Patrice Lucchini et Les Routes de l'impossible
Début avril, le confinement venait d'être prolongé de quinze jours et le bout du tunnel semblait bien loin. Nous étions sans doute nombreux à rêver d'évasion.
C'est ainsi que Les Routes de l'impossible se retrouvèrent propulsée en première page de YouTube. Pour rappel, dans cette série, on voit des Hommes tentant de rallier un point au bout du monde pour y livrer matériel ou passagers, sur des routes en très mauvais état et avec des véhicules souvent bons pour la casse.
Certaines vidéos dépassèrent le million de vues et cent mille personnes se sont abonnées. Beaucoup d'influenceurs tueraient père et mère pour cela ! Et c'est d'autant plus étonnant qu'il s'agit de rediffusion de documentaires, parfois tournée il y a plus de 10 ans, d'environ 50 minutes. On est loin des vidéos ultra-calibrés de Youtubers...
J'avais envie de connaitre la stratégie derrière ce phénomène. A peine le déconfinement autorisé, je filais à l'agence Tony Comiti, pour y rencontrer Patrice Lucchini, le producteur des Routes de l'impossible. Surprise : il n'était même pas au courant de son succès sur YouTube !
C'est dans un bureau constellé de souvenirs des pays traversés qu'il me reçoit. Il répondit sans détours à mes questions. Pendant 20 minutes, j'étais transporté de la jungle amazonienne à la brousse africaine, puis aux haut-plateaux de l'Himalaya...
Est-ce que vous pouvez résumé le concept des Routes de l'impossible en quelques mots ?
Les Routes, c'est découvrir un pays, au travers d'un trajet et des gens. Toi, pour aller à Marseille, tu vas mettre une journée en voiture. Eux, pour parcourir la même distance, ils vont mettre une semaine ! Tu découvres d'autres manières de penser. Eux, ils ont toujours le sourire, ils ne se plaignent jamais. C'est une grande leçon d'humilité, pour nous.
Comment est-ce que ça a débuté ?
On avait tourné un épisode (NDLA : Brésil : les petits piroguiers de l'Amazone.) On l'a soumis à France Télévision, ils l'ont diffusé et ils nous en ont commandé une deuxième, puis un troisième. On pensait qu'avec ce sujet, on avait de quoi faire quatre documentaires maximum... Et ça fait onze ans (NDLA : en fait, douze ans.)
Quel est le processus d'un tournage ?
On choisit un pays. Un réalisateur part un mois enquêter et effectuer des repérages. On a un fixeur sur place, qui nous trouve une route. On envoi ensuite un dossier à la chaine. Quand elle le valide, on tourne durant un mois. Puis on fait un mois de montage, pour arriver à 50 minutes.
Combien de personnes participent à un tournage ?
On a deux personnes qui tournent. Avec un fixeur. Et on a toujours un chauffeur, qui suit. Au Brésil (NDLA : pour L'union fait la force), on n'a trouvé aucun chauffeur qui acceptait de faire la route avec le bus !
Et ça vous est déjà arrivé de rentrer bredouille ?
Oui... Oh, quatre fois en onze ans. On n'avait pas de quoi faire un documentaire, alors on y retourne. Je travaille avec des réalisateurs chevronnés : ils savent faire de bons choix.
Il y a des pays où vous ne tournerez jamais ?
Des pays impossibles... Il y a le Soudan... La Libye, le Tchad, le Niger... Tout ce qui est au sud du Centrafrique, ça va. En Afghanistan, on a été dans le corridor du Wakhan et ça allait. Dans le Somaliland, la route où on tournait, elle était préservée. Alors que tout le reste du pays, c'est chaud... En Chine, le problème, c'est qu'il refond toutes les routes !
Vous n'avez jamais eu de problème ?
Non... A part au Pakistan, où l'on s'est fait arrêter. Mais les policiers voulaient avant tout un bakchich.
Et le meilleur souvenir de tournage ?
Moi, je ne vais pas sur les tournages. Mais il y a deux, trois documentaires, qui étaient mieux... Mais je ne veux pas les citer, pour ne pas froisser les autres réalisateurs !
Quel est le futur des Routes de l'impossible ?
On va diffuser quatre épisodes cet été. Normalement, on tourne six épisodes pour l'été et trois épisodes pour l'hiver. Mais là, avec le COVID, on ne peut plus aller nul part. Alors cet été, les deux autres épisodes seront des rediffusions.
C'est ainsi que Les Routes de l'impossible se retrouvèrent propulsée en première page de YouTube. Pour rappel, dans cette série, on voit des Hommes tentant de rallier un point au bout du monde pour y livrer matériel ou passagers, sur des routes en très mauvais état et avec des véhicules souvent bons pour la casse.
Certaines vidéos dépassèrent le million de vues et cent mille personnes se sont abonnées. Beaucoup d'influenceurs tueraient père et mère pour cela ! Et c'est d'autant plus étonnant qu'il s'agit de rediffusion de documentaires, parfois tournée il y a plus de 10 ans, d'environ 50 minutes. On est loin des vidéos ultra-calibrés de Youtubers...
J'avais envie de connaitre la stratégie derrière ce phénomène. A peine le déconfinement autorisé, je filais à l'agence Tony Comiti, pour y rencontrer Patrice Lucchini, le producteur des Routes de l'impossible. Surprise : il n'était même pas au courant de son succès sur YouTube !
C'est dans un bureau constellé de souvenirs des pays traversés qu'il me reçoit. Il répondit sans détours à mes questions. Pendant 20 minutes, j'étais transporté de la jungle amazonienne à la brousse africaine, puis aux haut-plateaux de l'Himalaya...
Est-ce que vous pouvez résumé le concept des Routes de l'impossible en quelques mots ?
Les Routes, c'est découvrir un pays, au travers d'un trajet et des gens. Toi, pour aller à Marseille, tu vas mettre une journée en voiture. Eux, pour parcourir la même distance, ils vont mettre une semaine ! Tu découvres d'autres manières de penser. Eux, ils ont toujours le sourire, ils ne se plaignent jamais. C'est une grande leçon d'humilité, pour nous.
Comment est-ce que ça a débuté ?
On avait tourné un épisode (NDLA : Brésil : les petits piroguiers de l'Amazone.) On l'a soumis à France Télévision, ils l'ont diffusé et ils nous en ont commandé une deuxième, puis un troisième. On pensait qu'avec ce sujet, on avait de quoi faire quatre documentaires maximum... Et ça fait onze ans (NDLA : en fait, douze ans.)
Quel est le processus d'un tournage ?
On choisit un pays. Un réalisateur part un mois enquêter et effectuer des repérages. On a un fixeur sur place, qui nous trouve une route. On envoi ensuite un dossier à la chaine. Quand elle le valide, on tourne durant un mois. Puis on fait un mois de montage, pour arriver à 50 minutes.
Combien de personnes participent à un tournage ?
On a deux personnes qui tournent. Avec un fixeur. Et on a toujours un chauffeur, qui suit. Au Brésil (NDLA : pour L'union fait la force), on n'a trouvé aucun chauffeur qui acceptait de faire la route avec le bus !
Et ça vous est déjà arrivé de rentrer bredouille ?
Oui... Oh, quatre fois en onze ans. On n'avait pas de quoi faire un documentaire, alors on y retourne. Je travaille avec des réalisateurs chevronnés : ils savent faire de bons choix.
Il y a des pays où vous ne tournerez jamais ?
Des pays impossibles... Il y a le Soudan... La Libye, le Tchad, le Niger... Tout ce qui est au sud du Centrafrique, ça va. En Afghanistan, on a été dans le corridor du Wakhan et ça allait. Dans le Somaliland, la route où on tournait, elle était préservée. Alors que tout le reste du pays, c'est chaud... En Chine, le problème, c'est qu'il refond toutes les routes !
Vous n'avez jamais eu de problème ?
Non... A part au Pakistan, où l'on s'est fait arrêter. Mais les policiers voulaient avant tout un bakchich.
Et le meilleur souvenir de tournage ?
Moi, je ne vais pas sur les tournages. Mais il y a deux, trois documentaires, qui étaient mieux... Mais je ne veux pas les citer, pour ne pas froisser les autres réalisateurs !
Quel est le futur des Routes de l'impossible ?
On va diffuser quatre épisodes cet été. Normalement, on tourne six épisodes pour l'été et trois épisodes pour l'hiver. Mais là, avec le COVID, on ne peut plus aller nul part. Alors cet été, les deux autres épisodes seront des rediffusions.
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