Mini Lewis Amineton

Amine Pantoli se rêve en nouveau Lewis Hamilton. A 7 ans, il est déjà un habitué des podiums de karting. Il en a même décroché un à Dubaï !

Disclaimer : Amine Pantoli est membre de l'ASK Rosny 93 (on reconnait ici Alexandre Deschamps.) Mais je ne l'ai jamais croisé. Ni lui, ni son père, David. 

Tout ce qui suit est donc uniquement du ressenti.

Amine Pantoli est un très jeune espoir du kart. En deux saisons, il se vante  d'avoir décroché 24 podiums, dont 15 victoires.

Accessoirement, son père a su promouvoir "Mini Lewis Amineton", à coup de clips sur Tik Tok et Instagram et d'appels aux mécènes. Une médiatisation commune aux USA, mais encore rare en France. Alors que de nombreux pilotes s'enferment dans une tour d'ivoire entre deux courses, Amine Pantoli répond à toutes les sollicitations. C'est un gamin photogénique, qui sait bien parler aux caméras. Amine Pantoli est sans doute le pilote de kart Français le plus célèbre.
Point d'orgue : une apparition sur Clique TV, aux côtés d'Esteban Ocon (un ancien de l'ASK Rosny 93...)

Ce qui me gène, c'est que c'est extrêmement prématuré et son exposition, disproportionnée.

Amine Pantoli roule en minime. Le niveau et la morphologie des pilotes y est hétérogène. Parfois, le karting du Francilien est lesté pour ne pas être avantagé face à des pilotes plus vieux (donc plus lourds.) Difficile de jauger son niveau.
Il devra attendre d'avoir 10 ans pour rouler en Cadet. Là, il sera davantage face à de vrais pilotes. Sera-t-il capable de rester devant ? Confirmer sera un véritable défi. Et ça ne saura que le début d'une looongue ascension vers l'automobile...

Le modèle des Pantoli père et fils, c'est Lewis Hamilton recruté par McLaren à 12 ans et pilote de F1 pour cette même écurie, 8 ans plus tard... 12 ans, c'était également l'âge de Lance Stroll, lorsqu'il intégra la Ferrari Driver Academy. Et que dire du plateau de F1 actuel : Max Verstappen, Charles Leclerc, George Russell, Alex Albon... On dirait le peloton du CIK-FIA 2012 !
Mais rien n'est gagné. En 1999, Ron Dennis avait en fait embauché deux kartmen Britannique : Lewis Hamilton et Wesley Graves. Le second disparu complètement des radars. Il est aujourd'hui mécanicien auto. Souvenez vous de Juju Noda, 11 ans, qui battait des records de F4, mais fut à l'arrêt lorsqu'elle fut face à d'autres monoplaces. Émilien Denner débarquait dans la Toyota Racing Series 2020 avec l'étiquette de "champion du monde de kart". Cela devait être le début d'une grande carrière en monoplace... Mais depuis la finale de la TRS, le Français n'a plu touché une monoplace et il a du revenir en karting. Surdoué du kart, Esteban Masson marchait sur l'eau, pour ses débuts en F4 France 2021. Mais l'année suivante, en FREC, ce fut une catastrophe, entre monoplaces pliées et courses en fond de peloton. On pourrait ainsi multiplier indéfiniment les exemples de pilotes prometteurs, qui furent balayés.

Comme dans tout sport de haut niveau, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.

Amine Pantoli veut grandir le plus vite possible. S'il poursuit sur sa lancé et que les choses restent en l'état, il sera pilote, certes. Mais à l'instar de Lewis Hamilton ou Max Verstappen, ce sera un adulte qui n'a jamais vraiment eu d'enfance, ni d'adolescence. Qui a toujours eu quelqu'un pour lui ouvrir la porte. Et qui n'a aucune intimité, car il y a toujours une caméra ou un micro dans les parages. Du coup, comme Sebastian Vettel, il se retrouvera perdu lorsqu'il s'agira d'exprimer le fond sa pensée.

Mais il y a de très fortes chances pour que dans x mois, x années, la bulle médiatico-sportive se crève. Que l'élan soit rompu et qu'avant même de pouvoir se raser, "Mini Lewis Amineton" ne soit tombé dans l'oubli.

Pour finir sur une note positive, grâce à Amine Pantoli, des médias non-spécialisés ont parlé de karting et de sport auto. Nul doute que cela a suscité des vocations chez d'autres enfants...

(Images non-altérée extraite du compte Instagram d'Amine Pantoli.)