City Kart Racing Makati

Pour ma dernière soirée aux Philippines, je voulais faire du karting. Où aller, sur Manille ? Google et Yelp! me répondirent en chœur : City Kart Racing Makati.

Alors va pour le City Kart Racing Makati !
A première vue, tout était normal : une caisse, des karts au sol, des posters et des coupes sur les murs... Mais lorsque je pénétrais sur la piste, là, la vision est inédite : il y avait des palmiers !

La piste d'Aulnay-sous-Bois était géniale, mais en terme de décor, forcément, le "neuf-trois" ne peut pas lutter...

En plus, il y a un Bailey bridge. On se croirait dans un parcours de Mariokart !
Pour une piste "loisir", la tracé était complexe. Dès que l'on sortait des stands, on tombait sur un enchainement d'épingles. Puis la piste faisait le tour de cette enchainement pour nous amener face au pont. Ensuite, on passait à un parcours plus rapides, avec une dernière épingle avant la ligne droite des stands.

Le terrain était plat et le pont permettait donc de créer un dénivelé artificiel.

Accessoirement, c'était aussi la première fois que je faisais du karting en short !

J'en étais resté sur la piste d'Aulnay-sous-Bois, en une froide matinée de décembre et au kart "loisir", très lourd. D'où un départ pépère (en attendant que pneus et moteurs ne chauffent) et peu d'attaque en virage. Pour ne pas se faire embarquer...

Je remarquais que mon camarade de session attaquait comme un damné.
Logique : après une journée au soleil, le kart était d'emblée en température. De plus, le châssis Sodi était très léger. Dans toute la partie avant le pont, on pouvait souder ! Idem dans la dernière épingle avant les stands.

Sur le pont, la piste était bosselée et par endroit, l'asphalte, arraché. Mon camarade, trop enthousiaste, se faisait avoir à chaque descente du pont. Il prenait la trajectoire sans réfléchir aux pertes d'adhérence et c'est le sous-virage avec sanction immédiate...
Du coup, non seulement je suis repassé devant Brutos 1er, mais comme mes trajectoires étaient plus propres, j'étais devant.

N'empêche, j'ai fini avec le deuxième temps de la semaine (sur 7 jours glissants) !
Comme d'habitude, c'était trop court. Quand vous commenciez à maitriser le kart et à retarder vos points de freinages, on vous présentait le damier.

J'aurais volontiers fait un peu de maintenance. Un frein purgé, un câble d'accélérateur retendu, des pneus neufs et j'aurais été chercher quelques secondes de plus !
Ça y est, dix minutes dans un kart et je parlais déjà comme un pilote ! Je me suis même fait prendre en photo sur le podium...
Dans les stands, j'avais repéré un maputi avec un tee-shirt Sodi et qui semblait être le chef des mécanos. J'avais prévu de lui poser quelques questions...

De retour aux stands, l'autre client (que je ne connaissais pas) a fondu sur lui et a engagé la conversation. L'homme au tee-shirt a répondu : "Sori, aïe dont spik anglich. Aïe amme frenn'ch." Je suis intervenu : "Vous êtes Français ? Moi aussi !" Vous savez comment se comporte un Français, à l'étranger, lorsqu'il tombe sur un autre Français...
Gérard (c'est son nom) m'a volontiers présenté sa société. Il n'est manager que de cette piste. Son patron -un Français- gère une seconde piste de kart, davantage typée "compétition". Il existe un championnat Philippin de kart, parrainé par Petron et Rotax. City Kart Racing et Sodi ont créé le leur, les Philippines World Series. Au début, le niveau était faible. Mais avec le temps, ils ont davantage de pilotes et ils ont pu en "sortir" quelques uns. Au printemps prochain, ils en embarqueront une poignée pour une tournée d'Europe. Première étape : la Belgique où les Philippins découvriront ce qu'est une piste froide...
Arrivé aux Philippines, il y a un an, Gérard était auparavant commissaire de pistes aux 24 heures du Mans. Dans son discours, j'ai perçu une vraie passion et de transmettre cette passion aux Philippins. Encore une rencontre mémorable...
Chaque année, entre l'exode rural et une natalité explosive, Manille gagne plusieurs centaines de milliers d'habitants. Il faut bien les loger quelques parts...

City Kart Racing a été fondé en 2005 et leur première piste -déjà située à Makati- a été rasée au profit d'un complexe immobilier.
Ce second site est à son tour condamné. Voilà pourquoi ils n'entretenait pas la piste. Dans quelques mois, les bulldozers débarqueront. Cette piste ne sera plus qu'un souvenir et nos Français migreront vers un troisième site...

En attendant, je rentrais à Paris, des souvenirs plein la tête.

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