Automechanika Shanghai 2023

Après le Milipol et Solutrans, me voilà à Shanghai pour Automechanika. Voici un florilège, glané durant trois jours à écumer le salon. Pour des raisons évidentes, je me dévoilerai pas ce que j'y cherchais, qui j'ai rencontré et encore moins, ce qui s'y est dit.

Finalement, où que vous soyez, les salons professionnels se ressemblent. Des allées, des stands, des catalogues, des exposants en attente, des visiteurs en costumes, PC sous le bras...

Globalement, les stands Chinois ne faisaient pas trop d'efforts sur la présentation. Ils cherchaient par contre, à exposer toutes leurs gammes de produits. D'où des alignements d'injecteurs, de phares, de batteries, etc. Et dès que vous vous arrêtez quelques secondes, un(e) jeune commercial vous fonçait dessus, déclamant un mécanique : "Hello ? Howareyoudoing ? HowcanIhelpyousir ?"

Automechanika, c'est le salon professionnel de la voiture, au sens large. Il n'y avait qu'un unique constructeur présent : Aion (GAC.)

Par contre, on y trouve presque tout ce qui peut se monter sur une voiture, de la production à l'après-vente.
Bien sûr, le plus drôle, c'est le kitsch. Plusieurs stands proposaient des sapins magiques (ici, avec nom en français !) Ailleurs, c'était des centaines de fanions pour rétroviseurs. Là, c'était des smiley ou des écrans à monter pour informer les voitures qui vous suivent. Oubliez le volant en moumoute : la nouvelle tendance, ce sont les oreilles en peluche ! Enfin, chez "tapis de sol moyens" (NDLA : ça s'est de la raison sociale), il y avait des moumoutes à poser sur le tableau de bord. Toi aussi, lance un élevage d'acariens et de puces de lit, dans ta voiture !

Et ça ? C'étaient des pommeaux de leviers de vitesse !

En matière de pièces détachées, les pièces d'aspect sont un sujet controversé. Au nom du dépôt du dessin, les constructeurs se sont adjugés un monopole de la fourniture. En en profitant lors du passage en caisse...

Mais certains fabricants Chinois s'assoient sur les directives de l'UE. Ce stand, par exemple, ne disposait d'aucun accord avec Peugeot et Citroën !

D'autres voulaient faire croire qu'ils disposaient de l'imprimatur officiel. Enfin là, s'il n'avait pas raté le logo FAW, il aurait été plus crédible !

Sur ce stand, des bibendum servaient d'éléments de décoration. J'ai beaucoup de mal à croire qu'ils disposaient d'un copyright de Michelin...

Puis il y avait du vite-fait, mal-fait, un sport national. Photo stock à l'envers ou non-traités, images générées à la va-vite sous IA, catalogue en engrish... Pour le visiteur, c'était un avertissement qu'il fallait tourner les talons.

La Chine se veut "neutre" dans le conflit Russo-Ukrainien. Autrement dit : elle commerce librement avec la Russie et ses alliés. Cela parlait d'ailleurs un peu russe, à Automechanika...

Un stand proposait des pièces pour les camions Biélorusses MAZ. Tandis qu'un autre se vantait de produire des plaques d'immatriculations syriennes.

Quelques voitures, ici et là. Pas beaucoup de Chinoises. Après tout, les exposants étaient tournés vers l'étranger. Tout équipementier présent en compétition (lubrifiants, suspensions...) optait pour une voiture de course.
Du reste, l'univers du tout-terrain de loisirs était en pleine expansion. La conjonction de deux championnats de rallye-raid très présents dans la Chine septentrionale et occidentale (au point de porter des pilotes jusqu'au Dakar.) On a donc désormais des Han Wei ou des Zhou Yong du dimanche. Mais il y a aussi un appétit récent des Chinois pour les escapades extra-urbaines. Partir à la nature, oui, mais avec sa machine à expresso et son lit digne d'un cinq étoiles !

Autre particularité : les menyue... Vers 2010, les salons de l'auto pullulaient de mannequins en micro-jupes et hauts en latex. Certaines disposaient d'une communauté sur les réseaux sociaux à faire pâlir bien des influenceuses... Ces starlettes sillonnaient le pays et touchaient des cachets à trois, voire quatre chiffres (et on parle d'euros...) pour simplement déambuler près d'une voiture.

Le Parti Communiste Chinois y a vu de la "pornographie". Des affaires comme Guo Meimei ont servi d'avertissements aux autres. Les salons furent appelé à la "pudeur". Pourtant, quel contraste avec la pudibonderie occidentale actuelle !

Le stand le plus exotique, c'était sans doute celui d'Igol. Avec inscriptions en français ! L'Alpine A110, c'était la Groupe 4 "Défense Mondiale", représentée à Montlhery, dans le cadre du Tour Auto. Jean Ragnotti était alors au volant.
Le pilote "historique" de cette voiture, c'était Bob Wollek, lors d'un éphémère passage en rallye. L'Alsacien avait disputé les 4 heures de Zhuhai 1994, première vraie compétition circuit Chinoise. A l'époque, la course avait lieu sur un tracé urbain. Il était revenu en 1996, avec la 911 GT1, pour une course cette fois sur le circuit permanent.

Pas le temps de tout voir ! Déjà que parmi les rendez-vous pros, il a fallu faire du tri, alors pour la bagatelle... Tant pis pour Lucas. Mon ancien employeur a été absorbé par TRW, lui-même gobé par ZF. L'équipementier Allemand a laissé l'usufruit de la marque pour un fabricants de pièces détachées.

J'ai tellement marché durant ces trois jours que mes chaussures n'ont pas résisté ! Heureusement, j'avais emporté trois paires. Car, après Automechanika, le voyage entrait dans une nouvelle phase...

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