Beijing BJ-130 par Xcartoys
Il faut rentrer en France pour acheter des voitures Chinoises ! En l'occurrence, un Beijing BJ-130 de XCarToys, au 1/64e. En plus, c'est pour une mise en scène de 打工 (da gong), les "migrants internes" Chinois.
Bien sûr, la finition est parfaite. Sans doute meilleure que sur le camion d'origine ! La benne bascule, nous offrant une vue imprenable sur le 4 cylindres 2,2l "North 492" 70ch.
Ce camion est un BJ-130. Il a été conçu pour la Beijing Second Automobile Factory, plus tard intégrée à la Beijing Automobile Works (BAW), elle-même rattachée ensuite à la Beijing Auto Industry Corporation (BAIC), en 1987. Beiqi Foton, lui, émergea en 1996. Le BJ-130 était grandement inspirée du Toyota Dyna (K170.) Il fut lancé en 1973, après la tempête de la Révolution Culturelle. Il dénotait une envie de descente en gamme, vers des porteurs et surtout, pour des civils. Donc vers des véhicules destinés aux artisans, alors que le Parti redécouvrait les vertus de l’entreprenariat privé.
Xintai, SAIC et NAC en assemblèrent. Néanmoins, le chiffre avancé de 500 000 unités produites en 13 ans semble exagéré. Eu égard à la capacité de production Chinoise de l'époque.
Il y a une trentaine de siècle, sous la dynastie Xia, les bureaucrates mirent en place l’hukou. Un genre de livret de famille, qui permettait de recenser la population d’un espace donné. Afin de calculer les futurs recettes de l’impôt ou pour lever des armées. Puis la Chine glissa vers la recherche permanente de débouchés alternatifs pour cette pression migratoire. Au fil de l’expansion du territoire, il y eu une volonté de redéployer les populations han vers des zones nouvellement conquises, voire peu peuplées (notamment au Nord-est), pour faire du présentiel. L'hukou était un moyen de fliquer les gens, avec ceux qui avaient le droit de changer de province. Au XIe siècle, la Chine expédiait ses marchands dans des royaumes vassalisés (Asie du Sud-Est, Asie Centrale…) afin de servir de traits d’union avec les populations locales. Au XVIIIe siècle, la dynastie Qing détourna les flux vers de nouvelles grandes villes (comme Canton ou Shanghai.) A l’arrivée de Mao, les paysans étaient de nouveau encouragés à s’installer en lisière du pays (Tibet, Xinjiang, Helongjiang) pour renforcer la frontière et modifier l’équilibre ethnique. Quant aux urbains, on leur conseillait d’investir des zones péri-urbaines. Entre 1965 et 1975, la Chine gagna 200 millions d’habitants, mais la proportion de citadins descendit de 18,1% à 17,4%.
Viennent ensuite des ouvriers, notamment dans le jouet ou le textile. Venus des campagnes, ils logent chez l’employeur, dans des dortoirs et accumulent ainsi un pécule. Au bout d’un certain nombre d’années, ils décident qu’ils en ont assez fait. Ils profitent du congé du Nouvel An Chinois pour un aller simple vers le bled.
Puis il y a les illégaux. Comme les passagers de ce BJ-130, ils sont partis d’eux-mêmes. Faute d’hukou en règle, ils vivent en véritable sans-papiers. Dans les années 60-70, Pékin craignait des bombardements Soviétiques et il avait aménagé les caves en abris. Nombre de migrants occupent aujourd’hui ces abris, surpayant des marchands de sommeil. C’est une population peu instruite, ne maitrisant pas jusqu’au mandarin. Les plus jeunes travaillent dans le bâtiment ou dans des usines insalubres. Les plus vieux collectent les métaux, le verre ou le carton ou bien ils se font marchands ambulants. Ils sortent la nuit, lorsque les patrouilles de police sont plus rares. Les jeunes femmes, elles, terminent dans les karaokés, saunas et autres salons de coiffure louches. Dans les années 2000, les illégaux étaient l’apanage de Pékin et Shanghai (où l’hukou est le plus difficile à obtenir), mais désormais, on en croise dans les villes moyennes.
Quant à l'état Chinois, il opte pour le tout-répressif.
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