45. Brabham BT49D

Ca, c'est de l'authentique sourire jusqu'aux oreilles ! Depuis le temps que je rêvais de voir une Brabham-BMW en vrai... C'était noël en février !

La Brabham-BMW, c'est une authentique madeleine de Proust ! En 1985, mon père dirigeait la filiale française de Western Digital. Ils avaient signé un contrat de fournitures de disques durs à Olivetti. Pour fêter cela, le fabricant Italien leur avait filé des Brabham-BMW Bburago au 1/24e (vu qu'à l'époque, Olivetti sponsorisait l'écurie de F1.) Mon père en avait deux et il m'en a donné une (que j'ai toujours.) Imaginez la tête d'un gamin de 6 ans à qui on offrait une voiture comme ça... Peu après ça, j'ai eu une Brabham Majorette au 1/60e (que j'ai toujours aussi.) J'adorais ces couleurs bleu marine/blanc et puis, ce mystérieux sponsor, Parmalat... Le primeur du coin vendait des jus de fruits Santal de Parmalat et je les scrutais avec attention... En sachant que chez moi, pas question d'acheter du jus en bouteille : ma mère pressait des oranges chaque matin ! Moi qui découvrais la lecture, j'apprenais par cœur les noms des sponsors : Pernod, Pirelli, BMW MPower... Du reste, je ne suivais pas la F1, à l'époque. J'avais juste de très vague informations. C'était bien avant l'époque où tout était à portée de clic... On m'avait dit que l'un des pilotes avait été champion (NDLA : Nelson Piquet) et que l'autre était mort (NDLA : Elio de Angelis.) Et elle venait d'où, cette Brabham ? Olivetti était une marque Italienne. Mais BMW était un constructeur Allemand. Et on me parlait de Grande-Bretagne ?
Alors, voilà, en voyant cette Brabham, j'étais redevenu le petit garçon à qui on avait filé une Bburago au 1/24e... C'était encore plus radical qu'avec la Ferrari de Berger !
Trêve de plaisanteries, passons aux choses sérieuses. Mes histoires, vous vous en foutez, non ? Cette "Brabham-BMW" est en fait une Brabham-Ford BT49. Elle est apparue fin 1979. L'équipe avait débuté la saison avec des Brabham-Alfa Romeo. Nelson Piquet et Niki Lauda ne virent que quatre fois l'arrivée avec (terminant autant de fois dans les points.) A Monza, l'Autrichien termina 4e et il annonça sur le champ sa retraite. Dommage, car la BT49 était enfin prête. Du coup, Ricardo Zunino hérita de la seconde voiture.
On retrouva logiquement la BT49 en 1980. Alors que Piquet remportait trois victoires (et termina vice-champion), Zunino jouait les voitures-balais. A mi-saison, il fut remplacé par Héctor Rebaque, qui obtint un point.
A l'époque, BMW songeait à faire de la F1. Son 4 cylindres turbo M12 avait triomphé 5 fois en F2 (un sixième et dernier titre allait suivre en 1982), ainsi qu'en DRM et en IMSA. En attendant, Piquet remporta le championnat 1981. Rebaque termina plusieurs fois 4e.

Pour 1982, le BMW apparu enfin, avec la BT50. Au passage, Brabham avait arrêté son cirque et Piquet avait enfin un équipier digne de ce nom : Riccardo Patrese. En Argentine, les deux pilotes tombèrent en panne. Du coup, l'équipe ressorti les BT49/Ford, devenues BT49D. Patrese termina 3e à Kyalami avec. Ensuite, les pilotes retrouvèrent sa BT50. Mais après deux manches, Patrese retourna à la BT49D, remportant le Grand Prix de Monaco avec ! Au Canada, l'équipe fit un doublé avec Piquet (sur BT50 BMW turbo), devant Patrese (sur BT49D Ford atmo.) L'Italien retourna ensuite définitivement à la BT50.

Ainsi, la voiture de Rétromobile est celle ayant fini 3e à Kyalami, 2e à Montréal et qui a remporté Monaco.
Puis il y eu 1983... Piquet qui s'imposa dans un parfum de souffre face à Alain Prost... Pour les Français, Brabham n'était qu'une bande de filous. Bernie Ecclestone revendit Brabham peu après et il ne bougea pas le petit doigt lorsque l'équipe disparu fin 1987 (avant de revenir pour un passage tragi-comique entre 1989 et 1991.) Patrese resta jusqu'au bout, puis il parti chez Williams et termina sa carrière chez Benetton, en 1993 (avec à la clef un record de Grand Prix disputé qui tint jusqu'à Rubens Barrichello...) Gordon Murray, le designer, passa chez McLaren et on lui doit la supercar F1. Quant à Calisto Tanzi, M. Parmalat, il avait tendance à mal remplir ses feuilles d'impôt. C'est ballot, il oubliait toujours de déclarer des trucs...

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