Dakar 2023 - route presentation

ASO aime bien les traditions. En juin, le Dakar débriefe l'édition précédente et dévoile quelques infos sur la prochaine édition. Et en décembre, c'est la grande présentation.

Comme d'habitude, la présentation débute par un clip. Signe des temps, la première voiture à apparaitre à l'écran est une Porsche 911 du Dakar Classic.

Puis fondu au noir, retour au plateau... Comme en 2021, on retrouve Sébastien Piquet (NDLA : qui cela dit est assez parfaitement bilingue) et Yann Le Moenner d'ASO. C'est le même décor, avec le même éclairage. Ils ont repris jusqu'aux mouvements de caméra !

Yann Le Moenner présente les grandes nouveautés. 

D'une part, il y a le championnat W2RC. Le Desafio Ruta 40 (qui faisait naguère parti du Dakar Series et servait de prologue au Dakar Sud-américain) et le Sonora Rally, au Mexique, se mêlent à la danse.

Est-ce que cela apportera davantage de concurrents extra-Européens ? 

Deuxième point : l'électrification.

C'est le fameux "#DakarFuture". ASO semble avoir lâché du lest sur le calendrier. De plus, les buggy Prodrive à l'éthanol sont désormais classés comme "propre".
L'enthousiasme de l'an dernier semble avoir vécu. Les projets nés suite au #DakarFuture ne se sont pas concrétisés (en même temps, ils visaient 2024, voire 2025.) On note aussi l'absence de nouveaux projets, cette année.
Lors du bivouac à mi-parcours, Yann Le Moenner promet une troisième conférence #DakarFuture. En espérant qu'il ait alors du concret à nous présenter.

Le prince Khalid bin Sultan al Abdullah al Faisal nous livre son traditionnel photomaton. Notez l drapeau "Saudi Motorsport Company". Il s'agit d'un organe, nouvellement créé, de promotion du sport automobile Saoudien. C'est lui qui a échafaudé une manche de WTCR au pied-levé.

Le responsable de la Fédération Saoudienne est le seul intervenant. Le prince Abdullaziz bin Turki al Faisal n'est que cité. Point de clip de promotion du pays hôte, non plus (une tradition qui remontait à l'ère Sud-Américaine.)
Ce Dakar 2023 sera le quatrième des cinq pour lesquels ASO avait signé. Faut-il y voir un signe de tension ? Avec la FE, la F1 et les jeux d'hiver (!), le Royaume a moins besoin du Dakar.

Globalement, on a beaucoup moins de clips.

On n'échappe pas à celui sur les reconnaissances. En 2021, on avait eu David Castera parlant de David Castera et d'images de feu de camp. Cette année, on a un récit en voix off. Des marins du XVIe siècle ayant navigué sur les dunes du Rub'al Khali, à travers l'Arabie Saoudite...

Non, ce n'est pas la retranscription d'un roman fantastique du XVIe siècle. Il est trop récent ou trop vieux.
Les Arabes écrivirent des contes philosophiques profanes sur le thème du voyage. Tel Le vivant, fils de l'éveillé d'Abu Bakr ibn Tufayl (1185), qui inspira Robinson Crusoé ou bien sûr les aventures de Sinbad le marin (XIVe siècle ?) Mais au XVIe siècle, l'empire Ottoman absorba ce qu'il restait des califats Arabes. L'heure n'était plus à la littérature. D'ailleurs, les Turcs auraient pris possession de l'actuelle Arabie Saoudite pour éviter que les Portugais n'y montent des comptoirs.

Côté occidental, L'utopie de Thomas More (1516) ouvrit une ère de récits fantastiques, sur fond de découvertes... Mais ces découvertes étaient situées dans l'Atlantique, puis dans le Pacifique. Marco Polo avait suscité un intérêt pour l'Extrême-orient. En 1499, Vasco de Gama avait montré comment enjamber une Méditerranée orientale désormais hostile et s'approvisionner en direct auprès des Indiens et des Chinois.
Il faudra attendre 1798 et la campagne d’Égypte pour que les occidentaux se passionnent pour l'orient. Mais ce n'est qu'en 1930 qu'un Européen, Bertram Thomas, ose explorer le Rub'al Khali.

Ensuite, c'est un défilé de concurrents pendant plus d'une heure et demi ! C'est très policé. Les pilotes et copilotes sont en mode "promo". Leurs discours se résument à : "Je rêvais de participer au Dakar depuis que j'étais tout petit. Je suis content de mon résultat 2021. J'ai été impressionné par le désert. Je reviens en 2022 avec un objectif de podium."
C'est surtout très vertical : Sébastien Piquet posent les questions et les pilotes répondent. Adrien van Beveren et Sébastien Loeb osent réagir aux propos de leurs collègues, mais uniquement lorsque le présentateur leur donne la parole. Pour la spontanéité, c'est zéro.

En 2011, SFR m'avait donné des chaines gratuites, pendant quelques mois, dont l'Equipe 21. Et là, j'avais l'impression de regarder de nouveau cette chaine. Alors qu'aujourd'hui, avec le web, on s'est habitué à l'horizontalité. On sait faire des interviews ayant davantage l'air de conversations. On sait créer de l’interaction. Le Dakar, c'est censé être de la passion et on a l'impression qu'ils sont tous là : "C'est presque fini. J'étais garé où déjà ? Ah oui, et faut pas que j'oublie de ramener du jus d'orange."

Le moment le plus attendu, c'est la présentation du tracé. On nous avait promis un Dakar "coast to coast", de la Mer Rouge ou Golfe Persique.

La première nouveauté, c'est le "Sea Camp", un campement de luxe qui servira pour les préparatifs, le prologue et le départ de la première étape.
Ensuite, la première semaine sera principalement composée de boucles. A Ha'il, le Dakar passera carrément trois jours ! Au menu, beaucoup de pistes rocailleuses, avant de rallier Riyadh, la capitale, le 9 janvier.
Ensuite, la course longe le Golfe Persique, direction le fameux Rub'al Khali, pour deux jours de marathon. Un campement spartiate fera office d'étape, comme dans les années 80 ! Concurrents et organisateurs voulaient s'aventurer davantage dans ce désert inhospitalier (ASO prévoit que chaque concurrent s'ensablera à chaque dune.) Mais c'est aussi le repère des combattants islamistes. D'ailleurs, l'Oman voisin a réinvité l'armée Britannique, face à de nouvelles menaces de déstabilisation. Puis, ce sera la remontée, toujours le long de la mer, jusqu'à Dammam, le 15.

A l'arrivée, le kilométrage passe de 8375km à 8549km. Surtout, les secteurs chronométrés bondissent de 4258km à 4706km. Aussi, il n'y aura plus qu'une seule spéciale par jour. Plus question de s'informer à la fin de la première spéciale pour savoir quel rythme adopter. Il faut rouler et à l'arrivée, on voit où sont les copains...

Le Dakar Classic, c'est l'une des réussites récentes d'ASO. Pour 2023, le parcours se veut plus difficile. Le nombre d'engagés descend de 148 à 89 (76 voitures et 13 camions.)

L'Authentic Codriver Challenge récompensera l'équipage roulant à l'ancienne, sans GPS. Quant à l'Iconic Classic Club, il consacrera les voitures construites à l'époque (par opposition aux voitures coursifiées récemment.)

Autre nouveauté : il y aura un parrain, Jacky Ickx. Rappelons qu'il a gagné en 1983 et qu'il a failli doubler la mise, sans l'intervention d'une pièce de 10 francs... 

On poursuit avec l'habituel publi-reportage sur les Legend by Motul... Que les motards continuent d'appeler "Malles motos" (y compris les anglophones.)

On passe au plateau.

Chez les motos, GasGas et Sam Sunderland comptent bien défendre leur titre. Mais ils feront face à KTM (qui aligne trois anciens vainqueurs), Honda, Husqvarna, Sherco, Hero et Bas.
On note que comme en Moto GP, les Japonais sont en difficulté. Si Adrien van Beveren passe chez Honda, c'est aussi car le team Yamaha a implosé. La marque n'est plus représentée que par une poignée de privés.

Pour l'exotisme, il y a aussi le Chinois Kove, qui engage trois pilotes débutants.

Côté T3, Red Bull s'est scindé en deux équipes. Pour le double-vainqueur Seth Quintero, l'objectif, c'est 2024 : il fait un appel du pied aux constructeurs de T1...

Notez aussi la présence de Aliyyah Koloc et Yasmeen Koloc. Les sœurs Seychelloises, d'origine Sénégalaises, tenteront de briller ailleurs que dans les communiqués de presse...

Côté autos, le nombre passe de 97 à 73.

Le favori, c'est Audi, avec ses RS Q e-tron E2, fait figure de favori. La firme aux anneaux à résolu ses problèmes de jeunesse. La version 2023 a perdu 100kg, avec une aérodynamique complètement revue. On retrouve Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Mattias Ekström au volant.

En face, Nasser al Attiyah tentera de conserver son sceptre. Giniel de Villiers restera à ses côtés, chez Toyota.

Chez Prodrive, Nani Roma a jeté l'éponge. Sébastien Loeb, 2e en 2022, est le nouveau leader de l'équipe. Guerlain Chicherit pilotera un buggy plus ou moins privé.

Ensuite, on trouve beaucoup de buggys. Lala Sanz roulera avec un Century (tout comme les frères Coronel), tandis que Christian Laveille et Jean-Pierre Strugo piloteront deux des nombreux Optimus. Han Wei et Tian Po rempilent chez SMG.

Les MINI, qui représentaient naguère l'essentiel du plateau auto, n'ont plus que trois voitures au départ.

Invasion Ukrainienne oblige, les Kamaz (et les Maz) sont bannis (NDLA : mais ASO fait comme si de rien n'était.) Du coup, chez les camions, ce sera a priori une luttes entre Iveco pilotés par des Néerlandais.

C'est aussi la catégorie où il y a quelques véhicules propres. Comme Hirokazu Somemiya et son Hino hybride, Rywald et ses deux Renault Trucks hybrides. Quant à Kees Koolen, champion W2RC, il était censé avoir transformé son Iveco en hybride...

Tout se termine par un clip très spectaculaire, telle cette casquette...

Globalement, on nous promet un Dakar très dur. Qui va gagner ? L'armada Audi ou l'expérimenté Nasser al Attiyah ?

(Captures d'écran d'ASO.)

Commentaires

  1. Ca promet un super spectacle... et une promo d'enfer pour MBS et son pseudo liberalisme...

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