Reims-Gueux
Après avoir assisté à la naissance de la première RWB made in France, pas question de rentrer comme ça à Paris ! Je me suis offert un détour de 10km par le circuit de Reims-Gueux. RWB France s'y est rendu le lendemain pour y faire des photos.
Reims-Gueux, c'était un circuit typique de l'entre-deux guerre : trois départementales de rase-campagne fermées à la circulation, le temps d'un meeting. De toute façon, vu la circulation de l'époque... Avant la première guerre mondiale, les circuits fermés étaient très long; c'étaient presque des spéciales de rallye. Là, on commençait à parler temps au tour, trajectoire, qualifications... Accessoirement, avec un circuit plus court, les voitures passaient davantage devant le public. Donc, cela justifiait de le faire payer pour assister au spectacle...
De l'histoire de Reims, on retiendra le Grand Prix de l'ACF 1938, l'une des grandes victoires de Manfred von Brausicht (sur Mercedes.) Cet aristocrate, issue d'une grande famille allemande avait une haute opinion de lui-même. Après un long purgatoire, il connu une deuxième jeunesse dans les années 90. Mercedes l'avait embauché en tant qu'ultime témoin des flèches d'argent des années 30, à l'heure où la marque renouait avec la F1.
10 ans plus tard, Jean-Pierre Wimille remportait le Grand Prix de l'ACF sur Alfa-Romeo. Ancien résistant et familier des podiums de l'immédiat après-guerre, c'était un héros en devenir. Hélas, l'ACF fut la dernière ligne de son palmarès ; il se tua quelques mois plus tard à Buenos Aires.
En 1952, le Grand Prix de l'ACF était à Rouen. Reims ressuscita le Grand Prix de la Marne. Jean Behra s'y imposa sur Gordini.
Reims, c'était aussi l'endurance. Après un flop aux 24 heures du Mans 1954, la Jaguar Type D y remporta son premier vrai succès. Peter Whitehead et Ken Wharton se sont relayés à son volant.
A partir de la fin des années 50, les Grand Prix de l'ACF se firent plus rares à Reims. En 1961, Giancarlo Baghetti, cobaye de Ferrari, s'imposa pour son tout premier Grand Prix ! En fait, la route était couverte de gravillons, qui venaient obstruer les radiateurs des F1 1,5l, collées au ras du sol. Baghetti profita surtout des abandons des têtes d'affiches.
En 1965, Jean-Pierre Beltoise remporta la course de F3. Le premier succès d'un Français à Reims depuis Behra. Le premier succès de Matra. Le début d'une grande aventure...
En 1967, Guy Ligier et Jo Schlesser remportèrent les 12 heures de Reims avec une Ford GT40. Ce fut la dernière course "internationale" du circuit.
Il y eu un ultime meeting auto en 1969. Alain Cudini s'imposa dans la Coupe R8 Gordini et François Cevert, en F2...
Contrairement à Montlhéry ou Rouen, Reims n'a pas passé le cap des années 70. Je suis sûr que pour Cevert et Cudini, c'était un anachronisme, plus du tout adapté aux voitures des années 60. Les bâtiments, en béton, ont été longtemps livrés à la végétation.
J'ai pu à peu près faire un tour du circuit (sachant que certaines parties ont été démolies.) Depuis quelques années, l'association des Amis du Circuit de Gueux restaure les bâtiments. Un travail remarquable. Il pleuvait et il allait bientôt faire nuit. Mon exploration du site fut donc limitée.
Ce qui me chagrine, c'est qu'en France, le paysage des circuits automobile reste figé. Depuis 20 ans et le Paul Ricard nouvelle formule, on n'a plus construit de circuit de compétition. Il y a eu de nouvelles pistes, comme La Ferté-Gaucher ou Les Ecuyers, mais elles ne peuvent accueillir des courses. D'ailleurs, Magny-Cours n'a quasiment plus de compétitions modernes. Le circuit de Couvron, j'y croirai quand je le verrai ! A Reims, il y avait une entente cordiale entre ruraux, pouvoirs locaux et promoteurs. Aujourd'hui, dès que vous parlez de vitesse, une "association de riverains" rapplique et le maire se rétracte. Et vous avez des querelles de chapelles. Reims et Rouen avaient su se partager le Grand Prix de l'ACF. Alors que de nos jours, entre le Paul Ricard, Magny-Cours et Le Mans, chacun dépose des mines sous les pas de l'autre... Les Britanniques, les Allemands ou les Américains ont su dire "stop, à force de se faire la guerre entre nous, on ruine notre sport auto." Mais en France, c'est bien connu, chacun est plus malin que les autres !
Reims-Gueux, c'était un circuit typique de l'entre-deux guerre : trois départementales de rase-campagne fermées à la circulation, le temps d'un meeting. De toute façon, vu la circulation de l'époque... Avant la première guerre mondiale, les circuits fermés étaient très long; c'étaient presque des spéciales de rallye. Là, on commençait à parler temps au tour, trajectoire, qualifications... Accessoirement, avec un circuit plus court, les voitures passaient davantage devant le public. Donc, cela justifiait de le faire payer pour assister au spectacle...
De l'histoire de Reims, on retiendra le Grand Prix de l'ACF 1938, l'une des grandes victoires de Manfred von Brausicht (sur Mercedes.) Cet aristocrate, issue d'une grande famille allemande avait une haute opinion de lui-même. Après un long purgatoire, il connu une deuxième jeunesse dans les années 90. Mercedes l'avait embauché en tant qu'ultime témoin des flèches d'argent des années 30, à l'heure où la marque renouait avec la F1.
10 ans plus tard, Jean-Pierre Wimille remportait le Grand Prix de l'ACF sur Alfa-Romeo. Ancien résistant et familier des podiums de l'immédiat après-guerre, c'était un héros en devenir. Hélas, l'ACF fut la dernière ligne de son palmarès ; il se tua quelques mois plus tard à Buenos Aires.
En 1952, le Grand Prix de l'ACF était à Rouen. Reims ressuscita le Grand Prix de la Marne. Jean Behra s'y imposa sur Gordini.
Reims, c'était aussi l'endurance. Après un flop aux 24 heures du Mans 1954, la Jaguar Type D y remporta son premier vrai succès. Peter Whitehead et Ken Wharton se sont relayés à son volant.
A partir de la fin des années 50, les Grand Prix de l'ACF se firent plus rares à Reims. En 1961, Giancarlo Baghetti, cobaye de Ferrari, s'imposa pour son tout premier Grand Prix ! En fait, la route était couverte de gravillons, qui venaient obstruer les radiateurs des F1 1,5l, collées au ras du sol. Baghetti profita surtout des abandons des têtes d'affiches.
En 1965, Jean-Pierre Beltoise remporta la course de F3. Le premier succès d'un Français à Reims depuis Behra. Le premier succès de Matra. Le début d'une grande aventure...
En 1967, Guy Ligier et Jo Schlesser remportèrent les 12 heures de Reims avec une Ford GT40. Ce fut la dernière course "internationale" du circuit.
Il y eu un ultime meeting auto en 1969. Alain Cudini s'imposa dans la Coupe R8 Gordini et François Cevert, en F2...
Contrairement à Montlhéry ou Rouen, Reims n'a pas passé le cap des années 70. Je suis sûr que pour Cevert et Cudini, c'était un anachronisme, plus du tout adapté aux voitures des années 60. Les bâtiments, en béton, ont été longtemps livrés à la végétation.
J'ai pu à peu près faire un tour du circuit (sachant que certaines parties ont été démolies.) Depuis quelques années, l'association des Amis du Circuit de Gueux restaure les bâtiments. Un travail remarquable. Il pleuvait et il allait bientôt faire nuit. Mon exploration du site fut donc limitée.
Ce qui me chagrine, c'est qu'en France, le paysage des circuits automobile reste figé. Depuis 20 ans et le Paul Ricard nouvelle formule, on n'a plus construit de circuit de compétition. Il y a eu de nouvelles pistes, comme La Ferté-Gaucher ou Les Ecuyers, mais elles ne peuvent accueillir des courses. D'ailleurs, Magny-Cours n'a quasiment plus de compétitions modernes. Le circuit de Couvron, j'y croirai quand je le verrai ! A Reims, il y avait une entente cordiale entre ruraux, pouvoirs locaux et promoteurs. Aujourd'hui, dès que vous parlez de vitesse, une "association de riverains" rapplique et le maire se rétracte. Et vous avez des querelles de chapelles. Reims et Rouen avaient su se partager le Grand Prix de l'ACF. Alors que de nos jours, entre le Paul Ricard, Magny-Cours et Le Mans, chacun dépose des mines sous les pas de l'autre... Les Britanniques, les Allemands ou les Américains ont su dire "stop, à force de se faire la guerre entre nous, on ruine notre sport auto." Mais en France, c'est bien connu, chacun est plus malin que les autres !
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