Renault Energy F1
Le lendemain des Pirelli P Zero Experience, j'étais au salon du Bourget, pour assister à la présentation du moteur Energy F1 de Renault Sport.
La journée commence bien, avec la jolie hôtesse qui m'accompagne du parking au chalet de Renault Sport. Ensuite, dans la plus pure tradition de la F1, c'était un show millimétré. Par rapport à Pirelli, le contraste en était encore plus flagrant.
J'étais tout de suite pensé à cette histoire de "prison de Microsoft" de Jalopnik.
Le moteur (dont je n'ai pas eu le droit de prendre des photos) s'appelle "Energy", en hommage à la gamme de blocs. Or, la première Renault équipée d'un moteur Energy, c'était la R19. J'ai songé à insérer une photo de R19 Chamade dans mon article, mais les RP de RS n'ont pas l'air d'avoir beaucoup d'humour...
Arrêtons de se plaindre, après tout, c'était l'occasion de rencontrer plein "d'huiles" de la F1: Christian Horner (patron de Red Bull Racing et créateur d'Arden), Alain Prost, Jean-Michel Jalinier (excellent pédagogue)... Et puis la dream team de la F1 époque TF1: Jean-Louis Moncet, Thomas Sénécal et Christophe Malbranque... Je me suis toujours moqué de lui et on me répondait: "Si tu dois commenter un Grand Prix en 2h de direct, forcément, il y aura des temps-morts où tu vas dire un peu n'importe quoi, meubler tout azimut et manquer d'entrain..." Sauf que même sur un discours de 5 minutes avec prompteur, il arrive à dégager cette fameuse énergie qui a fait sa réputation... Lui, c'est clair qu'il teste négatif à l'EPO! Au Chamallow, par contre...
Plus sérieusement, l'un des trucs qui m'a choqué, c'est l'absence d'affichage des partenaires. C'était pareil à la présentation de l'Alpine LM P2.
Le discours officiel, c'est que Renault Sport a des fournisseurs issus de l'aéronautique (d'où un alibi pour sa présence au Bourget.) Mais aucun nom de ces fameux fournisseurs. Alors qu'au Midest, vous les voyez, ces PME toutes fières d'afficher leur nom sur les ponton des F1... Et voilà comment Renault Sport les remercie...
A un moment, ils ont diffusé une vidéo de Carlos Ghosn. Je le dis avec le plus grand sérieux, en terme de communication, ils n'auraient pas pu faire pire!
1) Il parle dans un décor totalement impersonnel; un vaste hall. Ca pourrait être son bureau ou la salle d'accueil d'un hôtel. Ca pourrait être à Paris, à New York ou à Tokyo. Il n'y a rien qui renvoi à la F1, aux voitures ou à Renault dans le champ.
2) Ghosn a des micro-expressions. Lorsqu'on pause l'image, on a l'impression qu'il a des moues dédaigneuses. En vitesse normal, on ne le voit pas. Mais le cerveau les enregistre et ça a un effet destructeur. Sarkozy a le même tic.
3) Aux Etats-Unis, on lui aurait collé une casquette et un teddy Renault Sport, il ferait son discours à côté d'une F1 turbo et on lui aurait appris à sourire. Ca ne serait pas plus spontané, mais au moins, ça aurait mieux débuté. Là, avant même qu'il n'ait prononcé le premier mot, il avait l'air antipathique.
Ensuite, l'interview est déplorable. Il parle de retour sur investissement, de conquête de marchés émergents... Par contre, aucun mot sur la sportivité, le dynamisme, les podiums ou la passion. C'est un discours d'annonce de résultats trimestriels. Sauf que là, il était devant des journalistes sportifs. De plus, il n'y a aucune interaction, aucune complicité avec l'intervieweur (Malbranque.) Chacun récite son texte.
Le message est désastreux. Sachant que Ghosn est régulièrement pointé du doigt comme l'archétype du patron "mondialisé", meilleur salaire du CAC 40. Là, ce que j'en ai retenu, c'est que Ghosn n'a rien à fiche du moteur Energy F1. Il serait patron de Bank of America ou de Philip Morris, en France ou à l'étranger, ça ne changerait rien pour lui. Le seul truc qui l'intéresse, c'est la marge réalisé par son entreprise en fin d'exercice. Et dans un contexte de down-sizing de Renault, c'est mauvais signe. Clairement, de lui-même, il ne va pas se battre pour sauver un site, voir la marque toute entière...
La journée commence bien, avec la jolie hôtesse qui m'accompagne du parking au chalet de Renault Sport. Ensuite, dans la plus pure tradition de la F1, c'était un show millimétré. Par rapport à Pirelli, le contraste en était encore plus flagrant.
J'étais tout de suite pensé à cette histoire de "prison de Microsoft" de Jalopnik.
Le moteur (dont je n'ai pas eu le droit de prendre des photos) s'appelle "Energy", en hommage à la gamme de blocs. Or, la première Renault équipée d'un moteur Energy, c'était la R19. J'ai songé à insérer une photo de R19 Chamade dans mon article, mais les RP de RS n'ont pas l'air d'avoir beaucoup d'humour...
Arrêtons de se plaindre, après tout, c'était l'occasion de rencontrer plein "d'huiles" de la F1: Christian Horner (patron de Red Bull Racing et créateur d'Arden), Alain Prost, Jean-Michel Jalinier (excellent pédagogue)... Et puis la dream team de la F1 époque TF1: Jean-Louis Moncet, Thomas Sénécal et Christophe Malbranque... Je me suis toujours moqué de lui et on me répondait: "Si tu dois commenter un Grand Prix en 2h de direct, forcément, il y aura des temps-morts où tu vas dire un peu n'importe quoi, meubler tout azimut et manquer d'entrain..." Sauf que même sur un discours de 5 minutes avec prompteur, il arrive à dégager cette fameuse énergie qui a fait sa réputation... Lui, c'est clair qu'il teste négatif à l'EPO! Au Chamallow, par contre...
Plus sérieusement, l'un des trucs qui m'a choqué, c'est l'absence d'affichage des partenaires. C'était pareil à la présentation de l'Alpine LM P2.
Le discours officiel, c'est que Renault Sport a des fournisseurs issus de l'aéronautique (d'où un alibi pour sa présence au Bourget.) Mais aucun nom de ces fameux fournisseurs. Alors qu'au Midest, vous les voyez, ces PME toutes fières d'afficher leur nom sur les ponton des F1... Et voilà comment Renault Sport les remercie...
A un moment, ils ont diffusé une vidéo de Carlos Ghosn. Je le dis avec le plus grand sérieux, en terme de communication, ils n'auraient pas pu faire pire!
1) Il parle dans un décor totalement impersonnel; un vaste hall. Ca pourrait être son bureau ou la salle d'accueil d'un hôtel. Ca pourrait être à Paris, à New York ou à Tokyo. Il n'y a rien qui renvoi à la F1, aux voitures ou à Renault dans le champ.
2) Ghosn a des micro-expressions. Lorsqu'on pause l'image, on a l'impression qu'il a des moues dédaigneuses. En vitesse normal, on ne le voit pas. Mais le cerveau les enregistre et ça a un effet destructeur. Sarkozy a le même tic.
3) Aux Etats-Unis, on lui aurait collé une casquette et un teddy Renault Sport, il ferait son discours à côté d'une F1 turbo et on lui aurait appris à sourire. Ca ne serait pas plus spontané, mais au moins, ça aurait mieux débuté. Là, avant même qu'il n'ait prononcé le premier mot, il avait l'air antipathique.
Ensuite, l'interview est déplorable. Il parle de retour sur investissement, de conquête de marchés émergents... Par contre, aucun mot sur la sportivité, le dynamisme, les podiums ou la passion. C'est un discours d'annonce de résultats trimestriels. Sauf que là, il était devant des journalistes sportifs. De plus, il n'y a aucune interaction, aucune complicité avec l'intervieweur (Malbranque.) Chacun récite son texte.
Le message est désastreux. Sachant que Ghosn est régulièrement pointé du doigt comme l'archétype du patron "mondialisé", meilleur salaire du CAC 40. Là, ce que j'en ai retenu, c'est que Ghosn n'a rien à fiche du moteur Energy F1. Il serait patron de Bank of America ou de Philip Morris, en France ou à l'étranger, ça ne changerait rien pour lui. Le seul truc qui l'intéresse, c'est la marge réalisé par son entreprise en fin d'exercice. Et dans un contexte de down-sizing de Renault, c'est mauvais signe. Clairement, de lui-même, il ne va pas se battre pour sauver un site, voir la marque toute entière...
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