Mitsubishi Eclipse Cross, mon quarante-neuvième essai

Premier essai de 2018 ! J'avais très envie d'essayer le Mitsubishi Eclipse Cross pour plusieurs raisons. D'une part, c'est la première vraie nouveauté du constructeur aux trois diamants depuis la Mirage (2012, déjà !) Et d'autres part, parce qu'il représente la transition entre un Mitsubishi indépendant (mais petit) et l'entrée dans l'Alliance (avec les contraintes que cela impose.)
Présentation
Ces dix dernières années, Mitsubishi a lâché beaucoup de lests. Revente de ses parts dans Fuso, sortie des coupés et des berlines, fermeture des usines Australiennes et Américaines... Mitsubishi y a retrouvé de la rentabilité et ses ventes ont progressé... Mais il manquait de moyens pour se redévelopper. D'où une gamme vieillissante. Exactement comme MG-Rover vers 2001-2002. La bonne nouvelle, c'est l'entrée dans l'Alliance, même si elle se fera à un certain prix (exit l'Eclipse Cross PHEV, trop concurrentiel pour Renault et Nissan...) Les premiers bébés, ce sera un Pajero et une Lancer.
En attendant, voici l'Eclipse Cross. Ce SUV est basé sur une plateforme raccourcie d'Outlander. Avec 4,4m, il ne mesure que 10cm de plus que l'ASX. Mais ce dernier devrait rétrécir à la prochaine génération, afin de devenir un vrai SUV "C".

La ligne rappelle l'EX Concept vu au Mondial de Paris 2016. C'est très typé ; cela change du conservatisme ambiant dans les SUV. En tout cas, moi, je suis fan.
Intérieur
On sent que les ingénieurs de Mitsubishi se sont retroussés les manches. La qualité perçue est sérieusement à la hausse. De plus, après la tendance "Biactol" des années 2010, les planches de bord actuelles ont moins de boutons et c'est tant mieux.
Ici, on a une version Instyle, la mieux équipée. Ce qui est dommage, c'est le GPS qui ne fonctionne que si vous le synchronisez avec votre smartphone, ce qui implique aussi de télécharger une application au préalable. Bref, 0 en ergonomie. L'autre mauvais point, c'est l'absence de fermeture électrique du hayon. Un défaut déjà observé sur d'autres SUV et particulièrement problématique pour les petits gabarits.

Côté habitabilité, rien à redire. Il fait mieux que la concurrence. Et bien sûr, le toit panoramique ajoute de la luminosité, donc il contribue à cette impression d'espace.
Motorisation/comportement
L'inconvénient de la petite taille de Mitsubishi, c'est qu'une seule motorisation est proposée : un inédit 1,5l turbo 4B40 163ch. Il est proposé avec une boite manuelle à 6 rapports ou CVT. Cette dernière est la seule à profiter des 4 roues motrices (ici à l'essai.) Une boite à double-embrayage aurait été meilleure. Le fonctionnement est très on/off. Néanmoins, pour une CVT, la boite réagit plutôt rapidement. En cycle mixte, difficile de descendre sous les 8,5l/100km. Ce qui est élevé pour un 1,5l turbo... Et surtout, il y a les 159g de CO2 (donc malus 3 000€ avec le barème 2018.) La version BVM fait à peine moins, avec 151g de CO2 (malus 1 600€.) Des valeurs qui risquent d'être rédhibitoires pour de nombreux acheteurs.
L'Eclipse Cross PHEV a donc été sacrifié par l'Alliance. En fin d'année, on devrait avoir un Eclipse Cross diesel, plus avare en CO2.

En ville, l'Eclipse Cross est assez haut, ce qui est un bon point dans la circulation et renforce le côté statutaire. La caméra 360° est très pratique pour se garer.
Sur la route, on retrouve le défaut typique des SUV : l'amortissement très ferme. Un choix destiné à faire baisser le centre de gravité et à avoir moins de débattement de suspension (deux points qui déstabilisent les conducteurs novices.) Sur un véhicule sportif, c'est acceptable, mais sur un véhicule familial aussi haut, c'est un peu ridicule de subir une décharge à chaque dos d'âne... Mais encore une fois, la concurrence fait pareil...
Conclusion
L'Eclipse Cross Invite 2WD BVM6 est à 24 990€, à comparer au 26 300€ du Peugeot 3008 PureTech 130 BVM6 Access. L'Eclipse Cross Instyle 4WD CVT est lui à 35 990€, alors que le 3008 165 THP GT Line est à 36 550€.
Le Japonais est moins cher, avec une finition au moins égale. En plus, il propose de rouler différent. Reste le problème de ce moteur gourmand en essence et en CO2... Espérons que le diesel sera plus performant que ses rivaux. Auquel cas, l'Eclipse Cross serait alors vraiment très compétitif. De quoi relancer la marque, en attendant les Mitsu de l'ère Alliance...

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