Il fallait que je le dise

C'est une étape de plus dans l'agonie de la presse auto française. Michel Hommell a revu le pôle "auto" de ses revues, dont Auto-Hebdo. A 76 ans, l'immense patron de presse (ici, il y a quelques mois, à Rétromobile) tourne la page.

Le pôle a été repris par l'homme d'affaires Didier Calmel, mais honnêtement, je ne vois pas comment il pourrait redresser la barre. Tant le navire gite.
Depuis 1976, Auto-Hebdo rapporte chaque semaine l'actualité du sport auto mondial. C'était des plumes comme Christian Courtel, Jean-Marc Andrié et le récemment disparu Patrick Camus.

Michel Hommell aura été un patron de presse sportive de la vieille école. Il pensait qu'il devait avoir un rôle actif dans le sport auto. Chacun de ses titres a joué les mécènes. Auto-Hebdo avait notamment financé Jean Ragnotti en Formule Renault Europe.
Auto-Hebdo, c'est un journal sans prétention, au format tabloïd. Il était né avant les PC portable et les communiqués de presse. Le dimanche soir, après la course, les photographes donnaient leurs pellicules à des pilotes de ligne, pour pouvoir les faire développer le lundi, à Paris. C'était aussi une lutte homérique face à un clone créé par l'Equipe (qui avait effectué un débauchage agressif d'une partie de sa rédaction.)

Personnellement, c'est grâce à Auto-Hebdo que je me suis intéressé aux monoplaces : F3000, F3, Formule Renault, Indycar... C'était une vraie immersion dans un monde que je n'ai fréquenté que beaucoup, beaucoup plus tard.
Lorsque je suis entré chez Audi, le fait d'avoir Auto-Hebdo sous le bras m'avait permis d'être accepté par les pilotes. Nos week-end de présentation débutaient le mercredi. J'achetais le magazine sur une aire d'autoroute et à l'arrivée, les pilotes me l'empruntaient et le lisaient religieusement.
Voilà, j'aurais pu m'arrêter là. Hurler avec les loups et dire qu'internet à tué la presse papier.

J'ai d'ailleurs hésité à écrire ce qui va suivre. A ne pas respecter la solennité des moments difficiles que traversent Auto-Hebdo.

Sauf que je considère qu'Auto-Hebdo est le premier responsable de sa situation.

Comme beaucoup de titres, il a longtemps considéré le lecteur comme un acquis. Publi-reportages, DVD bas de gamme, scoops moisis... Plus d'une fois, j'avais l'impression d'avoir dépensé 2,90€ pour rien. A la longue, j'ai fini par ne plus l'acheter systématiquement. Et à ne l'acheter qu'après l'avoir feuilleté au préalable...

Quelques années plus tard, en tant que blogueur, j'ai été malmené par Auto-Hebdo. Dés que je parlais d'une sportive, leur rédacteur-en-chef venait mettre son grain de sel, sur un ton condescendant. Et lorsque j'ai commencé à parler de formules de promotion... Le point culminant, c'est lorsqu'ils ont fait effacer l'un de mes articles...

Au début du bloging, les années comptaient double. Voilà que désormais, les services presse des journaux nous envoyaient des magazines ! J'ai ainsi reçu plusieurs Auto-Hebdo et mon impression, c'est qu'ils n'avaient aucun recul. Aucune remise en cause. Ils continuaient de se moquer du lecteur. Malgré les n nouvelles formules, c'était toujours le même magazine -sur le fond, comme sur la forme- alors que sur le net, on trouvait désormais mieux. Et sans avoir à attendre mercredi.

Commentaires

  1. Oui sauf que l époque auto hebdo avec les essais de jean pierre malcher, c était pas mal.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Articles les plus consultés