Rétromobile 2014 : 26. Ford Comète Monte-Carlo
On reste sur le stand Peugeot, avec une... Ford. Mais une Ford un peu spéciale, un peu Facel Vega et un peu Simca.
C'est le champ du cygne de la "Ford SAF". Une Ford Vedette carrossée en coupé par Facel et avec une version plus musclée du bon vieux V8. Lorsqu'elle sort de l'usine de Poissy, Simca a déjà racheté la boite. Ford SAF avait planifié une nouvelle Vedette pour 1955, ce sera les futures Simca V8. La Comète Monte-Carlo n'a donc été vendue que quelques mois.
L'histoire de Ford SAF est troublante. La Vedette est un projet mort-né de "petite Ford" (pour les USA) que Maurice Dollfus, PDG de Ford SAF a récupéré. Il profite de la guerre pour dénoncer l'accord avec Emile Mathis. L'Alsacien a filé aux USA et il ne pouvait pas se défendre. Matford est liquidé. Mathis tenta de se relancer, seul, avec sa VL 333 et sa 666. Il s'est ensuite défenestré (suicide ? Crime mafieux maquillé ?) On a reproché à Louis Renault d'avoir confié son entreprise au mari de sa nièce, François Lehideux. C'était la principale pièce à charge contre lui. Proche de Pétain, Lehideux fut ministre de la production de Vichy. Après la guerre, l'intéressé prend les rênes de Ford SAF, comme une fleur !
Après Ford SAF, Poissy devint un site Simca, puis Chrysler, puis Talbot et aujourd'hui, Peugeot. Voilà pourquoi il y a une Ford sur le stand Peugeot !
J'adore ces histoires compliquées de sites qui changent de mains, comme Nedcar.
PSA vient de jurer, la main sur le cœur "pas de fermeture de site d'ici 2016". C'est une blague : de toute façon, personne ne peut fermer un site en aussi peu de temps (sauf si la production s'écroule.) En 2017, ils iront faire du chantage auprès de François Hollande : aucun président ne veut voir de gros plan social en pleine période électorale. Ensuite, en 2018, clac ! PSA a plusieurs problèmes. 1) la croissance en Europe de l'ouest est atone. Il sera en surcapacité sur des années. 2) Sa production est morcelée entre de nombreux petits sites. L'idéal, ça serait de concentrer les moyens sur une poignée de gros sites et d'ouvrir une usine en Europe orientale. Renault ferme discrètement Revoz, en Slovénie : la Twingo 3 est produite chez Smart, la Clio Collection, à Flins et il n'y reste guère que la Wind... C'est un choix cynique : personne ne va protester contre une fermeture en Slovénie. De la même façon, lors des creux de demande, c'est le site PSA en Slovaquie qui trinque. L'exemple d'Aulnay est édifiant ; le "coût" (notamment en terme d'image) est très élevé. Il faudrait vraiment que PSA soit au bord du gouffre pour qu'il touche à un autre site français. A mon avis, c'est plutôt Vigo qui est sur la sellette. D'autant plus qu'il produit des C4 et C4 Picasso dont la demande est en chute libre.
C'est le champ du cygne de la "Ford SAF". Une Ford Vedette carrossée en coupé par Facel et avec une version plus musclée du bon vieux V8. Lorsqu'elle sort de l'usine de Poissy, Simca a déjà racheté la boite. Ford SAF avait planifié une nouvelle Vedette pour 1955, ce sera les futures Simca V8. La Comète Monte-Carlo n'a donc été vendue que quelques mois.
L'histoire de Ford SAF est troublante. La Vedette est un projet mort-né de "petite Ford" (pour les USA) que Maurice Dollfus, PDG de Ford SAF a récupéré. Il profite de la guerre pour dénoncer l'accord avec Emile Mathis. L'Alsacien a filé aux USA et il ne pouvait pas se défendre. Matford est liquidé. Mathis tenta de se relancer, seul, avec sa VL 333 et sa 666. Il s'est ensuite défenestré (suicide ? Crime mafieux maquillé ?) On a reproché à Louis Renault d'avoir confié son entreprise au mari de sa nièce, François Lehideux. C'était la principale pièce à charge contre lui. Proche de Pétain, Lehideux fut ministre de la production de Vichy. Après la guerre, l'intéressé prend les rênes de Ford SAF, comme une fleur !
Après Ford SAF, Poissy devint un site Simca, puis Chrysler, puis Talbot et aujourd'hui, Peugeot. Voilà pourquoi il y a une Ford sur le stand Peugeot !
J'adore ces histoires compliquées de sites qui changent de mains, comme Nedcar.
PSA vient de jurer, la main sur le cœur "pas de fermeture de site d'ici 2016". C'est une blague : de toute façon, personne ne peut fermer un site en aussi peu de temps (sauf si la production s'écroule.) En 2017, ils iront faire du chantage auprès de François Hollande : aucun président ne veut voir de gros plan social en pleine période électorale. Ensuite, en 2018, clac ! PSA a plusieurs problèmes. 1) la croissance en Europe de l'ouest est atone. Il sera en surcapacité sur des années. 2) Sa production est morcelée entre de nombreux petits sites. L'idéal, ça serait de concentrer les moyens sur une poignée de gros sites et d'ouvrir une usine en Europe orientale. Renault ferme discrètement Revoz, en Slovénie : la Twingo 3 est produite chez Smart, la Clio Collection, à Flins et il n'y reste guère que la Wind... C'est un choix cynique : personne ne va protester contre une fermeture en Slovénie. De la même façon, lors des creux de demande, c'est le site PSA en Slovaquie qui trinque. L'exemple d'Aulnay est édifiant ; le "coût" (notamment en terme d'image) est très élevé. Il faudrait vraiment que PSA soit au bord du gouffre pour qu'il touche à un autre site français. A mon avis, c'est plutôt Vigo qui est sur la sellette. D'autant plus qu'il produit des C4 et C4 Picasso dont la demande est en chute libre.
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