Automobiles, livres et plans com'

Mon premier reportage 2012 était une présentation... De livre.

Je reconnais volontiers que la communication, c'est un art difficile. Tous les jours, les gens sont bombardés de pub pour tout et n'importe quoi. Comment se distinguer de la masse et attirer le chaland?

En France, le livre possède une belle image. C'est un objet qui vous pose un intellectuel (autrefois, on parlait d'ailleurs de "lettré") et a priori pas ou peu attaqué par les manœuvres bassement mercantiles des multinationales.
Bref, pour une agence de com', ce serait un vecteur original.
C'est ainsi qu'un jour, j'ai reçu un essai d'Epicure, publié pour le compte d'Alfa Romeo.

D'aucun pensent que l'épicurisme, c'est le faites de profiter des plaisirs de la vie. Associé à Alfa, ça donnerait: "On n'a qu'une vie! Fais toi plaisir! Lâche ce catalogue de Megane dCi et achète une Alfa!"

Sauf que ce que l'on apprend d'Epicure, c'est qu'il prône l'ascétisme (comme cela, vous profitez d'autant plus des plaisirs éphémère.) Ca donnerait donc: "Achète une R19 Chamade! Ainsi, tu appréciera d'autant plus le simple fait de t'assoir sur le siège passager d'une Alfa."
Donc, comme pub, c'est zéro!
Lors d'un Mondial de l'automobile, MINI distribuait un polar de Val McDermaid.
Susana Bradman, une galeriste New-yorkaise installée à Barcelone, s'est faite voler des toiles. Sam Cooper (Cooper S., pigé?) enquête. Il passe en revu les différents suspects dans une ambiance cosmopolite-intello-boboïsante. L'action est captivante. On voit apparaitre des choses louches et... La suite dans un jeu de piste grandeur nature, à Barcelone. Donc, vous ne connaitrez jamais le coupable!

J'étais si frustré que j'ai mis une baffe à la première MINI que j'ai croisé.
Le titre semble être une référence à l'essai navrant de Stéphane Hessel. Mais le tour de force de l'auteur est d'aller encore plus loin dans l'indigence. Sur le fond, on dirait un travail de collégienne. Le genre de truc écrit avec un stylo Hello Kitty sur un cahier avec Britney Spears dessus. Certaines parties semblent avoir été écrites a posteriori, pour atteindre le quota de page. Et comme ce n'était pas suffisant, ils ont mis des caractères en 36!
Sur la forme, c'est de l'Amélie Nothomb du pauvre (des patronymes bizarres et un univers décalé) avec des touches d'Amélie Poulain (la petite fille qui veut améliorer le destin du monde), saupoudré de bien-pensance.

Bref, c'est le genre de nouvelles très légères que l'on trouve en supplément dans les magasines féminins, l'été. Au moins, vous pouvez le lire à la plage, même si votre voisin a mis le volume de son lecteur MP3 à fond!
Ce qui me navre encore plus, ce sont les tonnes de rose bonbons (sur le bouquin, le podium, la voiture de l'héroïne, etc.) C'est ça, leur image des femmes? J'espère que pour une fois, les féministes vont se réveiller...

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