Rétromobile 2011: 9. Ligier JS33 ex-René Arnoux
Sur le stand des Classic Days, il y avait cette Ligier F1.
J'ai eu la chance de croiser René Arnoux et Guy Ligier (aux Classic Days, d'ailleurs) et ça me fait drôle de voir leurs noms sur une monoplace.
Je me demande ce que devait penser Arnoux lorsqu'il courrait à bord de la JS33. Ca devait être une tempête sous un crâne... Il avait été le 2e meilleur pilote Français du début des années 80 (derrière Prost, mais devant Laffite.) Il était l'homme de la bagarre à Dijon avec Villeneuve. L'homme qui a refusé de laisser passer Prost, au Castellet. Le coartisan du dernier titre constructeur de Ferrari avant Schumacher... Puis il a été viré dans des circonstances mystérieuses par Ferrari. Il a rebondi chez Ligier. En 1979-1980, Ligier avait été à "ça" de triompher. Il lui avait manqué peut-être un patron moins caractériel ou des pilotes plus disciplinés (sur et en dehors de la piste)... Quoi qu'il en soit, en 1986, lorsqu'Arnoux est venu, les belles années étaient passées. Fin 1986, Renault (qui motorisait notamment Ligier) arrête la F1. Le moteur Alfa Romeo est un désastre. Il faut improviser avec le Megatron (ex-BMW.) Le vainqueur de 7 Grands Prix ne décroche qu'un petit point. La Ligier 1988 était encore pire que celle de 1987. D'ailleurs, la voiture 1987 équipée du Judd de 1988 allait plus vite que celle de 1988! Le 3e du championnat du championnat 1983 est non-classé. Au moins, en 1989, Arnoux évite l'humiliation d'un nouveau score vierge, avec 2 petits points récoltés à Montréal. Mais par 7 fois, son week-end de course s'est terminé le samedi. Peut-être qu'aujourd'hui, il en dirait: "J'avais 41 ans, près de 150 Grands Prix. Je n'avais plus rien à prouver et j'ai raccroché le casque sans regrets. Place aux jeunes!" Mais que pense-il vraiment, en 1989? Lui qui a joué le titre, ça doit l'emmerder de devoir se cracher dans les mains pour une malheureuse qualification! Pour avoir été aussi fort, il a forcément une mentalité de battant. Il doit encore espérer un coup de fil de Ron Dennis, Franck Williams ou de Cesare Fiorio. Il doit se dire que s'il avait une vraie voiture, il donnerait des leçons de pilotage à Prost et à Senna! Il est sans doute persuadé qu'il est capable de décrocher d'autres podiums. Il espère peut-être que Michel Tétu va dessiner un aileron miraculeux, qui fait gagner 2 secondes au tour. Sinon, il aurait raccroché dés 1987. Mais rien ne se passe et là, effectivement, la retraite devient évidente. Le destin ne lui a même pas permis de partir avec les honneurs: il a abandonné lors de son dernier Grand Prix.
J'ai eu la chance de croiser René Arnoux et Guy Ligier (aux Classic Days, d'ailleurs) et ça me fait drôle de voir leurs noms sur une monoplace.
Je me demande ce que devait penser Arnoux lorsqu'il courrait à bord de la JS33. Ca devait être une tempête sous un crâne... Il avait été le 2e meilleur pilote Français du début des années 80 (derrière Prost, mais devant Laffite.) Il était l'homme de la bagarre à Dijon avec Villeneuve. L'homme qui a refusé de laisser passer Prost, au Castellet. Le coartisan du dernier titre constructeur de Ferrari avant Schumacher... Puis il a été viré dans des circonstances mystérieuses par Ferrari. Il a rebondi chez Ligier. En 1979-1980, Ligier avait été à "ça" de triompher. Il lui avait manqué peut-être un patron moins caractériel ou des pilotes plus disciplinés (sur et en dehors de la piste)... Quoi qu'il en soit, en 1986, lorsqu'Arnoux est venu, les belles années étaient passées. Fin 1986, Renault (qui motorisait notamment Ligier) arrête la F1. Le moteur Alfa Romeo est un désastre. Il faut improviser avec le Megatron (ex-BMW.) Le vainqueur de 7 Grands Prix ne décroche qu'un petit point. La Ligier 1988 était encore pire que celle de 1987. D'ailleurs, la voiture 1987 équipée du Judd de 1988 allait plus vite que celle de 1988! Le 3e du championnat du championnat 1983 est non-classé. Au moins, en 1989, Arnoux évite l'humiliation d'un nouveau score vierge, avec 2 petits points récoltés à Montréal. Mais par 7 fois, son week-end de course s'est terminé le samedi. Peut-être qu'aujourd'hui, il en dirait: "J'avais 41 ans, près de 150 Grands Prix. Je n'avais plus rien à prouver et j'ai raccroché le casque sans regrets. Place aux jeunes!" Mais que pense-il vraiment, en 1989? Lui qui a joué le titre, ça doit l'emmerder de devoir se cracher dans les mains pour une malheureuse qualification! Pour avoir été aussi fort, il a forcément une mentalité de battant. Il doit encore espérer un coup de fil de Ron Dennis, Franck Williams ou de Cesare Fiorio. Il doit se dire que s'il avait une vraie voiture, il donnerait des leçons de pilotage à Prost et à Senna! Il est sans doute persuadé qu'il est capable de décrocher d'autres podiums. Il espère peut-être que Michel Tétu va dessiner un aileron miraculeux, qui fait gagner 2 secondes au tour. Sinon, il aurait raccroché dés 1987. Mais rien ne se passe et là, effectivement, la retraite devient évidente. Le destin ne lui a même pas permis de partir avec les honneurs: il a abandonné lors de son dernier Grand Prix.
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