50 ans d'amour à l'Anglaise


Suite et fin des hors-série à emporter à la plage, cet été. Après l’Italie l’an dernier, Rétroviseur évoque cette fois la production Britannique de l’après-guerre à l'an 2000.

Ah, la Grande-Bretagne… Balayer son industrie automobile, c’est raconter une histoire triste. Déjà, en 1990, dans son hors-série des 40 ans, L’Auto-Journal alternait entre tristesse et moquerie. Pour qui avait connu la domination industrielle, culturelle et sportive de l’automobile Britannique des années 50-60, on ne pouvait qu’être estomaqué face à un Austin-Rover et un Jaguar K.O. debout, au milieu d’un champ de ruines…
30 ans plus tard, le Brexit semble avoir eu raison des ultimes usines Britanniques. Le rayon de soleil, c’est que les constructeurs premium et access premium se sont relevés.

Quoi qu’il en soit, l’industrie Britannique a laissé derrière elle nombre de modèles notables. De plus, elle a très tôt bénéficié d’un réseau professionnel de restaurateurs. Terminés, les roadsters venus des USA, aux carrosseries rongées par l’air iodé Californien (avec trois couches de peintures pour masquer cela) ou les Type E rafistolées avec juste ce qu’il faut pour sortir d’elle-même du négociant…

Il s’agit d’une série de brèves évocations de modèles, décennies par décennie. Avec une partie présentation et une partie guide d'achat.
D’ordinaire, c’est plutôt un format propre à Auto-Rétro, mais bon…

La difficulté, c’était de s’adresser à la fois à ce qui ne connaissent pas les modèles et ceux qui recherchent des informations, en vue d’un achat.

Côté voitures, il y a les classiques (Jaguar Type E, MG BMini...), mais également ces voitures artisanales, moins connues, mais qui fleurirent en marge des généralistes (AC-Bristol, Jensen-Healey, TVR...) Une vraie spécificité Britannique.

Dans la plupart des cas, Rétroviseur annonce une côte stable. Sur ce point, je suis mitigé.

2019 fut une année de stagnation du marché de la collection, après des années de flambée vertigineuse. Avec le confinement, les négociants, qui ont perdu deux mois de chiffre d’affaires, ont urgemment besoin de cash, quitte à brader les bijoux de famille. Quant aux acheteurs -notamment les particuliers-, dans un contexte de crise économique qui s’annonce, ils ont sans doute d’autres priorités que de vider leur codevi pour s’acheter une voiture.

Et les petites cylindrées devraient être les premières concernées par une correction du marché. 25 000€ pour une Austin-Healey Sprite Mk1 "Frogeye", c'est l'archétype d'une bulle prompte à éclater... Et sur internet, on en trouve à vendre pour 30 000€ !

L’originalité de ce hors-série, c’est de s’intéresser aux youngtimers, via un chapitre sur les années 90. A mon avis, ils auraient pu en rajouter un sur les années 2000, avec des modèles comme les MG F, Jaguar XKR, Rover 220 Turbo proches d'un statut collection.

D'après moi, ce sont bien les seuls modèles où la côte ne pourra qu’augmenter. En effet, ce sont des voitures qui sortent du marché de l’occasion.
Qui plus est, après des années de traversée du désert, Aston Martin, Jaguar, Lotus ou MG sont aujourd'hui sous les feux de la rampe. Et par tradition, l'actualité d'un constructeur déclenche un intérêt sur ses anciennes productions.

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