John O'Hara et Pinnacle Motorsport
J'ai envoyé un mail à Pinnacle et c'est son directeur, John O'Hara, qui m'a répondu. L'équipe est fermée pendant les fêtes et ensuite, ils partent à Dubaï pour la seconde manche de F3 Asian.
Entre les négociations avec Sebastian Fernandez, la préparation d'une troisième voiture et l'envie légitime de passer les fêtes en famille, O'Hara est bien occupé.
Néanmoins, il a trouvé du temps à me consacrer et il n'a pas hésité à se taper une heure de bouchons aller et autant au retour, juste pour moi. On s'est vu juste avant que je prenne l'avion pour Bacolod. Non pas avec Quebec Air, Transworld, Eastern, Southwest, Northwest ou Pan-American, mais simplement Air Asia. Et faute de mieux, on a fait des aller-retours sur la route menant à l'aérogare !
Je ne le remercierai jamais assez de s'être plié en quatre pour moi. Quand on cherchait une heure pour l'interview, je n'y croyais pas trop et c'est lui qui cherchait des solutions. En prime, il a répondu à toutes mes questions, avec franchise.
L'histoire de John O'Hara, c'est celle d'un pilote Irlandais sans le sou. Il fit de la Formule Ford, puis de la FR UK avec trois queues de cerise. Il a également testé l'A1 GP du Team Ireland. En 2004, il accepta de partir en Asie. La F3 Asia n'était pas vraiment pro, mais il en devint l'un des principaux animateur. O'Hara fut ainsi l'un des premiers gweilo.
Noel Thompson, un homme d'affaire Irlandais établi aux Philippines, lui proposa de piloter pour Aran. Aran Racing était une écurie Philippine, créée autour de Mandy Borja. O'Hara s'installa aux Philippines, où il se maria et eu un enfant. En 2008, la F3 Asia disparu et O'Hara raccrocha le casque. Gary Thompson, le fils de Noel, tenta de faire carrière en monoplace. En 2010, Thompson Jr débarqua chez KCMG, en Japan F3. KCMG voulu courir hors du Japon. Plutôt que d'embaucher du personnel, elle s'appuya sur l'ex-Aran Racing. En 2016, O'Hara et les Thompson père et fils trouvèrent un mécène : une entreprise de pari sportif. L'ex-Aran redevint une écurie à part entière, sous le nom de PRT (Pinnacle Racing Team.) Depuis le départ de cet homme d'affaires, l'équipe a pris le nom de Pinnacle Motorsport.
En matière de gweilo, il y eu Toni Ruokonen, Pekka Saarinen, Rodolfo Avila ou Dan Wells. Autant de pilotes qui allaient nul part en Europe et qui ont trouvé la gloire en Asie. Au final, ce fut un choix de carrière payant. O'Hara s'amusait de voir que comme lui, nombre de ses ex-camarades ont fini par épouser des Asiatiques et à créer leur boite, sur place. Quant à Earl Bamber ou Antonio Giovinazzi, ils ont pu se servir de l'Asie comme tremplin vers l'Europe !
Je pense qu'en seulement deux piges (victorieuses) en F4 SEA, Hadrien David s'est donné une envergure internationale et il s'est donné un mental pour conquérir la F4 France.
Aujourd'hui, le sport auto asiatique s'est professionnalisé. Pinnacle en est un bon indicateur, côté pilotes, ils sont passé de gentlemen-drivers comme Ronald Wu ou Yuan Bo au pilote Red Bull Junior Team Jack Doohan et à Pietro Fittipaldi. D'ailleurs, que Red Bull envoi l'un de ses poulains en F3 Asian est déjà une preuve en soi du niveau de compétitivité. Tout n'est pas parfait, mais par rapport à la F3 Asia des années 2000, c'est le jour et la nuit !
Mon conseil aux Amaury Bonduelle, Mateo Herrero, Jules Mettetal, Doriane Pin, Grégory Segers et aux autres, c'est d'aller rouler en Asie. Suivant là où vous en êtes, ça vous donnera a minima du kilométrage et ça vous habituera à changer d'environnement. Et si vous êtes à pied, ça sera toujours mieux qu'une année sabbatique. Et à l'instar de Jordan Dempsey ou de Bruno Carneiro, ça peut être un nouveau départ... F4 China, F4 SEA, Asia Formula Renault, F3 Asian : il y en a pour tous les budgets, alors n'hésitez pas.
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