DAKAR FUTURE – Ebro 100% electrique

Tremble Audi ! Le RS Q-E-tron aura un adversaire en T1-e, au Dakar : le pick-up Ebro... En 2023.

Le Dakar a prévu de bannir les moteurs thermiques en auto d'ici 2030. La première étape, c'est l'introduction d'une catégorie T1-e, pour les 4x4 tout électrique, en 2022. ASO semble tout de même avoir été pris de court par l'arrivée d'Audi. Ainsi, la firme aux annaux se plaint que le règlement n'est pas gelé...

Audi n'est pas le premier à tenter l'aventure de l'électrique, au Dakar.

En 2012, le Letton Osc alignait son OSCar e0. Un buggy électrique (équipé d'un "prolongateur d'autonomie" -un diesel Nissan-.) Le rêve de l'électrique fit long feu chez Osc, qui revint avec des buggys V8 sans hybridation.

En 2015, l'Espagnol EcoPower aligna un buggy Acciona 100% électrique. Malgré les panneaux solaires sur le toit, il avait besoin d'être rechargé tous les 250km. La première année, Albert Bosch renonça à la deuxième étape. En 2016, Ariel Jaton tint 11 jours. Acciona s'entraina au rallye du Maroc. En 2017, Jaton vit l'arrivé. Il termina 53e (et dernier), mais il termina !

Ensuite, Acciona déclara avoir atteint son objectif au Dakar. Il tenta sa chance à la Baja 1000 (forfait), en Australie et à l'UAE Desert Challenge, en 2019.

Ces deux dernières années, l'artisan avait complètement disparu des écrans de radar. Rien d'étonnant tant ce genre de micro-constructeur sont des structures extrêmement fragiles.

La bonne nouvelle, c'est le retour des Espagnols. Edu Blanco est fier de présenter son T1-e à moteur central. C'est donc un 4x4, là où les buggys Acciona étaient des 2RM. 

Il possède une puissance de 250kW (l'équivalent de 340ch.) L'autonomie n'est plus que de 200km, mais il recharge ses quatre packs de batterie en une heure.

Ariel Jaton joue les cobayes, via sa structure Jaton Racing. Christine GZ l'a étrennée en course, au Rallye Andalucia.

Notez que ce T1-e possède trois pédales : accélérateur, frein et frein régénératif.

Si EcoPower revient, c'est qu'ils ont un projet industriel : commercialiser un pick-up 100% électrique sous la marque Ebro. Pour l'instant, il n'existe qu'en images de synthèses.

Ebro était à l'origine le partenaire Espagnol de Ford pour les VU. Née en 1954, l'entreprise aggloméra ensuite ses compatriotes Siata, Fadisa, Aisa et Viasa. L'Aisa 1000 (sur base Alfa Romeo Romeo 2) devint ainsi l'Ebro 1000, puis Ebro Trade.
L'Espagne post-Franquiste privatisait à tour de bras. Nissan put ainsi devenir le premier actionnaire d'Ebro, en 1979. C'est grâce à cela que le Trade franchit les Pyrénées. Ebro a également produit des Nissan Patrol (vendus dans certains pays sous le badge Ebro-Nissan.) Deux Patrol Espagnols disputèrent ainsi le Dakar 1987.
Quelques mois plus tard, Nissan racheta le reste des parts d'Ebro et le badge disparu.

Justement, Nissan va fermer l'ex-usine Ebro, à Avila. Il y a plusieurs candidats à la reprise du site, dont EcoAutomotive. La structure espère sans doute qu'avec le projet de relance d'Ebro et la participation au Dakar, son dossier remportera le morceau.

Ce nouvel Ebro du Dakar est un clin d’œil au Patrol de 1987. Prudents, les Espagnols visent l'édition 2023. C'est d'ailleurs à cette date que le pick-up serait commercialisé.

La différence de moyens (techniques, humains et financiers) avec Audi est criante. Cet Ebro a l'air d'un SSV électrifié, avec une peau de pick-up. Le Dakar, ça a toujours été des "petits". Le T1 actuel est surtout composé d'Hilux et de MINI X-Raid. Un peu de variété est toujours bienvenue.
Après, on peut constater que la création de la catégorie T1-e est loin de créer la bousculade. Et si ASO met en avant l'Ebro, c'est parce qu'il n'a pas grand chose à se mettre sous la dent...

(Capture d'écran ASO.)

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