Rétromobile 2018 : 35. Puma GTE

Ce coupé en fibre de verre est une Puma GTE. Un coupé de poche qui nous vient de Brésil ! C'est d'ailleurs l'une des premières voitures Brésiliennes que je n'ai jamais croisé. Avec la Willys Interlagos exposée il y a quelques années, à Rétromobile.
Drôle d'histoire que celle des Malzoni. Genaro, le patriarche, avait quitté l'Italie pour planter des caféiers au Brésil, au milieu du XIXe siècle. Son petit-fils, Francisco, retourna en Italie, se maria, eu des enfants... Et il reparti pour le Brésil. Parmi les enfants, il y avait Genaro (alias Rino.) Il fit des études d'avocats. Mais chaque fois qu'il achetait une voiture, il la restylait. Jusqu'au point où il construisit un atelier juste pour y superviser ses créations. En 1960, FNM, la branche locale d'Alfa Romeo, lui demanda de construire le prototype du coupé Onça.
En 1963, la quarantaine bien sonnée, il voulu créer une voiture ex nihilo. Ce fut la Malzoni GT, sur base DKW/Vemag. La voiture était belle, mais la carrosserie acier était trop lourde. Vemag cherchait à se développer et la Malzoni GT représentait un potentiel complément de gamme. "Marinho", le pilote de pointe du constructeur, voulu une version compétition. Cette fois, la carrosserie était en fibre de verre. Après d'autres prototypes, Malzoni passa à la vitesse supérieure avec la production en petite série (avec la bénédiction de Vemag.) Il construisit une centaine de Malzoni GT, en 1965.
En 1966, Volkswagen racheta Auto-Union, donc Vemag. La production des DKW Brésilienne était stoppée et l'approvisionnement en mécanique, de plus en plus compliqué. Tout en assemblant tant bien que mal ses coupés, Malzoni débuta un nouveau projet : la Puma, sur base Karmann-Ghia (mais esthétiquement proche de la Malzoni GT.) Elle fut dévoilée en 1968 et l'année suivante, la marque prit le nom de Puma. La production changea d'échelle, atteignant le milliers d'unités par an. Puma exporta sa voiture dans différents pays, notamment en Afrique du Sud, où les produits Brésiliens n'étaient pas soumis aux surtaxes à l'importation (contrairement aux véhicules provenant de pays condamnant l'apartheid...)
En 1974, Volkswagen arrêta de produire la Karmann-Ghia au Brésil. Mais il avait déjà prévu les devants, avec une voiture basée sur la Brasilia (cousine de la très moche 412.) C'est la Puma GTE de la porte de Versailles. Elle disposait d'un poussif 1,6l 64ch. Malzoni fut alors victime de problèmes cardiaques avec des hospitalisations. Ses associés en profitèrent pour l'écarter ; il mourut en 1979.
Ensuite, l'histoire de Puma ne fut que faillites et tentatives foireuses de retour, jusqu'au début des années 90. Reliftée à la diable et mue par une katrapla de Cox, la Puma GT n'avait plus rien du gracile et sportif coupé des années 60.
Le vendeur exigeait 29 000€ de cette Puma GT (sic) de 1979. Mais pour le salon, il la soldait à 25 000€. Comme d'habitude, je suis dubitatif. 25 000€ pour une voiture avec un moteur 64ch ? En plus, 1979, cela correspond au début de la fin de l'artisan. Donc, les ouvriers devaient avoir tendance à bâcler, faute d'être sûr de leur avenir... Au total, plus de 23 500 Puma ont été produites. Elle n'est donc pas si rare que cela et certaines ont été exportées à l'époque en Europe. Notez qu'il y avait un homonyme, un artisan Italien qui produisit un coupé futuriste qui s'appelait lui aussi GT (une production sous licence de la Nova Eagle britannique.)

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