Pigeot GTI !

Dans le spotting, vous ne savez ni où, ni quand vous allez croiser une voiture étonnante. Et bien sûr, vous ne savez pas quelle sera cette voiture. Entre la première et la seconde Peugeot 505 de ce blog, il y a eu quatre ans... Et entre la seconde et la troisième, il n'y a eu que deux semaines !

Néanmoins, cette autre 505 méritait sa place dans le blog, car il s'agissait d'une 505 GTI...
La 505 fut lancée en 1979. En 1984, elle connu un double-bouleversement.
En interne, d'abord. La 604, les Talbot Solara et Tagora quittaient le tarif. La 505, qui jusqu'ici remplaçait la 504 dans le rôle de la "grosse berline popu", dut également jouer les hauts de gamme.
Et en externe, le grand rival Renault lançait la R25. PSA était occupé à rebâtir lentement sa gamme. Le groupe revenait de très loin et ses fonds étaient limités. Il a donc fallu prioriser. Une fois la 205 lancée, il fallait maintenant s'occuper des 309, 405 et AX. Du coup, la 505 allait être remplacée en dernier, alors que la R25 lui mettait un coup de vieux...

Dans cet objectif de montée en gamme et de rajeunissement face à la R25, la gamme de la 505 fut remaniée. La 505 reçut ainsi un 2,2l. Contrairement à ce que j'ai cru jusqu'à aujourd'hui, ce n'était pas le 2,2l Chrysler-Talbot, mais celui de la Française de Mécanique (présent chez Renault depuis la R20.) A mon avis, certains concessionnaires Peugeot ont entretenu la confusion, afin d'attirer à eux les anciens fidèles de Talbot-Simca...
Chez Peugeot, point de 2,2l à carburateur. Sur la 505, il était proposé en version 130ch à injection ou 180ch turbo et injection (sur la 505 éponyme.) En 1986, la 505 reçut en plus un lifting avec de nouveaux boucliers et de nouveaux blocs optiques. Notez le trait de chrome, pour faire plus "haut de gamme".
La 505 GTI FL était proposée à 104 500frs, contre 110 200frs pour la R25 GTX. Cette dernière n'offrait que 123ch et n'avait que deux freins à disques, mais elle disposait de vraies jantes. Et surtout, la R25 avait une image plus moderne et plus flatteuse. PDG et ministres roulaient en R25, a contrario, un PDG du CAC40 en 505 aurait eu l'air d'un plouc...
Cette 505 GTI s'inscrivait également dans une GTIsation des segments D, voire E. Depuis les années 60, chez les généralistes, finition sportive était synonyme de multi-gabarit.
Au début des années 80, Renault mit un turbo sur une R18 qui n'avait pas grand chose à perdre. Renault avait trouvé une formule magique : un turbo, un aileron, quelques totocollants rouges et l'image de votre voiture était boosté ! Avec la 505 GTI, Peugeot opta pour une présentation plus discrète. Austin-Rover ressorti le badge MG. Chez les Italiens et les Espagnols, on avait plutôt tendance à mettre des autocollants et des ailerons sur les berlines, sans que forcément le moulin ne soit plus musclé... Même si Lancia osa la Thema 8.32.
Le paroxysme de cette tendance "grosse GTI", ce fut la R21 2l Turbo. A l'époque, la mode était désormais aux transmissions intégrales (405 Mi 16x4, R21 Quadra, 164 Q4, 325ix...) Cette mode fut éphémère. La tendance suivante, ce fut le gros moteur sur une berline discrète, avec les 406 et Laguna V6.
En lisant ce post, les plus jeunes se sont peut-être dit "c'est un  sacrilège, "GTI", c'est Volkswagen !" En fait, Volkswagen n'a pas eu l'exclusivité du nom GTI...

En 1960, la Maserati 3500 GT reçu une injection Lucas et devint 3500 GTI (les pro-volkswagen disent "GTi".) En 1976, Volkswagen lança la célèbre Golf GTI. Néanmoins, d'autres utilisèrent ces trois lettres. Peugeot lança des 205, 309 et 505 GTI, Citroën, des AX, BX, CX et Visa GTI. Il y eu également des Nissan Sunny GTI.
A la fin des années 80, "GTI" devint un terme générique. Avec une connotation de tape-à-l’œil. C'était ainsi le nom du personnage principal de la saison 2 de Télé-chat... Qui plus est, avec le catalyseur, l'injection devenait obligatoire ; ce n'était donc plus un évènement en soit.
C'est sans doute pour cela que Peugeot voulu abandonner ce badge. D'autant plus qu'il était associé à la 205, alors en fin de carrière. La firme au lion choisit... D'utiliser un badge par voiture ! Il y eu ainsi une 106 XSI, une 406 Mi 16 (puis T16), une 306 S16, une 206 RC, etc. 30 ans après, Peugeot n'a toujours pas trouvé LE nom évocateur.
Notez que même Volkswagen a songé à abandonner le badge GTI, avec la Golf 3. Les puristes ont réclamé son retour. Et ce fut pareil avec la Golf 4 (où VW voulait en faire une simple finition, avec une Golf GTI TDI) et la Golf 5.

Commentaires

  1. Sur les 505 Turbo injection, le bloc moteur est bien d'origine Chrysler...

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  2. Sur les 505 Turbo injection, le bloc moteur est bien d'origine Chrysler...

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