Essai Austin Mini Cooper 1000 de Ville Radford 1966

Radford aurait construit une centaine de Mini Cooper, de 1963 à 1970. Une quarantaine aurait survécu. Le conditionnel est de rigueur car pour tromper le législateur, Radford faisait immatriculer ses voitures avant conversion. En conséquence, difficile d’authentifier une vraie Radford. En revanche, ce qui est sûre, en revanche, c’est qu’elles sont très rares.

Aussi, quel ne fut ma surprise de découvrir que My Mini Revolution possédait deux Radford…

"Vous souhaiteriez tester laquelle ? - Euh... Les deux !" Pas de problème : ils ont effectué une préparation express de la seconde.

Ainsi, après la Morris Cooper Radford de 1964 verte, j'ai pu essayer cette Austin Cooper Radford de 1966 marron.

Pour la petite histoire, ils en possèdent même une troisième. Mais impossible d’essayer celle-là, pour l’instant…

Extérieur
On a ici affaire à une Austin Mini Cooper Radford de Ville Mk2 de 1966. Comme la Mk1 vue précédemment, elle est basée sur une Cooper Mk1.

J’aurais envie de dire comme dans les hors-série « toutes les voitures du monde » : « Mêmes caractéristiques que la précédente, sauf… » Ainsi, à l’extérieur, il n’y a guère de changement, à l’exception des badges.

Précisons que cette voiture a été entièrement refaite à neuf. Son premier propriétaire n'est pas connu.

Intérieur

Dès que l'on entre, la différence avec la verte est palpable. La presse de l’époque s’était plaint des premières Mini Radford. D’où cette Mk2, beaucoup plus aboutie. Les cadrans sont mieux intégrés au tableau de bord. La moquette (accusée de gêner l’accélérateur) est plus fine. Les commutateurs des vitres, situés entre les sièges, remplacent les disgracieux boutons sur les portes. La dotation en équipement est similaire, mais l'exécution n'est plus aussi artisanale.

Autre évolution : l’apparition de ceintures de sécurité. Avec logo Radford, s'il vous plait.

Motorisation

Première différence notable, sous le capot : la culasse « Austin ». En-dessous, il y a un 998cm3, offrant 65ch et 77Nm de couple.

Et toujours ce bruit envoutant...

A la sortie d’Houdan, une rue se transforme en chemin vicinal. C’est l’occasion ou jamais d’attaquer. Je suis la réincarnation de Timo Makinen ! En terme de maniabilité, c'est un vélo. On la place où l'on veut et compte tenu du centre de gravité, on roule sur des rails. C'est du plaisir à l'état pur. Et pourtant, je reste dans la limite des 80km/h…

Dans les années 60, les voitures avaient de grands porte-à-faux, d’où la supériorité des Mini Cooper en rallye, où la gestion des trajectoires et la répartition des masses sont primordiales. Malgré un déficit de puissance et des reprises léthargique (à cause du couple ridicule et de la boite 4.)

Le freinage, bien que sans assistance, est assez puissant pour l’époque. Par contre, les liaisons au sol trahissent l’âge du capitaine, avec des suspensions qui rebondissent sur le moindre cahot.

C'est du pinaillage. Globalement, on se marre plus dans une Mini Cooper de 65ch, que dans une GTI contemporaine de 250ch, mais de près du triple du poids...

Conclusion

Après sa faillite, Radford revint en 1967 avec une de Ville Mk3, équipée d’un hayon (comme la voiture de Ringo Starr), d’un nouveau tableau de bord (emprunté à celle de Mike Nesmith des Monkees) et de feux avant de Facel-Vega. Il y avait un exemplaire de cette Mini très baroque au Centre International de l’Automobile. Ce double-essai m’a donné envie d’en conduire une…

Entre la Mk1 et la Mk2, ma préférée reste la Mk2, où l’on sent vraiment la remise en question de Radford. Hélas, elle est déjà vendue. Comme à chaque essai d'ancienne, je vois la voiture s'éloigner à la fin. Et je transpire des yeux...

Comptez environ 100 000€ pour une Radford, quel que soit son état. Sachant que la plupart ont appartenu à des célébrités, ce qui ferait gonfler le prix encore un peu plus. On l'a dit, les Radford de Ville sont rares. Lorsque l'une d'elle est à vendre, il faut se jeter dessus !

Pour finir, un grand merci à My Mini Revolution pour leur accueil et le prêt des deux Mini.