A 6 sur l'A86
Un étonnante Citroën CX 6-roues. Je l'ai prise pour une Tissier, mais Google m'a répondu que les Tissier étaient surélevée. En fait, il s'agirait d'une création allemande, la Loadrunner (ce qui expliquerait la plaque teutonne.) Il y a bien longtemps, j'avais conduit un Range-Rover 6-Roues. Le passage à 6-roues lui donne davantage de grip sur terrain accidenté et de charge utile, vu qu'on a un 6x6. Mais quel est l'intérêt de transformer une traction en 6 roues ? Avoir davantage de masse et de difficulté à négocier les virages ? Pour autant, on reste loin du mille-pattes Michelin...
Quand j'étais petit, la CX était mal aimée. Les Citroënistes la considéraient comme une sous-DS. Pour les plus jeunes, songez à Sos Fantômes vs son remake de 2016. C'est le problème des voitures cultes : songez à la Type E et à la XJ-S, à la R5 et à la Supercinq, à la 205 et à la 106... C'est une des raisons pour laquelle les constructeurs ne veulent plus de modèles trop "iconiques" (comme on dit chez les incultes.) On veut du jetable, du vite-oublié, vite-ringardisé... Pourtant, la DS était très mal en point, en 1974. Reiser raillait les accumulations d'invendus. Sur internet, il y a quelques temps, j'étais tombé sur un catalogue Citroën de 1975. On y voyait la DS et la CX, le Type H et le C35... Car oui, en 1975, Citroën vendait encore des DS et des Type H. Il en vendait. Ce qui ne veut pas dire que les gens en achetaient...
La CX fut mal-aimée pendant 15 ans. 15 ans sans réelle évolution. Elle était moderne, voir en avance, en 1974, mais de là à la maintenir 15 ans... Face à la 505 et à la R25, elle a vieillit. Moi, je suis né en 1978. Je n'ai donc jamais vu la DS en concession. On m'expliquait qu'il fallait détester la CX, à cause d'une mythique DS. Sauf qu'il n'y avait plus de DS dans les rues ou dans les magazines. C'était quelque chose de curieux. Jacques Calvet imposa aux chevrons d'attendre 1991... Puis, au dernier moment, il ravançât le lancement de 2 ans. Pourquoi ? Parce que le PDG a entendu dire que Renault allait remplacer la R25 (NDLA : avec la future Safrane) en 1990. Il veut le prendre de court. Au moins, le calvaire de la CX fut abrégé de 2 ans. Mais la XM n'était pas assez aboutie. Pas autant que la 605, remarquez... La XM était trop typée "1989". A l'heure du bio-design, sa carrosserie cunéiforme fut vite le "produit de l'année dernière". Les Citroénistes furent déçus, malgré l'apparition de ce V6 que l'on avait toujours refusé à la CX. Les commerciaux de Citroën en regrettaient la CX... Puis ils regrettèrent la XM avec la C6. Aujourd'hui, la CX est sortie du purgatoire. Au dernier salon de Pékin, Citroën en exposait fièrement une. Sans oublier la CXperience du Mondial 2016...
La CX, c'est aussi l'usine d'Aulnay-sous-bois. L'usine qui devait produire les hauts de gamme de Citroën. Puis la crise de 1973 a coupé l'herbe sous le pied du constructeur. Les invendus de DS, la faillite de Maserati, Berliet avec ses camions qu'il n'a plus le droit de vendre (NDLA : à cause de la limite maxi et la fin des capots longs), le projet Roumain (la future Axel) qui traine... Après la CX, Citroën produit des Saxo, puis des C3. Une usine trop petite, enserrée dans l'urbanisme francilien, donc condamnée. Terminées, les Citroën qui attendaient sur les wagons de Gefco, sur la route de Roissy... En Europe, les marchés stagnent. Beaucoup d'usines sont en sous-capacités. La mode, c'est de tout regrouper sur un site. De produire sur une même ligne SUV, berlines et compactes. Les véhicules de niche (cabriolets, coupés, grandes berlines...) disparaissent. Les petites usines n'ont plus lieu d'être. Traditionnellement, les constructeurs attendent les élections pour annoncer les mauvaises nouvelles. Il y a un accord tacite : en 2002, le grand plan social de Lu avait tué la campagne de Lionel Jospin. Depuis politiques et grands patrons se mettent d'accord pour repousser les sujets qui fâchent. Un cadeau empoisonné pour le nouveau venu. PSA a annoncé la fermeture d'Aulnay-sous-Bois en juillet 2012. Je sais qu'à l'été 2017, il y aura des annonces de fermeture. Je n'ai pas vu de chiffres, je n'ai pas d'informations. Juste une intuition. Les généralistes européens vont peut-être sacrifier leurs sites étrangers. Quand une entreprise licencie dans son pays d'origine, les gens prennent cela pour une trahison. C'était le cas avec PSA à Aulnay-sous-bois. L'usine Ford de Bordeaux a eu moins d'impact. Le centre de décision est hors de France, donc loin, donc inaccessible. Tant pis. Et si demain, un constructeur fermait une usine hors de France, ça fera trois lignes en dernière page, entre la météo et le sudoku.
Quand j'étais petit, la CX était mal aimée. Les Citroënistes la considéraient comme une sous-DS. Pour les plus jeunes, songez à Sos Fantômes vs son remake de 2016. C'est le problème des voitures cultes : songez à la Type E et à la XJ-S, à la R5 et à la Supercinq, à la 205 et à la 106... C'est une des raisons pour laquelle les constructeurs ne veulent plus de modèles trop "iconiques" (comme on dit chez les incultes.) On veut du jetable, du vite-oublié, vite-ringardisé... Pourtant, la DS était très mal en point, en 1974. Reiser raillait les accumulations d'invendus. Sur internet, il y a quelques temps, j'étais tombé sur un catalogue Citroën de 1975. On y voyait la DS et la CX, le Type H et le C35... Car oui, en 1975, Citroën vendait encore des DS et des Type H. Il en vendait. Ce qui ne veut pas dire que les gens en achetaient...
La CX fut mal-aimée pendant 15 ans. 15 ans sans réelle évolution. Elle était moderne, voir en avance, en 1974, mais de là à la maintenir 15 ans... Face à la 505 et à la R25, elle a vieillit. Moi, je suis né en 1978. Je n'ai donc jamais vu la DS en concession. On m'expliquait qu'il fallait détester la CX, à cause d'une mythique DS. Sauf qu'il n'y avait plus de DS dans les rues ou dans les magazines. C'était quelque chose de curieux. Jacques Calvet imposa aux chevrons d'attendre 1991... Puis, au dernier moment, il ravançât le lancement de 2 ans. Pourquoi ? Parce que le PDG a entendu dire que Renault allait remplacer la R25 (NDLA : avec la future Safrane) en 1990. Il veut le prendre de court. Au moins, le calvaire de la CX fut abrégé de 2 ans. Mais la XM n'était pas assez aboutie. Pas autant que la 605, remarquez... La XM était trop typée "1989". A l'heure du bio-design, sa carrosserie cunéiforme fut vite le "produit de l'année dernière". Les Citroénistes furent déçus, malgré l'apparition de ce V6 que l'on avait toujours refusé à la CX. Les commerciaux de Citroën en regrettaient la CX... Puis ils regrettèrent la XM avec la C6. Aujourd'hui, la CX est sortie du purgatoire. Au dernier salon de Pékin, Citroën en exposait fièrement une. Sans oublier la CXperience du Mondial 2016...
La CX, c'est aussi l'usine d'Aulnay-sous-bois. L'usine qui devait produire les hauts de gamme de Citroën. Puis la crise de 1973 a coupé l'herbe sous le pied du constructeur. Les invendus de DS, la faillite de Maserati, Berliet avec ses camions qu'il n'a plus le droit de vendre (NDLA : à cause de la limite maxi et la fin des capots longs), le projet Roumain (la future Axel) qui traine... Après la CX, Citroën produit des Saxo, puis des C3. Une usine trop petite, enserrée dans l'urbanisme francilien, donc condamnée. Terminées, les Citroën qui attendaient sur les wagons de Gefco, sur la route de Roissy... En Europe, les marchés stagnent. Beaucoup d'usines sont en sous-capacités. La mode, c'est de tout regrouper sur un site. De produire sur une même ligne SUV, berlines et compactes. Les véhicules de niche (cabriolets, coupés, grandes berlines...) disparaissent. Les petites usines n'ont plus lieu d'être. Traditionnellement, les constructeurs attendent les élections pour annoncer les mauvaises nouvelles. Il y a un accord tacite : en 2002, le grand plan social de Lu avait tué la campagne de Lionel Jospin. Depuis politiques et grands patrons se mettent d'accord pour repousser les sujets qui fâchent. Un cadeau empoisonné pour le nouveau venu. PSA a annoncé la fermeture d'Aulnay-sous-Bois en juillet 2012. Je sais qu'à l'été 2017, il y aura des annonces de fermeture. Je n'ai pas vu de chiffres, je n'ai pas d'informations. Juste une intuition. Les généralistes européens vont peut-être sacrifier leurs sites étrangers. Quand une entreprise licencie dans son pays d'origine, les gens prennent cela pour une trahison. C'était le cas avec PSA à Aulnay-sous-bois. L'usine Ford de Bordeaux a eu moins d'impact. Le centre de décision est hors de France, donc loin, donc inaccessible. Tant pis. Et si demain, un constructeur fermait une usine hors de France, ça fera trois lignes en dernière page, entre la météo et le sudoku.
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