l’instar d’Andrea Kimi Antonelli ou d’Oliver Bearman, mieux vaut terminer la F2 dans le top 10, mais être membre d’une filière, que de s’imposer sans disposer de contacts en F1. Cet hiver, Arvid Lindblad a archi-dominé une Formula Regional Oceania (ex-Toyota Racing Series) où il était la seule vraie tête d’affiche. En F2, ses résultats furent en dent de scie : deux victoires, deux 2e place, une mi-saison nulle et une fin de saison en roues libres. Reste à voir ce qu’il vaut vraiment. 

Aston Martin, 7e, Fernando Alonso, 10e, Lance Stroll, 16e

Une saison sans pour Aston Martin. L’équipe attend beaucoup de 2026, avec la voiture créée par Adrian Newey… Lequel prend également la direction opérationnelle de l’écurie. Des responsabilités inédites pour le sexagénaire. Adrian Newey adore l'histoire de la F1. Des designers comme Gérard Ducarouge, Frank Dernie ou Gary Anderson ont pu être team-manager. Mais ça, c'était dans les années 80-90 ! Aujourd'hui, on ne peut plus être au four et au moulin. En tout cas, dire qu’il y a 20 ans, après l’échec du transfert vers Jaguar, il évoquait une retraite de la F1, afin de se consacrer à son autre passion, les voiliers !

Précisons qu’en 2026, AM récupérera le moteur Honda.

Fernando Alonso aura passé 2025 en roues libres. C’est sa pire saison, depuis son retour en 2021. En fin de saison, il a tout de même donné un coup d’accélérateur, afin de devancer Lance Stroll au championnat. « Nando » rêve d’une AMR26 qui lui permettrait de gagner un troisième titre. Il pourrait alors prendre une retraite méritée.
Je n’y crois pas. Le fossé avec les top teams est trop important. Il y a le fait de concevoir une bonne voiture, mais il y a aussi la stratégie en course et le développement au fil de la saison. La jurisprudence Aston Martin en 2023 ou Williams en 2025, c’est plutôt une 5e place, voire une 4e, si l’un des ténors s’effondre. L’Espagnol peut tout juste espérer une ou deux victoires, en profitant de circonstances chaotiques. Poursuivra-t-il malgré tout, en 2027, à 45 ans passés, à la recherche d’un titre chimérique ? Ou bien va-t-il commencer à prospecter hors-F1 (WEC, Indycar ?) ?
Dans le cas d’une retraite Lawrence Stroll pourrait sortir le chéquier et « libérer » Lewis Hamilton de son contrat chez Ferrari.

Lance Stroll… Que dire de neuf sur le Canadien ? C’est la caricature du fils-à-papa, jmenfoutiste, lent et complètement inconscient. C’est le caillou qui empêche Aston Martin de progresser dans la hiérarchie. Felipe Drugovich a vainement attendu un départ de Stroll Jr, pendant 3 saisons. Maintenant, c’est à Zak Crawford de prendre ce rôle ingrat.

Haas, 8e, Oliver Bearman, 13e, Esteban Ocon, 15e

D’un point de vue comptable, ce n’était pas la meilleure saison de Haas. Néanmoins, c’est sans doute celle qui donne le plus d’espoir. Ayao Komatsu, jusqu’ici assistant du photogénique Gunther Steiner, est un leader incontesté.

Oliver Bearman est l’une des grandes révélations de l’année. Le pilote Ferrari Driver Academy s’est surtout révélé à l’automne. A Mexico, il aurait pu devenir le premier à amener une Haas sur le podium. Et il a fini par prendre l’ascendant sur Esteban Ocon. Clairement, il a acquis l’envergure d’un pilote Ferrari.

En attendant que Bearman ne déloge Lewis Hamilton de Ferrari, le Britannique a mis Esteban Ocon en porte-à-faux. Le Français a donné l’impression de se reposer sur ses lauriers, sans comprendre le danger. Pourquoi Haas payerait un coach, si l’apprenti est déjà mûr ?
Car dans l’ombre, il y a Ryo Hirakawa… Toyota l’a placé là en récompense de sa victoire aux 24 heures du Mans. Le constructeur n’a pas hésité à payer le prix fort pour que son poulain effectue des « vendredi ». Certes, à 31 ans, Ryo Hirakawa semble bien vieux pour débuter. Qui plus est, son expérience des circuits Européens se limite au WEC. Oui, mais Toyota sera sponsor-titre de Haas en 2026. Ryo Hirakawa possède donc des arguments sonnants et trébuchants…

Sauber, 9e, Nico Hulkenberg, 11e, Gabriel Bortoleto, 19e

C’est mieux que si c’était pire ! Pour une écurie traversant une interminable transition, avec deux pilotes choisis par défaut, les Suisses ne s’en tirent pas si mal. Peter Sauber était à Abou Dhabi, pour assister à la dernière apparition de son écurie. Quelle drôle d'histoire que celle de Sauber : financée par Mercedes-Benz, elle poursuivi -à la surprise générale- lorsque l'étoile convola avec McLaren. Puis il y eu les années Dieter Mateschitz (avec un éphémère passage comme écurie "usine" de Ford, avant d'être l'écurie "B" de Ferrari.) Le rachat par BMW. La reprise in extremis par Peter Sauber. Les années Mexicaines, avec Adrian Fernandez. Le projet Alfa Romeo. Puis ce projet Audi, avec un retour provisoire du badge Sauber...
Rappelons qu’en 2026, Sauber deviendra enfin Audi. L’écurie disposera d’un power unit inédit. Depuis 2022 et l’annonce de l’arrivée de la firme aux anneaux en F1, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Certains sont partis avant même d’être arrivé ! Mattia Binotto sera ainsi à la fois responsable de l’écurie et de l’usine. Jonathan Wheatley, ancien bras droit de Christian Horner, se retrouve propulsé président ! La grosse inconnue, c’est la motivation d’Audi, qui rappelle le Jaguar de l’ère David Pitchforth…

L’une des séquences parmi les plus improbables de 2025 fut le podium de Nico Hulkenberg. Le pilote Allemand a vaincu le signe indien ! « Hulk » rempile en 2026 avec Audi. Depuis son rappel en 2023, chez Haas, il s’est habitué à vivre chaque saison comme la dernière.

Gabriel Bortoleto est un pilote sans doute sous-estimé. Difficile de briller lorsque l’on roule dans le dernier tiers de la grille. Saura-t-il davantage se mettre en valeur avec Audi ? Il en va de son futur en F1.

Alpine, 10e, Pierre Gasly, 18e, Jack Doohan et Franco Colapinto, NC

Ouillouillouille ! Voiture loupée, pilotes livrés à eux-mêmes, communication désastreuse… Vous pensiez qu’Alpine avait touché le fond en 2024 ? Ils ont réussi à faire pire en 2025 ! En 2026, il y aura une onzième équipe, donc ils peuvent encore descendre !

Pierre Gasly fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a, grappillant des points ici et là. Il perd clairement son temps et je ne crois pas à un regain de forme de l’équipe en 2026. Malgré l’arrivé du power unit Mercedes-Benz.

Je n’ai jamais vraiment cru à la hype Franco Colapinto. L’ex-protégé de Fernando Alonso était un pilote moyen en F2. Chez Williams, il donnait surtout l’impression de surconduire. Jack Doohan a été le con du dîner de Flavio Briatore. L’attrait des pesos argentin était trop fort. Doohan et Colapinto seront les deux seuls pilotes de la grille à n’avoir pas inscrits de points, cette saison !

Viry-Châtillon a bu le calice jusqu'à la lie. Le top management avait fait ses valises dès les premières rumeurs. Puis ce fut le tour du management. Même les employés "hardcore", ceux qui ont été manifester à Boulogne-Billancourt, avaient fait leurs valises début 2025. Il ne devait plus rester grand monde au dev'. En tout cas, Renault doit être content : son ratio RSE est remonté.

Cadillac

Grosse, très grosse réserve sur cette future équipe. Rappelons que la marque de la General Motors ne fait que confier des logos à la monoplace du TWG Motorsports. Le power unit 2026 sera un Ferrari. Il y a de quoi froncer les sourcils en voyant l’organigramme : Rob White, Pat Symonds, John McQuilliam… Bon sang, c’est un véritable EPHAD ! Qui plus est, il s’agit d’ancien second couteau, avec peu d’expérience à des rôles de premier plan. La famille Andretti brille par son absence. Le second problème, c’est que TWG est sorti quasiment de nulle part en reprenant des sociétés à la dérive. TWG n’est ni un fonds d’investissements, ni un conglomérat d’entreprises d’un même univers. Dans le sport auto, il a racheté Andretti Autosport et Wayne Taylor (qui représentait Cadillac en IMSA, puis en WEC.) Quelle est la réelle assise financière de TWG ? Car les précédents ne sont guère encourageants (Genii Capital, Tony Fernandes, Shanon…)

Côté pilotes, on retrouvera Sergio Perèz et Valtteri Bottas. Un duo d’anciens vainqueurs de Grand Prix. Le Finlandais possède une bonne réputation de pilote d’essai. Un casting idéal pour une écurie débutante. Le Mexicain donnait l’impression d’être lessivé, fin 2024. Peut-il remonter en selle après le naufrage personnel et sportif vécu chez Red Bull en 2024 ?

Puis il y a l’armée mexicaine de pilotes d’essai. Pietro Fittipaldi a pour unique avantage de disposer d’une superlicence. Il pourrait donc remplacer l’un des deux titulaires au pied-levé. Colton Herta, c’est le futur. L’ex-pilote de British F4 et d’Euroformula Open n’avait jamais caché son envie d’aller en F1. Au point d’abandonner l’Indycar pour un strapontin chez Cadillac. Faute de points pour une superlicence, il passera 2026 en F2. Simon Pagenaud est le premier « keskyfoula ». Ancien champion d’Indycar et vainqueur des 500 miles d’Indianapolis, le Normand s’est blessé fin 2023. De facto, cela marqua la fin de sa carrière de pilote. Depuis, on l’a vu manager Théo Pourchaire. Surtout, sauf erreur, en 21 ans de monoplace, il n’a jamais approché une F1. Son seul lien avec Cadillac, ce sont des manches d’IMSA sur une Cadillac privée ! Quant à Charlie Eastwood, il a fait l’essentiel de sa carrière en GT. Tout juste se rappelle-t-on qu’il disputa la toute première saison de F4 BRDC. Sachant que le kilométrage – y compris en simulateur- est très restreint en F1, on peut se demander ce que feront ces quatre pilotes.

En résumé, pour moi, Cadillac F1 n’est qu’une vaste blague. A la frontière entre amateurisme de la préparation et escroquerie mal déguisée. Je mise sur une faillite de TWG à l’automne, avec dissolution dans la foulée. 

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