Le Renault Master d'Oscar Lombardo ?
On reste dans les utilitaires Renault des années 80 avec ce Renault Master à benne basculante (NDLA : en fait, il est postérieur à 92, vu le logo Renault.) Le Master a inauguré l'usine de Batilly, en Lorraine. Cette usine était censée épongée une partie du chômage dans la sidérurgie. Encore un projet survendu... Certes, Batilly, c'est 2 900 emplois directs. Mais ça n'est rien à côté des 50 000 emplois détruits dans la sidérurgie, dans les années 70...
Si je l'ai pris en photo, ce Master, c'est parce qu'il y avait exactement le même, de la même couleur, dans la BD d'Oscar Lombardo, publiée dans Astrapi. Toute ma jeunesse ! Oscar Lombardo était un détective blond à moustache. Il a "emprunté" un Master appartenant à un paysagiste. Pour se débarrasser de ses poursuivants, il a relevé la benne, balançant des pelles et des râteaux sur la chaussé. Le camion de ses poursuivant roule sur un râteau et crève. Le détective peut s'en aller. La suite, au prochain numéro...
A mon avis, Michel Kiritzé-Topor, le dessinateur/scénariste était tombé sur une plaquette d'un carrossier-industriel. Pour les BD en feuilleton, vous avez besoin d'un gag (ou d'une scène d'action) à chaque numéro. Il a donc inclus l'histoire de la benne-basculante et les dessins du Master doivent correspondre peu ou proue aux angles des photos de la plaquette...
Dessinateur de BD pour un périodique pour enfants, c'était un travail ingrat de tâcherons. Il fallait pondre des "planches" au kilomètre. Sachant qu'à l'époque, bien sûr, point d'ordinateur. Il fallait tout dessiner à la main, faire colorier, puis imprimer. Un long travail, donc toujours dans l'urgence. D'ailleurs, pour de nombreux dessinateurs, l'épouse sert de coloriste/lectrice quasi-bénévole...
Et puis, il y a le problème de la documentation. Avant Google, il fallait accumuler photos, livres et même des catalogues de modèles réduits ! Au tout début de la BD, on ne se posait pas de questions. Trois palmiers suffisaient pour figurer les tropiques et avec deux gratte-ciel, vous étiez à New York ! En 1934, Hergé a fait des recherches pour le Lotus Bleu (avec notamment l'aide du fameux Tchang.) Visiblement, ça lui avait plu et à partir de là, ses albums furent plus fouillés, avec toujours plus de recherches en amont. A partir des 50, avec son studio Hergé, il disposait d'un vrai service archives ! Si Tintin montait dans une Dauphine en page 32, Hergé contactait Renault pour obtenir des vues de la voiture ! Franquin se montra tout aussi perfectionniste avec les voitures. Les autres durent leur emboiter le pas. Jean Graton avait de nombreux amis journalistes. Il leur demandait des clichés d'obscures prototypes et monoplaces, qui devenaient des Vaillante. Parfois, certaines Vaillante apparaissaient uniquement sous un angle, pour la simple et bonne raison que Graton n'avait pas d'autre image ! Hergé pouvait s'offrir le luxe de passer plusieurs années sur un album. Les autres, eux, ils n'avaient que quelques mois de marge. Souvent, les archives, c'était la bibliothèque municipale ! Dans les années 70-80, la grande mode, c'était les BD d'aventures, avec des héros se rendant dans des contrées reculées. Sauf que par définition, les contrées reculées, peu de gens s'y rendent. Donc les photos sont rares. Et voilà comme une vue d'un village Andin, immortalisé dans le Géo de novembre 1987, se retrouve dans trois BD différentes !
Si je l'ai pris en photo, ce Master, c'est parce qu'il y avait exactement le même, de la même couleur, dans la BD d'Oscar Lombardo, publiée dans Astrapi. Toute ma jeunesse ! Oscar Lombardo était un détective blond à moustache. Il a "emprunté" un Master appartenant à un paysagiste. Pour se débarrasser de ses poursuivants, il a relevé la benne, balançant des pelles et des râteaux sur la chaussé. Le camion de ses poursuivant roule sur un râteau et crève. Le détective peut s'en aller. La suite, au prochain numéro...
A mon avis, Michel Kiritzé-Topor, le dessinateur/scénariste était tombé sur une plaquette d'un carrossier-industriel. Pour les BD en feuilleton, vous avez besoin d'un gag (ou d'une scène d'action) à chaque numéro. Il a donc inclus l'histoire de la benne-basculante et les dessins du Master doivent correspondre peu ou proue aux angles des photos de la plaquette...
Dessinateur de BD pour un périodique pour enfants, c'était un travail ingrat de tâcherons. Il fallait pondre des "planches" au kilomètre. Sachant qu'à l'époque, bien sûr, point d'ordinateur. Il fallait tout dessiner à la main, faire colorier, puis imprimer. Un long travail, donc toujours dans l'urgence. D'ailleurs, pour de nombreux dessinateurs, l'épouse sert de coloriste/lectrice quasi-bénévole...
Et puis, il y a le problème de la documentation. Avant Google, il fallait accumuler photos, livres et même des catalogues de modèles réduits ! Au tout début de la BD, on ne se posait pas de questions. Trois palmiers suffisaient pour figurer les tropiques et avec deux gratte-ciel, vous étiez à New York ! En 1934, Hergé a fait des recherches pour le Lotus Bleu (avec notamment l'aide du fameux Tchang.) Visiblement, ça lui avait plu et à partir de là, ses albums furent plus fouillés, avec toujours plus de recherches en amont. A partir des 50, avec son studio Hergé, il disposait d'un vrai service archives ! Si Tintin montait dans une Dauphine en page 32, Hergé contactait Renault pour obtenir des vues de la voiture ! Franquin se montra tout aussi perfectionniste avec les voitures. Les autres durent leur emboiter le pas. Jean Graton avait de nombreux amis journalistes. Il leur demandait des clichés d'obscures prototypes et monoplaces, qui devenaient des Vaillante. Parfois, certaines Vaillante apparaissaient uniquement sous un angle, pour la simple et bonne raison que Graton n'avait pas d'autre image ! Hergé pouvait s'offrir le luxe de passer plusieurs années sur un album. Les autres, eux, ils n'avaient que quelques mois de marge. Souvent, les archives, c'était la bibliothèque municipale ! Dans les années 70-80, la grande mode, c'était les BD d'aventures, avec des héros se rendant dans des contrées reculées. Sauf que par définition, les contrées reculées, peu de gens s'y rendent. Donc les photos sont rares. Et voilà comme une vue d'un village Andin, immortalisé dans le Géo de novembre 1987, se retrouve dans trois BD différentes !
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