Voici l'état de la grille 2025. En gras, les pilotes confirmés et en souligné, le nouveaux transferts.
Red Bull :
Max Verstappen - TBA
McLaren :
Lando Norris - Oscar Piastri
Ferrari :
Charles Leclerc - Lewis Hamilton
Mercedes :
George Russell - TBA
Aston Martin :
Fernando Alonso - Lance Stroll
RB CashApp :
TBA - TBA
Haas :
Oliver Bearman - Esteban Ocon
Alpine :
Pierre Gasly - TBA
Williams :
Alex Albon - TBA
Sauber/Audi :
Nico Hulkenberg - TBA
Oliver, Esteban, Nikita, Zhou et les autres
Sans trop de surprise, Haas a officialisé le recrutement d'Oliver Bearman. C'est pour l'instant le mouvement (hors confirmations.) A l'instar de Charles Leclerc -chez Sauber- ou de Mick Schumacher -déjà chez Haas-, il s'agit d'une opération pilotée par la Scuderia Ferrari et la Ferrari Driver Academy. L'objectif est de voir si le Britannique possède l'envergure d'un futur pilote des Rosso. Si oui, cela signifie qu'à moyen terme, entre Lewis Hamilton et Charles Leclerc, il y en aura un de trop...
Oliver Bearman avait réalisé une OPA sur les championnats de F4 Allemands et Italiens, en 2021. En 2022, il avait joué le titre jusqu'au bout, en F3. Puis il avait connu des débuts honnêtes en F2. Sans oublier bien sûr son remplacement au pied-levé de Carlos Sainz, en Arabie Saoudite. Pilote Ferrari d'un jour, il avait transformé l'essai avec une 7e place. Bref, un parcours limpide, justement récompensé.
Mars 2022, suite à l'invasion de l'Ukraine, Haas déchirait les contrats de Nikita Mazepin et de son sponsor Uralkali. Kevin Magnussen sauta dans la voiture. Fils d'un oligarque proche de Poutine, le pilote Russe fut également déclaré personna non grata en Europe. Nikita Mazepin alla devant les tribunaux et fit lever son interdiction de territoire.
C'est ensuite Uralkali qui se réveilla, en juin dernier, pour rupture abusive de contrat. Un tribunal Suisse déclara que Haas pouvait conserver l'argent versé en 2021, mais devait rembourser le montant de 2022, soit 13 millions de dollars. Pour payer la société de Mazepin père, Haas comptait faire appel à un pilote payant. Zhou Guan Yu agiterait sa carte de crédit.
Esteban Ocon tenait malgré tout la corde depuis des mois... Il a été officialisé avant Spa. En théorie, ce serait une promotion, car Haas est actuellement devant Alpine. En pratique, Haas prend les saisons les unes après les autres, comme Williams. Elle n'a aucune stratégie à moyen terme. Cela sonnerait donc comme une oubliette. Mais Ocon pouvait-il sérieusement espérer mieux ?
Comme il y aura des intrants, il y aura forcément des extrants. Le premier à sortir est justement chez Haas : Kevin Magnussen. On ne peut pas dire qu'en près de 200 Grand Prix, KaMag ait marqué les esprits. Les attentes autour de Jan Magnussen étaient très élevées. C'est peut-être ce qui l'a miné. Sa chute fut aussi verticale que son ascension. Kevin, son fils, a eu droit à davantage de temps. Je couvrais le British F3 et j'ai été déçu par son passage. Il était très on/off. Du coup, malgré un nombre de victoires égales, le très moyen Felipe Nasr fut titré avant la fin. Mais McLaren croyait en lui. C'était l'époque où les gris (pas encore orange) cherchaient le nouveau Lewis Hamilton. Sergio Pérez, Stoffel Vandoorne et Kevin Magnussen défilèrent. Il passa chez Renault, puis chez Haas... Avant d'être repêché par Haas pour remplacer Nikita Mazepin à la dernière minute. Il a dit grosso modo : "Ce sera Oliver Bearman ou moi !" Et donc, il s'est fait dégager.
Ralf Schumacher sort du placard
Des gays en F1 ? En fait, pendant longtemps, la presse -y compris la presse à scandale- s'intéressait peu à la vie privée des pilotes. On pensait que c'était du voyeurisme et que c'était complètement hors de propos. Lella Lombardi et Mike Beuttler furent outés post morterm. Reste des doutes sur une non-qualifiée, un ancien client du Pento Color, un adepte des moumoutes, un pianiste amateur et un plombier... Joe Saward en connaitrait un cinquième.
Ralf Schumacher ? Il a longtemps été classé "célibataire". En 2001, la rumeur voulait qu'il soit gay. Il s'est empressé d'épouser sa fiancée, tel un acteur d'Hollywood des années 50. En 2001, Michael Schumacher était à son apogée. Le nom "Schumacher" faisait vendre de tout (y compris des saucisses et des WC !) On peut penser que Willy Webber, l'omniprésent manager des frangins, força Ralf dans un placard. "Monsieur Frère" quitta la F1, puis le DTM, divorça, cofonda une écurie de F4, géra la carrière de son fils et enfin, à 49 ans, il fit son coming out. Il aura vraiment attendu que la voie soit, vraiment, vraiment libre pour quitter le placard !
Certes cette décision n'appartenait qu'à lui. Mais en aucun cas, c'est une "inspiration" (dixit les anglo-saxons.) Il est davantage l'illustration de la primauté du business sur le bonheur personnel. Et pour rajouter dans la tarte à la crème, son copain est un ancien cadre du RN !
L'IA ne savait pas à quoi ressemblait Ralf Schumacher.
Rififi chez Alpine
Enième bouleversement de l'organigramme d'Alpine.
Tout a commencé en mai 2024, avec un Flavio Briatore sorti des limbes. A l'époque, je n'y voyais qu'un rôle symbolique de porte-parole. De quoi compenser la communication médiocre de Bruno Famin. Ou bien tire-t-il les ficelles, dans l'ombre ?
Mais voici que l'on annonce la fermeture prochaine de Viry-Châtillon. En tant qu'
éphémère employé de Renault F1, cela me chagrine, forcément. Mais justement, lorsque j'étais là-bas, chaque semaine, au cascading, le refrain, c'était : "Combien de clients ?" Il fallait trouver des clients pour les PU de F1 et ceux de FE. Il y avait la nostalgie de l'époque où Renault fournissait quatre équipes.
Mais la F1 des années 2025, sera une F1 à une ou deux équipes par motoriste. Comme à l'époque des V8. Dans une logique purement financière, Alpine n'avait plus de solution à moyen terme, après que le dossier Andretti ait été gentiment (mais fermement) écarté.
Certes, ce n'est pas une fermeture stricto sensu. Chez Renault, il y a une jurisprudence Vilvoorde. En 1997, le constructeur au losange avait décidé de fermer son usine Belge. Cela donna lieu à une longue grève, avec un coût terrible en terme d'image. Pour l'anecdote, le dossier avait été piloté par un certain
Carlos G., envoyé ensuite au Japon pour se faire oublier... Près de 30 ans plus tard, il est toujours interdit de fermer une usine. On reconverti. Voilà Viry-Châtillon transformé en centre d'excellence pour l'électrique et l'hydrogène. Vu
l'état d'Hyvia, on ne peut guère être optimiste envers Viry-Châtillon.
Troisième effet Kiss Cool, l'éviction de Bruno Famin. Il est remplacé par Oliver Oakes. Oliver Oakes fut une pilote Britannique de monoplace très moyen, durant les années 2000. Il fut un temps pilote Hitech en Superleague. Un temps manager en kart, il revint chez Hitech, grâce aux deniers des Mazepin père et fils. Ecurie moribonde de F3 (un mal généralisé, alors que les championnats nationaux de F3 disparaissaient), Hitech rebondit en Euro F3, puis en GP3 et en F2. Hitech s'était également occupé de la préparation des W Series et des F4 des FIA Motorsport Games.
Oliver Oakes est un homme neuf. Dans les années 80-90, les écuries de F3000 tentaient de monter en F1. Aujourd'hui, ce sont les écuries de F1 qui débauchent les patrons de F2. Après Christian Horner (Arden) et Frédéric Vasseur (ASM, ART GP), voici le patron d'Hitech ! Après, Alpine F1 nous a habitué à un nouvel organigramme chaque année. Si Oliver Oakes est encore en poste au soir du GP d'Abu Dhabi 2025, ça sera le bout du monde ! La nouveauté, c'est que comme chez Hitech, le Britannique sera coactionnaire. Faut-il y voir une revente à terme d'Alpine F1 ? En tout cas, je pari que Paul Aron fera un "vendredi" avec Alpine...
Red Bull, comme un avion sans ailes
Max Verstappen n'a remporté "que" sept des quatorze Grand Prix. Mathématiquement, le Néerlandais peut contrôle la progression de Lando Norris. Au soir de sa victoires en Espagne, le Batave possédait 79 unités d'avance sur le Britannique. Quatre courses plus tard, sa marge s'est réduite à... 78 unités !
Mais on sent qu'il y a le feu dans le Milton Keynes. Qu'après deux années de domination insolente, le limonadier a perdu de sa superbe. On a vu un Max Verstappen fébrile, qui surconduisait. C'est la première difficulté de sa carrière météorique.
L'un des problèmes de Red Bull, c'est que Sergio Pérez s'est liquéfié. Un Pérez (comme Carlos Sainz Jr d'ailleurs) atteint plus vite son altitude de croisière. Il est plus rapidement dans le coup et il peut même devancer son leader, à l'occasion. Mais lorsque ça ne va vraiment pas, impossible de compter sur lui. Au contraire, il est le premier à se noyer.
Du coup, la piste Ricciardo reprend vie ! Tout un symbole, cette Q1 Hongroise : Pérez dans le rail et "Dany Ric" meilleur temps ! Dire qu'il y a quelques semaines, on se demandait quand est-ce que l'Australien allait céder son baquet à Liam Lawson...
Chez RB Cash App, on semble s'orienter vers un duo Liam Lawson-Isaac Hadjar. Vice-champion 2023 de Super Formula, le Kiwi semble prêt pour une titularisation. Le Français a beaucoup muri. Dans une F2 chaotique, il gère parfaitement son championnat. Et avec quatre victoires, il a su imprimer un rythme implacable. L'idée serait donc d'avoir un tandem de rookies et d'envoyer le meilleur des deux chez Red Bull, peut-être dès 2026. Comme au temps de Toro Rosso !
Yuki Tsunoda est à l'étroit dans l'écurie "B", mais il n'est pas dimensionné pour Red Bull. Quant à Daniel Ricciardo, ce sera donc sans doute, soit une Red Bull, soit la porte !
Mercedes cherche sa bonne étoile
Mercedes fait parti des écuries avec un baquet de libre. La firme à l'étoile part sur deux profils antagonistes. Au fil de la saison, le choix le plus opportun évolue.
D'un côté Carlos Sainz Jr, trois victoires au compteur et l'expérience de top teams (Ferrari, McLaren et la périphérie de Red Bull.) Il fêtera l'an prochain ses dix ans de F1. C'est l'un des meilleurs profils, parmi les pilotes vacants. Il possède aussi une notoriété qui ferait plaisir aux sponsors.
De l'autre, Andrea Kimi Antonelli, qui a déjà un pied chez Mercedes GP. Il fêtera ses 18 ans en août. Passé directement de la FREC à la F2, il lui a fallu une demi-saison pour s'acclimater. Il peut jouer le Top 5 final. C'est peut-être le nouveau "Piastri" et il permettrait de bâtir sur le long terme.
En fait, le problème, c'est George Russell. Il est au milieu du gué. Avec une centaine de Grand Prix et désormais trois victoires au compteur, il n'a plus besoin d'un coach. Mais le Britannique n'a pas démontré qu'il était capable de prendre les clefs du camion.
(Images générés sous Crayion.)
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