ePrix de Paris : 4. Les stars !

Ce qui fait le sel d'un reportage sur un évènement, c'est de croiser des "people". Après coup, lorsque vous croisez des congénères, l'une des premières questions, c'est "t'as eu qui ?"

Que dites-vous de ça ? Les 20 pilotes de l'ePrix de Paris réunis en une seule photo ! Qui dit mieux ?

Le jeudi, lorsque je suis arrivé au circuit, eDAMS s'appétait à faire une séance photo des pilotes dans Paris (NDLA : comme toutes les autres écuries...) Je me suis incrusté et j'ai pu immortaliser Nicolas Prost. La dernière fois que je l'avais vu, c'était dans le stand Rebellion des 24 heures du Mans 2012. Le Français risque d'être un dommage collatéral de la reprise d'eDAMS par Nissan. En même temps, cela fait deux ans qu'il n'est pas monté sur un podium... Pour le remplacer, j'aimerais bien Jann Merdenborough, un pilote 100% Nissan, rapide et qui sait parler devant une caméra...

Sébastien Buemi, lui, je pensais l'avoir vu rouler en FR 3.5, au Mans, en 2008. Mais ma mémoire me joue des tours... En tout cas, il devait être le "nouveau Seb" de Red Bull, alors que Sebastian Vettel prenait de l'ampleur. Il n'a pas été au rendez-vous, il s'est reconverti en Formule e (dont il a été le premier champion.)
Il a une cousine germaine, Natacha Gachnang, qui a tâté de la monoplace. La Suissesse avait un fan-club, dont le responsable tenait un site sympa... Mais je peux l'avouer aujourd'hui, yl aikriver kom sa.

Lors de la visite du stand Venturi, j'ai pu parler avec Maro Engel. Il parle un français impeccable. Engel est pilote Mercedes et à ce titre, la firme à l'étoile l'a casé un peu partout. Il a ainsi piloté l'E63 AMG d'Erebus en V8 Supercars. Une équipe dirigée par une ex-punk, réputée pour son caractère. Lui, ce qui l'avait surtout marqué, c'était Mount Panorama et les fameuses 1000. Du très viril ! Il a aussi piloté (et gagné) pour Erebus au Grand Prix de Macau GT, avec les rails au bord de la piste et des getlemen-drivers ayant des notions très floues de pilotage...

Jacky Eeckelaert, ex-D.T. de DAMS, Peugeot Sport, Prost GP, Sauber (où il a supervisé un débutant nommé Kimi Raikkonen...), Honda, Super Aguri et Abt en DTM... Et il s'étonnait que je veuille une photo de lui !

Antonio Felix da Costa et Tom Blomqvist rigolaient devant les caméras. Le lendemain, ils allaient tous les deux renoncer en début de course. Moins drôle.

J'ai vu rouler Antonio Felix da Costa en FR 2.0, au Mans, en 2009. Ce jour-là, Jean-Eric Vergne décrochait sa première victoire dans la discipline ! Le Portugais avait fini 3e et il avait aspergé la race queen de champagne ! Felix da Costa a d'abord dominé son grand frère, Duarte. Après un trou d'air en Euro F3 (avec des podiums lors de piges en British F3), il a fait du GP3, où Red Bull l'a recruté. Là, il gagna tout et il s'imposa à Macao, dans la foulée. Il semblait programmé pour aller chez Toro Rosso en 2014. Il aurait été le quatrième Portugais en F1 (le troisième étant son manager, Thiago Monteiro.) Mark Webber prenait sa retraite et Daniil Kvyat héritait de son baquet chez Red Bull. Carlos Sainz fit le forcing pour caser son fiston. Vergne était en porte-à-faux sur la seconde voiture. Dieter Mateschitz eu envie de faire un "coup" avec Max Verstappen, le golden-boy de 16 ans. Il faut dire que Felix da Costa faisait une saison très moyenne en FR 3.5. Alors que c'était le moment de se montrer... Donc plus de F1.

Tom Blomqvist. Oui, "Blomqvist", car c'est le fils de Stig Blomqvist. Mais il se revendique Anglais. Lui aussi, il est passé par Red Bull, le temps d'une saison de F3 avec Eurointernational (comme cadeau empoisonné, on ne fait pas mieux...) L'année suivante, il passa chez Carlin où il termina vice-champion  (devant Verstappen.) Pour justifier un baquet Carlin en FR 3.5, Sean Gelael avait été jusqu'à financer une écurie bis en F3 ! En fin de saison, Gelael effectua une tournée promotionnelle en Indonésie. Tom Dillman, l'équipier de Gelael en FR 3.5 n'y était pas. Blomqvist tint sa place ! Il fit des photos et répondit à des interview avec un portrait du Français au-dessus de lui ! De toute façon, il n'avait aucun budget pour aller en GP3 ou en FR 3.5. Blomqvist parti en DTM, avec Felix da Costa. En tant que pilote BMW, ils ont été placé chez Andretti en Formule e et j'ai clairement l'impression qu'ils sont en roues libres...

Notez qu'un quart des pilotes de Formule e sont passés par le Red Bull Junior Team.

"Quick" Nick Heidfeld tentait de se frayer un chemin dans le paddock. Quand j'ai assisté au DTM, à Magny-Cours, en 1996, il y avait une manche de F3 Allemande. Le poleman Jarno Trulli a patiné au feu vert et son équipier Heidfeld remportait un premier succès dans une F3 aux couleurs de Mercedes (mais avec un Opel dans le dos !) Il a porté les couleurs de Mercedes en F3, en F3000 et au Mans. Il n'a jamais été pilote Red Bull Junior, mais il a piloté une Sauber aux couleurs de Red Bull. Ron Dennis lui préféra Kimi Raikkonen et il parti chez Williams. Lorsque Norbert Haug voulu transformer Brawn GP en Mercedes GP, Heidfeld faisait parti de l'équation. Mais pour le service marketing, il fallait frapper fort. Alors ce fut Michael Schumacher. Heidfeld connu une fin de carrière en pointillé. Il pilotait la Rebellion des 24 heures du Mans 2012 et je l'ai donc revu en piste. Il est le doyen de la Formule e.

Derrière, c'était son équipier chez Mahindra : Felix Rosenqvist. L'un des seuls pilotes à s'être volontairement orienté vers la Formule e. Champion de F3 au bout de 5 saisons, le Suédois a alterné Formule e et Indy Lights, avant de s'orienter vers la première.
Il faudrait que comme lui, d'autres jeunes en mal de GP3 ou de F2 face de la Formule e. A Paris, ils auraient du faire tourner Valentin Hasse-Clot et Florian Latorre, pas Olivier Panis et Anthony Beltoise !

La classe. Dario Franchitti vient de faire une longue interview TV, c'est l'heure de la pause du midi, mais il trouve le temps de me faire un coucou. Beaucoup de pilotes devraient en prendre de la graine...
En Indycar, j'ai toujours été fan de Penske, donc je n'étais pas content que Franchitti gagne ! Mais il avait la constance et la polyvalence qui manquaient à Ryan Briscoe, Will Power et Helio Castroneves... Pour autant, son accident, c'était moche. Que du jour au lendemain, il soit forcé d'arrêter la compétition, sans quoi, il finissait en fauteuil roulant au prochain choc. Ganassi n'a toujours réussi à le remplacer. Ca doit être frustrant, de tourner autour d'une monoplace et de voir un autre prendre le volant...

Le jour de la course, plus question de croiser des pilotes et encore moins de leur parler ! Ho-Pin Tung est le troisième pilote de Jaguar. Champion de Formula BMW Asia et de F3 ATS, il s'est évaporé en GP2 et en Superleague Formula. Il a été pilote d'essai Lotus F1, puis Renault F1, à titre honorifique. En 2010, je l'ai vu faire une démonstration, à Magny-Cours. Je l'ai interviewé, découvrant à la dernière question qu'il parlait bien français ! Tung a retrouvé le chemin des podiums en Carrera Cup Asia.
C'est dommage qu'en matière de pilotes Chinois, la Formule e ne sache pas se projeter au-delà d'Ho-Pin Tung et de Ma Qing Hua. "Denise" Yeung est la marraine de l'ePrix de Hong-Kong, mais elle n'a même pas eu droit à une démo ! Zhou Guan Yu est pilote d'essai de Techeetah. Il pourrait à la fois apporter du sang neuf et s'offrir une porte de sortie. Car là, le bilan de ses deux saisons de F3 est bien maigre. Zhou n'a pas le potentiel pour aller en F1...