Le Mans avec Steve McQueen (1970)

Sur Arte, hier soir, un Thema "Porsche". Avec en vedette, le film "Le Mans".

Le Mans, c'est d'abord un film atypique. Pas de méchant très méchant ou de gentils très gentils. A contrario, McQueen est un pilote Porsche vieillissant et les rapports avec son rival chez Ferrari sont amicaux. Pas coups de portières à 300km/h sur fond de guitare hurlante ou de sentiments exacerbés (haine, amitié, amour...) façon Driven, Michel Vaillant ou Jour de Tonnerre. C'est un quasi-documentaire où les bruits des moteurs et les commentaires des speaker remplacent les dialogues (ces derniers se limitant à "passe moi ma feuille des temps", "on va monter des pneus pluies sur la N°20, la N°21 et la N°22" et "pas de conneries".) On vit la tension du départ, la féerie de la nuit (où les balets des phares rivalise avec les wagonnets des montagnes russes) et toutes cette époque où la sécurité était minime (il n'y a même pas de muret des stands!), sans chichi. D'ailleurs, ce n'est même pas McQueen qui remporte la course!

Alors on comprend vite pourquoi ça a été un échec. McQueen, pilote à ses heures et fan des 24 heures, a voulu produire un film réaliste et le réalisateur du se débattre avec des kilomètres de rush.
Le profane n'y comprend rien. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, ni de scenario et encore moins d'humour.) Le (ou plutôt la) fan de McQueen est dégoûté: il joue les ours mutiques et apparaît dans 95% des cas en combinaison et casqué. Même le fan sera un peu déçu que le film reste très politiquement correct (pas d'entourloupes, pas de jurons, pas de grid-girls...)

LE film sur la course automobile reste à faire, même sur Le Mans est le plus abouti.

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