F1 : Max Verstappen a déjà gagné le titre 2024 !

Voilà mon analyse au vitriol de l'imminente saison de F1. On est parti pour vingt quatre Grand Prix ennuyeux, presque tous remportés par Max Verstappen ! Et ça n'est pas prêt de changer... Le parti-pris, les raccourcis et la mauvaise foi sont assumés.

Récemment, sur Twitter, j’ai vu un message : « Vous la sentez, la hype sur [la saison de F1] 2024. La hype ? La hype de quoi ? Du quatrième titre consécutif de Max Verstappen ? Parce que, spoiler alert, il a déjà gagné ! Et il a probablement déjà gagné le titre 2025, a minima. A la régulière, on voit mal qui pourrait se mettre en travers de sa route du Néerlandais. Surtout qu’on a désormais une vingtaine de Grand Prix par an. Autrefois, on avait des circuits rapides (Monza, Hockenheim…), des circuits lents (Monaco, Budapest…) On disait « X domine pour l’instant, mais ensuite, tel profil de circuits avantagera Y. » D’ailleurs, en 2020, l’apparition de circuits atypiques (Portimao, Mugello…) avait offert des courses assez imprévisibles. Maintenant, tous les circuits se ressemblent. Et on en a une vingtaine par an ! Surtout, en dehors de la voiture, il est incolore et inodore. Au moins, à Las Vegas, on a enfin entendu le son de la voix de Max Verstappen. Le Néerlandais a critiqué l’organisation. C’est la seule fois où il s’est un tant soit peu impliqué. Un multiple-champion du monde est censément le représentant de la F1. On n’en attendait donc pas moins de lui.

Je n'oriente pas mes critiques que sur Verstappen, c’est contre toute la grille de F1 2024 qui est transparente ! Vous avez vu la nouvelle pub de Charles Leclerc ? Pierre Gasly nous avait habitué aux partenariats nulles (oreillers, Tann’s…) et bien le Monégasque a fait pire ! Donc on voit Charles Leclerc, conduire une Maserati MC12 sur la route de l’Esterel, par temps gris. Il est en jogging molletonné, avec des bagouzes de vieux biker… Ca fait envie ! Comment est-ce Nicolas Todt a pu valider ça ? Si l’on excepte René Metge et Gil de Ferran, le pilote qui fait actuellement du « bruit » sur les réseaux sociaux, c’est Gabriel Rindone. Qui ça ? Un pilote de Lamborghini Trofeo et de Michelin Cup. A financier franco-italien, qui s’est lancé à 50 ans en sport auto. Il a épousé une starlette, Pola Potrenko. Ils habitent à Dubaï, donc yacht, hypercars, balade en quad dans le désert, resto avec menu à cinq chiffres, etc. Lui au moins, il vit ! Votre article pipole pour MSN, il s’écrit tout seul ! C’est tellement plus glamour que l’autre nouille qui fête sa promotion chez Ferrari à Disneyland Paris…

Revenons à nos moutons. Max Verstappen nous prépare une nouvelle traversée en solitaire. Au début des années 70, Lotus et Ferrari n’alignaient qu’une voiture à temps plein. Je suis sûr que le limonadier y a pensé… Sergio Pérez ? Il est complètement inoffensif. D’ailleurs, à chaque Grand Prix, Christian Horner répète -avec plus ou moins de véhémence- que c’est un tocard. Red Bull cherche désespérément un pilote dimensionné pour l’équipe. Mais le jour où elle le trouvera, le Mexicain sera dégagé aussi sec. En attendant, il sera très probablement vice-champion 2024, sans aucun panache.

Mercedes GP est au milieu de gué. La pointe de vitesse de Lewis Hamilton s’émousse insidieusement, saison après saison. Remarquez, beaucoup d’équipes se contenteraient de ce « LH44 » à 95%, voire 90% de son niveau de 2015-2020. Sauf qu’avec cette baisse, il ne pourra plus conquérir le titre. George Russell s’était montré offensif. Sa seconde moitié de saison 2022 fut plutôt bonne. Assez pour faire douter le multiple-champion du monde déchu. Mais en 2023, il fut incapable de confirmer. Que doit faire Mercedes GP ? Chercher un nouveau padawan et reperdre une ou deux saisons ? Dégager Hamilton malgré tout ? Ou bien avancer, en sachant qu’elle n’est pas maitre de son destin.

Mais globalement on a une floppé de « jeunes vieux » : Russell, Charles Leclerc, Lando Norris, Esteban Ocon… Ils ont tous déjà une centaine de Grand Prix avec leur équipe (à vingt par an, ça va vite…) Ils attendent leur heure, persuadés qu’après l’ère Verstappen, ça sera leur tour. Cela rappelle Gerhard Berger, début 1995 : « J’étais le quatrième meilleur pilote, derrière Alain Prost, Ayrton Senna et Nigel Mansell. Maintenant qu’ils ne sont plus là, je vais donc être champion du monde. » Je ne sais pas si nos Machiavel de la F1 attendent qu’un baquet se libère chez Red Bull ou s’ils pensent qu’à terme, leur équipe va s’imposer. Mais ils attendent. En même temps, c’est dur de se motiver, lorsqu’un pilote domine autant. Après, il y a les résultats et il y a le climat. On ne peut pas dire que chez Ferrari ou Alpine, un pilote ait su imprimer ses choix ou a minima taper intelligemment le poing sur la table.
Les pilotes se retrouvent face des écuries très conservatrices. Y compris lorsqu'elles changent de N°1 (Alpine, Ferrari...) Pourtant, 2023 fut la prime à l'audace, avec Fernando Alonso chez Aston Martin et Oscar Piastri chez McLaren. Pourtant, Alpha Taura aura préféré Daniel Ricciardo à Liam Lawson.

Tous les pilotes présents fin 2023 seront sur la grille début 2024. Et dans les mêmes voitures. Une stabilité inédite en F1. C’est dire à quel point l’attentisme est généralisé. Le paddock attend 2026. L’arrivée d’Audi et de Ford. Peut-être aussi Andretti. Côté moteurs, ça sera la fin de la grande série, façon 2010, avec trois ou quatre équipes par motoristes. De quoi permettre aussi à un constructeur de sortir. Côté écuries, Audi promet de bouleverser la hiérarchie. Tandis qu’Andretti signifierait la fin des primes automatiques. Chaque année, il y aura un cocu ! Cela rappelle la « hype » de 2000 avec l’arrivée de BMW, de Jaguar, de BAT et de Michelin. Avec Honda et Toyota en arrière-plan. A défaut de gagner, ces entités avaient forcés les instances en place à bouger. Recruter, investir, « au cas où ». Sauf que la F1 de 2000, elle s’était dessinée au cours de 1999, avec des premières annonces à l’hiver 1998-1999. Là, il va falloir attendre deux ans. C’est le GTA 6 de la F1 !

Deux ans, ça sera long pour nos pilotes attentistes. Est-ce qu’honnêtement, vous voyez un recruteur dire : « Pour 2026, on veut partir sur un nouveau line-up. Comme meneur, on va prendre un gars qui n’a plus rien gagné depuis 2022 et qui, depuis qu’il est là, à faire perdre deux places au classement constructeur à son équipe. » Mis à part chez Haas, s'entend.

Le risque évident, pour le plateau actuel, ce serait le jeunisme. Avec une submersion de novices. Même Oscar Piastri s’est tiré une balle dans le pied en s’engageant sur plusieurs saisons avec McLaren. Pour la France, ça signifierait un retour à une grille sans Français à temps plein, comme durant les années 2005-2010. Car côté espoirs, ce n’est pas brillant. Le titre de F2 de Théo Pourchaire rappelle celui de Sébastien Bourdais en F3000 : au bout de trois saisons, dans la douleur. « J’avais sous-estimé Vesti… » Cela prouve que l’ancien pensionnaire de l’ASK93 Rosny n’avait rien compris. Lorsqu’on triple en F2, c’est pour gagner dix courses, pas pour faire l’épicier ! Au Japon, il va découvrir une vie sans yesmen, ça lui fera tout drôle ! Et Victor Martins, trois poles, une victoire. Bravo pour la gestion du championnat ! Il découvrait la F2, oui, mais il avait 22 ans et 8 saisons d’auto dans le dos. Bon sang, cela transpire l'expérience ! En 2023, ce sera le doyen (hors touristes.) Isack Hadjar, 0 titre en auto (même pas un podium final.) Alpha Tauri lui tournait autour. Donc il décida de terminer la saison en roues libres. Ben quoi, ce n’est pas comme ça qu’on décroche un titre ? Et attention, ce sont des pilotes membres de l’Equipe de France FFSA ! Victor Martins est également pilote Alpine Academy et Isack Hadjar, pilote Red Bull Junior Team. Ca prouve que ces filières font n’importe quoi. Elles vous filent un autocollant à coller sur la carrosserie, un chèque et voilà, on se reverra en fin de saison ! Un vrai coach, il aurait d’emblée tiqué sur Enzo Deligny. A Barcelone, soit il s’est cru sur sa PS5, soit il s’est cru au-dessus des règlements. En tout cas, il n’a pas grand-chose à faire dans une monoplace. Si Valerio Rinicella avait forcé le passage, c’était le gros carton assuré. Surtout que sa saison était « moyen ++ ». Comme disait Devo : « One dumb thing leads to another. » Et la jurisprudence des Dan Ticktum, Santino Ferrucci ou Nikita Mazepin va dans ce sens… Je sais qu’Arnaud Deligny s’est beaucoup investi dans la carrière de son fils. Qu’il a remué ciel et terre pour lui. Et voilà comment l’autre le remercie…

Mais je suis aussi intraitable avec les étrangers. Les Frederik Vesti, Jack Doohan et autres Ayumu Iwasa ont été nuls, point. Idem pour Felipe Drugovich, poussif champion de F2 2022. Aucun n’ira en F1 et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. La médiocrité du niveau des formules de promotion est l'une des causes l'immobilisme actuel. Nulle aussi, Bianca Bustimente. Elle est incapable de décrocher un top 10 en F4 Italia, mais elle vanne « l’autiste » Lance Stroll. La pilote McLaren Junior aurait mérité la porte. Son maintien prouve à quel point les écuries se contrefichent des féminines.

Oliver Bearman est ce qui s’approche le plus d’un espoir. Il en a fait autant que Victor Martins, en 2023… Oui, mais il n’a que 18 ans et il a passé quatre saisons de moins en monoplace. Il y a aussi Andrea Kimi Antonelli. Quatre titres en deux saisons. En 2024, il sautera directement de la FREC à la F2. Ajoutons-y les trois premiers de la course qualificative de Macao 2023 : Luke Browning, par ailleurs champion de GB3, le désargenté Alex Dunn et Gabriele Mini. Même si ce dernier a un peu marqué le pas en F3 FIA. Arvin Lindblad, vainqueur de la course F4 de Macao et pilote Red Bull aimerait avoir un rôle à jouer. Ajoutons enfin Théophile Naël, très beau champion de F4 Spain. Maintenant, il va falloir confirmer… Sept pilotes, cela représenterait un tiers de la grille. Et d’ici 2026, les rangs pourraient grossir…


 (Images générées sous Dall-e Mini.)

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