L'autre dame juste
Quel temps pourri ! On est fin mai et pourtant, on a des températures de mars ! L'autre jour, il a plu toute la journée. J'avais des courses à faire, donc j'y ai été et je me suis bien fait doucher... Sur le chemin, j'ai croisé cette Datsun 280ZX. Mon Samsung n'a pas trop apprécié l'eau, mais j'ai réussi à prendre quelques photos de la Japonaise...
J'ai longtemps cru que la 280ZX était juste une évolution de la 240Z/260Z. Et j'avais tort !
En 1970, Nissan lança la Fairlady Z, exportée sous le nom de Datsun 240Z. Coupé 2 places, elle n'a qu'un lointain rapport avec la Fairlady Sport qu'elle remplaçait. La clientèle US réclamait une 2+2 et les normes anti-pollutions limitaient la puissance. Pour compenser, il fallait augmenter la cylindrée. D'où la 260Z, avec moteur 2,6l et châssis rallongé, en 1974. Puis il fallu passer à l'injection pour adapter un pot catalytique. La puissance étant toujours à la baisse, Nissan décida d'augmenter encore la cylindrée. Le moteur consommait davantage et il fallait un plus gros réservoir. Ca donna la 280Z. Sauf erreur, elle ne fut proposée qu'aux USA. En France, on en restait à la 260Z.
En 1978, Nissan offrit un profond remodelage à la Fairlady Z. La ligne était revue pour une meilleure aérodynamique. L'intérieur était inédit, avec davantage d'équipements. La clientèle US préférait le confort aux performances. Enfin, les trains roulants étaient revus, afin d'être mieux adaptés au 2,8l. Ce fut la 280ZX. Au passage, le blason Nissan apparu à l'arrière. Bientôt, Datsun disparu et la voiture devint une "Nissan 280ZX".
Jusqu'à récemment, peu de gens s'intéressaient aux coupés japonais. Elles étaient victime de tuning sauvage, voir transformées en simili-Ferrari via des kits. C'est bien de voir qu'elles sont désormais sauvées.
La dernière fois que j'ai vu une 280ZX, c'était dans une petite rue parisienne, en 2010. J'en avais fait un Conducteur du jour. Il y a prescription, je peux évoquer cette histoire. Et surtout, je ne suis plus au Blog...
Juste avant le Mondial de Paris 2008, on avait été convoqué au siège (à l'époque, on avait un vrai siège.) Le boss nous avait filé un plan de bataille. Il fallait être présent dès l'ouverture des portes, à 7h30. On devait mitrailler toutes les voitures exposées, puis filer en salle presse, charger les photos sur le serveur et ceux qui n'avaient pas pu se déplacer, devaient faire des articles.
Le lendemain, à cause des bouchons, j'étais à 7h45 Porte de Versailles. Le temps de trouver une place, de sortir, de marcher au Hall 1, il était un bon 7h55... J'étais paniqué. Je pensais que j'allais me prendre un savon. Sauf qu'on n'était que trois pelés (dont un qui avait dormi sur place -et ce n'est pas une expression-.) Il y en a quelques autres qui sont arrivés à 9h. Je n'ai pas pris le plus de photos et beaucoup de mes photos étaient pourries. Néanmoins, j'étais un des rares à avoir fait son boulot. Une grosse moitié de l'équipe avait fait du tourisme, quant aux sédentaires, ils avaient piscine. Et le deuxième jour, on n'était à peine assez nombreux pour former une équipe de basket...
Petite parenthèse. Le concept du Blog Auto, c'était que les gens étaient avant tout des passionnés. Ils devaient prendre sur leur temps pour écrire et le fait d'être invité aux présentations et de pouvoir essayer des voitures, devaient être une gratification en soi. La rémunération, c'était juste un paiement symbolique. Qui plus, on était payé à l'article. Si l'on ne faisait que prendre des photos, non seulement on ne gagnait rien, mais on offrait du matériel à un autre, pour qu'il soit rémunéré avec !
La limite du système, c'est qu'on ne peut pas être trop exigeant face à des quasi-bénévoles. Après, il y a des gens dont on savait par avance qu'ils allaient faire du tourisme. Ce n'était pas malin de leur filer en accréditation et de leur filer des responsabilités...
Deux ans plus tard, c'était chez Tesla France que le Grand Schtroumph nous annonça notre plan de bataille pour le Mondial 2010. Moi, je n'allais pas me faire avoir deux... Présence à 7h30 à Porte de Versailles ? Je jurais que j'y serai, mais intérieurement, je disais au boss "compte là-dessus..."
Je suis arrivé à 9h (compte tenu du temps de transport, je n'avais pas fait la grasse matinée...) J'ai mitraillé ma part de voitures. Evidemment, le sédentaire avait de nouveau piscine. En fin d'après-midi, je me suis posé dans un stand avec wifi (de mémoire, c'était Saab) et j'ai tapé de l'article à la chaine. A 18h, j'ai coupé mon ordi. J'avais tout prévu. E n'habitait pas loin de la Porte de Versailles. J'ai dormi chez elle (j'avais amené un change et des affaires de toilette.) Le lendemain, il était 10h lorsque je suis ressorti. Juste à côté de ma voiture, il y avait cette Datsun 280ZX rouge et je l'ai prise en photos. Puis je suis allé, tranquillement, Porte de Versailles, pour la deuxième journée presse. Il faisait beau et j'avais un sourire jusqu'aux oreilles. Entre temps, le rédac'chef voyant que j'avais arrêté de poster, il m'avait envoyé dix mails. Ma réponse, c'était grosso modo : "Ne m'engueule pas, moi. J'ai fait ma part du job. Demande plutôt aux autres pourquoi est-ce qu'ils n'ont rien posté. Et pourquoi, le deuxième jour, je suis presque tout seul." Et malgré ses promesses, je savais qu'il ne dirait jamais rien aux touristes...
C'est un cas typique du management, bien au-delà du Blog Auto. Le redac'chef est un "N+0,5". Comme le sont les animateurs, responsables du reporting et autres délégués. Des gens qui n'ont pas les prérogatives (ni le salaire) d'un responsable hiérarchique, mais qui se retrouvent à devoir faire la police.
Qui plus est, tous les livres de management considèrent la confrontation comme un échec. Certes, ce n'est plus le Far-west, où tu vides ton Colt sur le premier qui te parle mal ! Mais toute décision, tout arbitrage va forcément avantager tel ou tel subordonné, au détriment de tel autre. Or, les employés toxiques sont souvent ceux qui hurlent le plus fort si leurs demandes ne sont pas satisfaites. D'où des managers qui ont tendance a éviter les sujets qui fâchent.
Ce vide décisionnel est très néfaste. Le temps joue en faveur des personnes toxiques. Elles peuvent créer des faits accomplis.
Tôt ou tard, le "N+0,5" finit par confier les décisions difficiles au N+2. Ce dernier connait généralement mal le dossier, donc il choisit d’entériner les faits accomplis. Aussi, cela signifie que le "N+0,5" perd sa crédibilité, aussi bien vu d'en haut, que vu d'en bas. Les subordonnés vont systématiquement le court-circuiter. Et pour son N+2, il sert juste à forwarder les mails.
Dans un troisième temps, les gratifications se retrouvent déconnectées de la qualité du travail et des résultats fournis. D'ailleurs, il n'est pas rare que les toxiques sachent manœuvrer pour monopoliser ces gratifications. Pour les autres, c'est l'aquoibonisme. Les personnes studieuses ont tendance à s'impliquer davantage dans l'organisation, donc à ressentir davantage cette injustice. D'autant plus que comme, eux, ils font leur travail, la hiérarchie se montre davantage exigeante, afin de compenser l'inactivité des autres ! Travailler bien n'offre donc que des inconvénients. Les autres subordonnés vont donc lever le pied, voire quitter le navire.
Beaucoup d'entreprises font aujourd'hui face à la problématique de la conservation de leurs bons éléments.
J'ai longtemps cru que la 280ZX était juste une évolution de la 240Z/260Z. Et j'avais tort !
En 1970, Nissan lança la Fairlady Z, exportée sous le nom de Datsun 240Z. Coupé 2 places, elle n'a qu'un lointain rapport avec la Fairlady Sport qu'elle remplaçait. La clientèle US réclamait une 2+2 et les normes anti-pollutions limitaient la puissance. Pour compenser, il fallait augmenter la cylindrée. D'où la 260Z, avec moteur 2,6l et châssis rallongé, en 1974. Puis il fallu passer à l'injection pour adapter un pot catalytique. La puissance étant toujours à la baisse, Nissan décida d'augmenter encore la cylindrée. Le moteur consommait davantage et il fallait un plus gros réservoir. Ca donna la 280Z. Sauf erreur, elle ne fut proposée qu'aux USA. En France, on en restait à la 260Z.
En 1978, Nissan offrit un profond remodelage à la Fairlady Z. La ligne était revue pour une meilleure aérodynamique. L'intérieur était inédit, avec davantage d'équipements. La clientèle US préférait le confort aux performances. Enfin, les trains roulants étaient revus, afin d'être mieux adaptés au 2,8l. Ce fut la 280ZX. Au passage, le blason Nissan apparu à l'arrière. Bientôt, Datsun disparu et la voiture devint une "Nissan 280ZX".
Jusqu'à récemment, peu de gens s'intéressaient aux coupés japonais. Elles étaient victime de tuning sauvage, voir transformées en simili-Ferrari via des kits. C'est bien de voir qu'elles sont désormais sauvées.
La dernière fois que j'ai vu une 280ZX, c'était dans une petite rue parisienne, en 2010. J'en avais fait un Conducteur du jour. Il y a prescription, je peux évoquer cette histoire. Et surtout, je ne suis plus au Blog...
Juste avant le Mondial de Paris 2008, on avait été convoqué au siège (à l'époque, on avait un vrai siège.) Le boss nous avait filé un plan de bataille. Il fallait être présent dès l'ouverture des portes, à 7h30. On devait mitrailler toutes les voitures exposées, puis filer en salle presse, charger les photos sur le serveur et ceux qui n'avaient pas pu se déplacer, devaient faire des articles.
Le lendemain, à cause des bouchons, j'étais à 7h45 Porte de Versailles. Le temps de trouver une place, de sortir, de marcher au Hall 1, il était un bon 7h55... J'étais paniqué. Je pensais que j'allais me prendre un savon. Sauf qu'on n'était que trois pelés (dont un qui avait dormi sur place -et ce n'est pas une expression-.) Il y en a quelques autres qui sont arrivés à 9h. Je n'ai pas pris le plus de photos et beaucoup de mes photos étaient pourries. Néanmoins, j'étais un des rares à avoir fait son boulot. Une grosse moitié de l'équipe avait fait du tourisme, quant aux sédentaires, ils avaient piscine. Et le deuxième jour, on n'était à peine assez nombreux pour former une équipe de basket...
Petite parenthèse. Le concept du Blog Auto, c'était que les gens étaient avant tout des passionnés. Ils devaient prendre sur leur temps pour écrire et le fait d'être invité aux présentations et de pouvoir essayer des voitures, devaient être une gratification en soi. La rémunération, c'était juste un paiement symbolique. Qui plus, on était payé à l'article. Si l'on ne faisait que prendre des photos, non seulement on ne gagnait rien, mais on offrait du matériel à un autre, pour qu'il soit rémunéré avec !
La limite du système, c'est qu'on ne peut pas être trop exigeant face à des quasi-bénévoles. Après, il y a des gens dont on savait par avance qu'ils allaient faire du tourisme. Ce n'était pas malin de leur filer en accréditation et de leur filer des responsabilités...
Deux ans plus tard, c'était chez Tesla France que le Grand Schtroumph nous annonça notre plan de bataille pour le Mondial 2010. Moi, je n'allais pas me faire avoir deux... Présence à 7h30 à Porte de Versailles ? Je jurais que j'y serai, mais intérieurement, je disais au boss "compte là-dessus..."
Je suis arrivé à 9h (compte tenu du temps de transport, je n'avais pas fait la grasse matinée...) J'ai mitraillé ma part de voitures. Evidemment, le sédentaire avait de nouveau piscine. En fin d'après-midi, je me suis posé dans un stand avec wifi (de mémoire, c'était Saab) et j'ai tapé de l'article à la chaine. A 18h, j'ai coupé mon ordi. J'avais tout prévu. E n'habitait pas loin de la Porte de Versailles. J'ai dormi chez elle (j'avais amené un change et des affaires de toilette.) Le lendemain, il était 10h lorsque je suis ressorti. Juste à côté de ma voiture, il y avait cette Datsun 280ZX rouge et je l'ai prise en photos. Puis je suis allé, tranquillement, Porte de Versailles, pour la deuxième journée presse. Il faisait beau et j'avais un sourire jusqu'aux oreilles. Entre temps, le rédac'chef voyant que j'avais arrêté de poster, il m'avait envoyé dix mails. Ma réponse, c'était grosso modo : "Ne m'engueule pas, moi. J'ai fait ma part du job. Demande plutôt aux autres pourquoi est-ce qu'ils n'ont rien posté. Et pourquoi, le deuxième jour, je suis presque tout seul." Et malgré ses promesses, je savais qu'il ne dirait jamais rien aux touristes...
C'est un cas typique du management, bien au-delà du Blog Auto. Le redac'chef est un "N+0,5". Comme le sont les animateurs, responsables du reporting et autres délégués. Des gens qui n'ont pas les prérogatives (ni le salaire) d'un responsable hiérarchique, mais qui se retrouvent à devoir faire la police.
Qui plus est, tous les livres de management considèrent la confrontation comme un échec. Certes, ce n'est plus le Far-west, où tu vides ton Colt sur le premier qui te parle mal ! Mais toute décision, tout arbitrage va forcément avantager tel ou tel subordonné, au détriment de tel autre. Or, les employés toxiques sont souvent ceux qui hurlent le plus fort si leurs demandes ne sont pas satisfaites. D'où des managers qui ont tendance a éviter les sujets qui fâchent.
Ce vide décisionnel est très néfaste. Le temps joue en faveur des personnes toxiques. Elles peuvent créer des faits accomplis.
Tôt ou tard, le "N+0,5" finit par confier les décisions difficiles au N+2. Ce dernier connait généralement mal le dossier, donc il choisit d’entériner les faits accomplis. Aussi, cela signifie que le "N+0,5" perd sa crédibilité, aussi bien vu d'en haut, que vu d'en bas. Les subordonnés vont systématiquement le court-circuiter. Et pour son N+2, il sert juste à forwarder les mails.
Dans un troisième temps, les gratifications se retrouvent déconnectées de la qualité du travail et des résultats fournis. D'ailleurs, il n'est pas rare que les toxiques sachent manœuvrer pour monopoliser ces gratifications. Pour les autres, c'est l'aquoibonisme. Les personnes studieuses ont tendance à s'impliquer davantage dans l'organisation, donc à ressentir davantage cette injustice. D'autant plus que comme, eux, ils font leur travail, la hiérarchie se montre davantage exigeante, afin de compenser l'inactivité des autres ! Travailler bien n'offre donc que des inconvénients. Les autres subordonnés vont donc lever le pied, voire quitter le navire.
Beaucoup d'entreprises font aujourd'hui face à la problématique de la conservation de leurs bons éléments.
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