Le Lauréat

J'ai toujours adoré les Renault 5. Pourtant, il n'y en a pas beaucoup sur ce blog. Avec cette Lauréate TL, je vais pouvoir réparer cela !

Il y a quelques mois, j'avais expliqué en quoi la R5 était la première citadine moderne. A quelques exceptions près, petit gabarit était jusqu'ici toujours synonyme de voiture au rabais, sous-équipée et sous-motorisée. A contrario, la R5 proposa également des versions mieux équipées et mieux motorisées.

Les espions de Peugeot savaient que Renault allait lancer sa nouvelle citadine en 1984. La firme au lion, acculée, mit les bouchées doubles et en février 1983, la Peugeot 205 apparu. Elle fut d'abord uniquement proposée en 5 portes. Pourtant, ce fut un carton. La R5, lancée en 1972, avait été reliftée en 1979. Pour autant, la franc-comtoise lui a donné un sacré coup de vieux. Grâce à cette locomotive, Peugeot prend un point de part de marché en France et il double Renault, devenant leader du marché ! Et rappelons-le, les 205 3 portes ne sont pas encore en concession...
Il faut écouler les stocks, en attendant la Supercinq (qui allait être dévoilée en octobre 1984, aux côtés de la 205 3 portes.) Du coup, en mars 1984, c'est la série spéciale Lauréate. Déclinée en quatre modèles, elle remplace toutes les versions ; seules la Société et la Turbo 2 restent.

La plus célèbre, c'est la Lauréate Alpine Turbo. Ici, on a une Lauréate TL, la version intermédiaire. Elle disposait d'un 1,1l 45ch, de quoi atteindre 137km/h en pointe ! Comme toutes les Lauréate, elle dispose d'une calandre et de boucliers ton caisse. Par rapport à la L, elle ajoute des sièges avant inclinables, un vide-poche dans la porte côté conducteur, un réservoir fermant à clef, une vitre arrière avec dégivrage et un essuie-glace arrière. Croyez-le ou non, mais en 1984, c'était déjà pas mal. Par contre, elle se contente d'un seul rétroviseur extérieur et d'une boite à quatre rapports. Tout cela pour 41 700 frs, à comparer aux 52 100 frs de l'équivalent Peugeot, la 205 GR.

Les mois passèrent et la R5 semblait vraiment au bout du rouleau. Lorsque la Supercinq débarqua (uniquement en 3 portes), Renault ne chercha même pas à conserver un temps quelques versions, malgré des débuts laborieux pour la nouvelle venue. La R5 Turbo 2, resta encore un millésime, point final. La Supercinq GT Turbo arriva en mars 1985, juste à temps pour la Coupe, au détriment de l'Alpine Turbo. Le réseau Renault Occasion récupéra quelques invendus. Il les vendit en 1986 sous la forme de la série limitée Coach. Ce fut le point final de la carrière de la R5.
Curieusement, Renault continua d'aligner des R5 Maxi Turbo en Superproduction jusqu'en 1987. Erik Comas ferma ainsi le palmarès de la 5. Elle furent remplacée en 1988 par des R21 Turbo.

Même si, par la suite, Renault rebaptisa la Supercinq, "5" et qu'il la présenta comme la continuation de la R5 de 1972. Ainsi, la Bye-bye de 1996 clôturait 24 années d'histoire(s).