NIO Day 2022|Feel the Light

Comme chaque année, NIO s'offre un "NIO Day" en pleines fêtes. L'occasion d'évoquer l'avenir de l'ambitieux constructeur Chinois de voitures électriques.

NIO, ce sont aussi des "users". Ce sont eux qui votent pour le lieu où se tiendra le prochain NIO Day. Cette année, ils ont voté pour Hebei.

D'où aussi un clip de présentation de la ville où divers "users" souhaitent la bienvenue au spectateur.

Hebei, c'est surtout la principale unité de production. En fait, JAC loue ses locaux. L'usine était déjà apparue lors du NIO Day 2019. A l'époque, elle était présentée sous son vrai nom, NIO-JAC. Aujourd'hui, comme par hasard, seuls les logos NIO apparaissent...

Le live débute en chanson, avec Yida Huang. Chanteur Chinois générique N°1, nous livre une balade tout en autotune. Ils ne lui ont même pas donné un vrai micro de chanteur !

Tous les partis politiques vous le diront : lorsque votre audience est clairsemée, vous les répartissez sur l'ensemble de la salle et vous éteignez les lumières.

NIO tente de faire la même chose, sauf qu'un projecteur suit le chanteur...

(L'excuse de NIO, c'est qu'avec les confinements, voyager est très compliqué. Y compris à l'intérieur du pays. La levée des restrictions ayant surtout engendré des règlementations contradictoires. On put donc imaginer que de nombreux "users" ont été ainsi bloqués chez eux.)

Yida Huang marche jusqu'à la scène, où il rejoint le NIO Band. Ils interprètent ensemble Feel the light, chanson-titre de ce NIO Day 2022.

On poursuit avec trois court-métrages, inspirés d'histoires arrivées à des "users". Un gérant de cinéma qui ouvre des séances aux aveugles. Un père qui pense que son fils est un bon-à-rien et lui découvre des talents cachés. Un designer qui crée du mobilier pour chats avec une paille jusqu'ici brûlée.

Le constructeur encourage l'altruisme. Il possède son propre réseau social, où les "users" organisent des évènements en communs, s'entraident et aident les autres. Le NIO Day est organisé par des bénévoles. En échange de leurs B.A., les "users" reçoivent des points, qui donnent accès à des réductions sur les modèles, des ventes privées, etc.

Puis, sous les applaudissements, William Li arrive sur scène. C'est l'unique intervenant.

A l'instar de la marque qu'il a fondé, on le sent plus mature. Sur le fond, c'est un discours plus pragmatique. Sur la forme, on le sent plus à l'aise. Il improvise des apartés et des blagues (non-traduites, donc.) Il ose même des anecdotes personnelles.

Après avoir longuement remercié les "users", William Li évoque les infrastructures de chargement.

Cela commence par sa nouvelle borne publique 500kW. Il dévoile également une station de changement de batteries "3.0". Les NIO peuvent y accéder en mode autonome. Quant à la fameuse batterie 150kWh, programmée initialement pour 2022, elle est repoussée à "bientôt".

Pour l'implantation des bornes de chargement et des stations de changements de batterie, NIO s'installe le long des autoroutes. L'objectif étant d'équiper toujours plus d'axes.

Un keynote, ça doit être du "wow". NIO profite de sa journée pour dévoiler deux nouveautés.

Comme son nom l'indique, l'EC7 est une version "coupé" de l'ES7. De même que l'EC6 dérivait de l'ES6.

NIO a cherché à tracer des lignes plus rondes. Pour autant, cela reste banal.

Il reprend la configuration bi-moteur (180kW sur le train arrière ; 300kW à l'avant) de l'ES7. Les prix débutent à 418 000 yuans (56 900€) avec batterie 75kWh, en location. Ils vont jusqu'à 546 000 yuans (74 300€) avec batterie 100kWh achetée (les jantes 22 pouces restant en sus.)
Les livraisons débuteront en mai.

William Li revient sur la premier NIO Day, en 2017. Il y avait alors dévoilé le SUV ES8. Si on excepte la très confidentielle hypercar EP9 (en existe-t-il plus d'une ?), l'ES8 fut le premier modèle vraiment commercialisé par la marque.

Sans trop de surprise, il quitte la scène. NIO a vendu 65 233 unités de son SUV 7 places. C'est l'un des rares chiffres de la soirée et l'un des rares clin d’œil aux médias et aux investisseurs.
NIO et XPeng devraient finir l'année avec 90 000 ventes. La différence se jouant en centaines d'unités. Li Auto, nettement moins flamboyant que les deux leaders devrait avoir fait la jonction. Les autres "nouvelles marques Chinoises" (comme Human Horizons, Weltmeister, Leapmotor...) marquent le pas. Elles n'ont même pas vendues 65 000 véhicules tout court ! NIO cherche à enfoncer le clou et à s'affirmer discrètement en leader. En décembre, NIO a franchi le cap des 300 000 voitures produites. Or, il n'a pas encore atteint son point mort. Les investisseurs s'impatientent, avec une action passée de 30$ en janvier, à 10$ aujourd'hui, sur la bourse de Wall Street. D'où ce besoin de bomber le torse.

Si NIO évoque l'ES8, c'est pour dévoiler un nouvel ES8. Il gagne 7 cm en longueur et 3 cm en largeur. Par rapport aux plus récents ES7 et EC7, l'ancien avait pris un coup de vieux. Surtout, cela permet de montrer que NIO a encore les moyens de renouveler sa gamme. Alors que les autres "nouveaux constructeurs Chinois" sont à court de cash.

Les anfractuosités sur les ailes et le toit cachent en fait des capteurs et des radars. Les EC7 et ES8 devant disposer de davantage de conduite autonome. L'ES8 se veut un SUV 6 places full option avec sièges en cuir nappa (en option), climatisation 6 zones sièges avant et centraux inclinables...

On retrouve la configuration bi-moteur (toujours 180kW sur le train arrière et 300kW à l'avant.) William Li prétendant qu'avec ses suspensions à grand débattement, c'est un vrai 4x4.

Les prix débutent à 458 000 yuans (62 300€) avec batteries 75kWh en location et vont jusqu'à 606 000 yuans (82 500€) avec batteries 100kWh achetées. On est loin d'un low-cost...

William Li laisse sa place à Ronghao Li, alias chanteur Chinois générique N°2, pour trois morceaux. C'est toujours du playback, mais au moins, il a un vrai micro !

Il y a très peu de vraie musique live, en Chine. A la TV Chinoise, les instruments sont souvent mal sonorisés et les chanteurs abusent d'autotune. Pour donner le change, les artistes s'adressent aux fans entre deux couplets.
Gag : lors du troisième morceaux, le réalisateur laisse le micro de Ronghao Li allumé après son aparté. On entend alors sa vraie voix !

Le fondateur réapparait ensuite, avec les deux EC7, les deux ES8, le NIO Band (sur sa gauche) et les volontaires (manteaux mauves.)

He Xiaopeng (XPeng) a lui son "1024". L'exercice est assez déconcertant, vu d'Europe. Ici, lorsqu'un PDG prend la parole, de manière publique, il s'adresse aux médias et ces derniers temps, aux investisseurs. Difficile d'imaginer Luca de Meo ou Carlos Tavares, seul sur scène, s'adressant à de simples propriétaires de leurs voitures et se mettant à leur niveau. Très peu de chiffres et peu de jargon.
C'est un manière de recréer de l'horizontalité et cela passe dans un pays qui a pas ou peu de corps intermédiaires (médias, syndicats...)

NIO tente désormais de pousser cette horizontalité en Europe. Compte tenu des barrières linguistiques et culturelles, ça sera plus compliqué.

Après, comme William Li s'adresse à un public conquis, il peut esquiver les sujets qui fâchent. Par exemple, l'expansion internationale, au-delà de la Scandinavie, du Benelux et de l'Allemagne, semble gelée...

(Captures d'écran de NIO)

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