Top Marques 2025


Je me suis rendu à Monaco pour voir Top Marques. J'étais en quête de voitures superlatives, de baroque, de superflu, d'ostentatoire, de déraisonnable... Et je suis servi !

Les abords

Ce duo de "G" pose d'emblée le tableau. Le négociant allemand Black Fox est venu avec ces deux tout-terrains au style... Hum... Particulier.

Le G63 AMG à pneus à flancs blanc est déjà vendu. Le G500 Brabus 4x4² est 195 000€. Mais parce que c'est vous, Black Fox vous le fait à 163 900€.

Top Marques a vite compris que sa clientèle d'ultra-riches s'intéressait également aux avions ou aux yacht.

Junkers Aircraft en profite pour exposer son A50.
Hugo Junkers avait fondé une entreprise de chaudières et de chauffe-eau. A l'approche de la Première Guerre Mondiale, Junkers se diversifia dans l'aviation. Durant l'entre-deux guerres, Junkers connu des fortunes diverses. Elle revendit sa branche thermique à Bosch et se spécialisa dans les avions de ligne. Le best-seller de Junkers resta le Ju 52 (alias "Tata Juju".) Son fuselage strié aurait inspiré le Type H.
Junkers s'est largement compromis avec les nazis. L'entreprise développa de sinistres bombardiers, comme le Ju 87 "Stuka".
Après-guerre, l'industrie allemande de l'aéronautique connu une vague de concentrations. Junkers disparu dans MBB, qui devint DASA, puis EADS et enfin, Airbus Group.
Depuis 2015, la marque renait, dans l'aviation sportive.


Fait incongru pour un salon d'automobiles : Dassault possède un stand !


Le coin des hors-bords.

Signalons la discipline du visiteur Monégasque ou plutôt, l'indiscipline du visiteur Parisien. Ici, les gens savent être respectueux et ils n'ont pas besoin de cordons pour se tenir à distance.


Top Classic
Bravo à l'organisateur. Tout est clairement indiqué, le personnel est agréable et poli, il y a même du wifi gratuit ! Là encore, ça serait tout simplement inimaginable dans un salon Parisien !


Le dossier de presse évoque une poignée d'anciennes. Mais le hall "Top Classic" aurait de quoi rendre jaloux bien des salons d'anciennes !

Thierry Boutsen est ainsi venu avec plusieurs voitures à vendre, dont une Porsche 956 John Fitzpatrick (qu'il avait lui-même piloté en 1983), une ISO Grifo A3/C, une Dallara/Ford F190 de la Scuderia Italia ex-Emanuelle Pirro, une Tesla Roadster ou une Alpine A110 1600.

Le maitre des lieux étant bien sûr présent.


Autre guest star du salon : Raul Marchisio. N'empêche, sans la vidéo de Pathetick, je n'aurais jamais su qui c'était !


Eu égard à leur production totale, il y a pas mal de Bugatti au Grimaldi Forum.

On commence par cette Type 73. Il y a juste une carrosserie, sans moteur, ni habitacle et dont seul le masque avant est peint ! Oui, mais les Bugatti d'après-guerre sont très, très rares. En comptant les prototypes, les voitures de courses, etc. On arrive à peine à une douzaine de voitures.
René Bellu parlait de deux Type 73. Mais aujourd'hui, il y en a cinq, voire sept !
En 1947, Ettore Bugatti concevait le Type 73. Il avait d'une part débuté la construction d'une série de monoplace 73C (1500 à compresseur) et d'autre part, une 73A (1500 atmo) "de route". Pour info, les voitures étaient assemblées chez La Licorne. Une 73C fut exposée (sans moteur) au salon de Paris 1947, tandis que Marcel Pourtout proposa un dessin pour la 73C. Ettore Bugatti était mort fin août et après le salon, la société n'avait plus un sou vaillant. L'agent Bugatti de Belgique, Jean de Dobbeleer, acheta le châssis de 73C (73001.) Elle couru avec une carrosserie "Grand Prix" complètement surannée. Une seconde 73C (73004) aurait été terminée et elle fut aperçue en course. Licorne avait récupéré une 73A (73003 ?) avec moteur. Le constructeur tenta de la produire, mais il fit faillite. 73003 reçu finalement la carrosserie Pourtout.
En 1960, Roland Bugatti vendit la société à Hispano-Suiza. Hispano-Suiza aurait alors liquidé une partie de pièces (NDLA : une autre "brocante" eu lieu en 1979.) Jean de Dobbeleer aurait trouvé une autre 73C, en pièces détachées (73002.) Du moins, c'est ce que Serge Pozzoli déclara à Tom Wheatcroft, lorsqu'il acheta la voiture pour son musée de Donington. Sachant que Serge Pozzoli avait tendance à inventer, plutôt que de dire "je ne sais pas". Bart Loyens, négociant en Bugatti, récupéra un autre châssis (73005.) En 1963, Fritz Schlumpf récupéra une 73A (a priori l'ex-La Licorne) avec deux moteurs. 73003 est depuis à la Cité de l'auto de Mulhouse, équipée d'un 1500 de Type 252 (mais atmo.) 73001 serait au Japon, avec un nouvel avant. John Barton a récupéré 73004 et il la restaura dans les années 80, s'inspirant de 73001. Tom Dark récupéra 73005 et la restaura dans l'esprit de 73004 (donc de 73001.)
Et voilà que John Barton prétend avoir déniché deux châssis : 73002 et 73003. 73003 fut carrossée dans un style de barquette "Touring", tandis que 73002 s'inspirerait d'un dessin de Marcel Pourtout, toujours en barquette !

A Monaco, c'est donc "73002" (dont le numéro de châssis est identique à la voiture ex-Donington, certifiée par Bonhams en 2022.) Les puristes ont de quoi s'étouffer...


Une seconde F1 : la McLaren/Mercedes-Benz MP4-16 qui avait permis à David Coulthard de s'imposer ici-même, en 2001. L'Ecossais terminant second du championnat de F1, cette année-là. Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs du Grand Prix de Monaco 2001. La domination de Michael Schumacher rendait les courses soporifiques. Avec Jean-Louis Moncet niant l'évidence jusqu'à l'excès : "Ouh la la, rien n'est joué ! Sur ce circuit, les freins souffrent terriblement ! Et les pneus... Tout peut arriver !" Sauf que cela finissait surtout par "arriver" aux concurrents du Baron Rouge, les McLaren et les Williams. Je me rappelle surtout du Grand Prix de Hongrie, regardé sur la minuscule TV de mon appartement Berlinois. Michael Schumacher était à un cheveux du titre et le Jean-Louis Moncet de RTL voulait nous faire croire que David Coulthard pouvait encore le contrer... L'Ecossais n'avait rien gagné depuis Monaco... La messe était dite.

Il y a un parallèle assez intéressant avec 2025. En 1997, David Coulthard s'était affirmé en leader de McLaren. L'Ecossais avait remporté la toute première course de la saison, en Australie. Le premier succès de McLaren, après trois interminables saisons de disettes. Pour 1998, McLaren gagnait Adrian Newey, tandis que Williams perdait Renault. D'aucuns s'attendaient à voir "DC1" champion du monde 1998. Pourtant, c'est Mika Hakkinen qui est sorti de la boite.
De même, en 2024, Lando Norris fut le leader de McLaren. Pourtant, maintenant que les "oranges" sont aux avant-poste, c'est Oscar Piastri qui semble plus à l'aise. Etre le chasseur ou le chassé, ce sont deux rôles différents. Il faut croire que l'Australien, comme Mika Hakkinen naguère, soit davantage taillé pour le costume.


Le salon est sponsorisé par Zondacrypto. L'outil de boursicotage de cryptos ne passe pas inaperçu : Lamborghini avec covering, une unicorne et une mannequin aux cheveux mauves ! Surtout, il a recruté Valtteri Bottas comme "ambassadeur". Mon avion décolle à 17h15 et je ne pourrais donc pas écouter le speech du Finlandais, programmé pour 16h.
On a connu la mode du bitcoin, puis des NFT et voici aujourd'hui le temps des "cryptos". Je suis un peu déçu de Valtteri Bottas. Il avait une image d'antistar de la F1. Moustache et coupe mulet, il postait des images de lui sirotant des bières ou sortant cul-nu d'un sauna, sur les réseaux sociaux. Il avait connu son quart d'heure de gloire chez Mercedes et il prenait sa placardisation avec philosophie. C'est donc décevant de le voir céder à l'argent facile d'un sponsor douteux. Je suis d'autant sceptique sur Zondacrypto que le ton de leur site web est particulièrement condescendant. On sent qu'ils visent de naïf 15-25 ans.
Cela dit, si j'étais Zondacrypto, je n'aurais pas embauché Valtteri Bottas. On l'a vu, le Finlandais est l'antithèse du pilote bling-bling. En bon Finlandais, c'est un taiseux, adepte des monosyllabes. Pas vraiment le genre de profil adéquat pour une opération de com'. A tout prendre, mieux valait embaucher Kimi Raikkonen, qui a une image plus destroy, davantage compatible avec les "cryptos bros". Mick Schumacher serait également un bon casting. Le "fils de" serait sans doute d'autant plus volontaire qu'il cherche à revenir dans la bulle médiatique, en tant que candidat à un baquet chez Cadillac.


Une rutilante Duesenberg J de 1930 avec une rare carrosserie d'origine. Les frères Duesenberg ont fondé leur entreprise en 1910. Ils se sont fait connaitre lorsque Jimmy Murphy remporta le Grand Prix de l'ACF 1921 et les 500 Miles d'Indianapolis, sur Duesenberg. Mais tout changea en 1926, lorsqu'Errett Lobban Cord prit les commandes.
La J, disposait d'un 8 cylindres en ligne 4,9l 265ch. En 1932, elle reçut un compresseur et devint SJ. C'était la première voiture de série à dépasser 200km/h. Prix de vente : 20 000$ (l'équivalent actuel de 350 000€.) Il faudra attendre la Lincoln Continental, en 1955, pour qu'une autre voiture ne dépasse les 20 000$ !
Duesenberg personnifiait les années folles. Un capot interminable, des chromes, des performances hors du commun... Le tout dans une époque marquée par la crise et le début du chômage de masse, aux USA.


La Shadow/Ford DN3, avec laquelle Tom Pryce marqua ses premiers points. Le pilote Gallois avait connu une carrière météorique : Formule Ford, F3... Entre 1970 et 1973, il collectionna les podiums et devint le fer de lance de Royale. Il était particulièrement à l'aise sous la pluie. L'équipe Token débuta avec lui à Spa, en 1974. Puis ce fut Monaco. La FIA lui refusa une superlicence. Token l'engagea au Grand Prix de Monaco F3, qu'il remporta.
Token ayant fait long feu, Tom Pryce termina la saison chez Shadow. Il inscrivit un premier point sur le Nürburgring, avec une DN3.
En 1975, il faisait jeu égal avec Jean-Pierre Jarier. Il décrocha la médaille de bronze sur un Zeltweg détrempé. En 1976, il obtint une autre 3e place, à Interlagos. Ce fut hélas son dernier podium. Un an plus tard, à Kyalami, Tom Pryce renversait un commissaire de piste qui traversait la voie. Le malheureux lâcha son gros extincteur, que le Gallois prit en pleine figure. Tom Pryce et le commissaire de piste moururent sur le coup. Hélas, le sport connaissait alors une série noire et on oublia un peu Tom Pryce.

Pour info, cette voiture était le mulet de l'équipe. Jean-Pierre Jarier a roulé avec en Suède, en Allemagne et en France, aux essais. Tom Pryce l'a crashée lors des essais du Grand Prix d'Autriche et il a couru avec, en Italie. Ce fut son unique course.


Une seconde Bugatti : à vue de nez, une Type 46. C'était l'ultime évolution de la Type 30 du début des années 20. Une Type 30 dont le 8 cylindres fut utilisé sur les "Grand Prix".

A l'instar de la Duesenberg sus-citée, il y avait une véritable envie de conserver l'esprit d'origine. Sachant que les Type 30/38/40/43/44/46 furent longtemps considérées comme des "petites Bugatti", donc transformable à merci.


Deux autres Bugatti d'un seul coup !

L'ancienne est une Type 57 Grand Raid de 1935. Gaston Descollas, représentant pour Marseille et pilote à ses heures, acheta le châssis nu. Il la dota de cette carrosserie torpédo désuète en 1935. Claire Descollas, son épouse, participa au Paris-St Raphaël avec. Puis son propriétaire triompha au Paris-Nice 1935 (d'où son surnom de "Bugatti Paris-Nice".) Il récidiva au FNCAF et au rallye des Alpes Françaises (la future Coupe des Alpes.) Vu son long empattement, difficile de l'imaginer à l'attaque dans les lacets et pourtant...
La carrosserie fut refaite lors de la restauration par un Allemand. Vendue par ArtCurial, à Rétromobile, en 2020, son palmarès a depuis été inscrit sur les flancs.

Une Bugatti EB110. C'est intéressant de voir comme la perception des choses bouge avec le temps. Dans les années 90-2000, Bugatti Spa était considéré comme une verrue par les bugattistes. A cause de l'aspect sacrilège de l'EB110, mais aussi les rumeurs entourant cette aventure... Tandis que les propriétaires de Veyron prenaient de haut ces supercars. C'est Volkswagen qui a réhabilité Bugatti Spa et qui a créé une filiation. Aujourd'hui, d'aucuns incluent les EB110 et EB112 dans les historiques de Bugatti.


Le Musée National de l'automobile (ex-collection Schlumpf) possède la plus impressionnante collection de Bugatti au monde... Mais, ironie de l'histoire, il n'est pas venu avec une seule production de Molsheim.

A la place, il expose un Peugeot 2008 DKR. Il avait permis à Sébastien Loeb de terminer 9e du Dakar 2016, avec quatre victoires d'étape à la clef.
La McLaren/Peugeot MP4/9, avec son V10 de 905. Fin 1994, ça avait été vu comme un désastre. Peugeot avait planifié son arrivé en F1 dès 1988. La firme au lion avait "vendu" qu'après le triplé au Mans, en 1993, elle allait quasiment jouer le titre F1 en 1994. Ce fut surtout un désastre, en terme de communication. Entre le feuilleton du non-recrutement d'Alain Prost, puis la signature de McLaren avec Mercedes-Benz (qui paya Peugeot pour sortir de son contrat)... Sportivement, ce fut la meilleure année de Peugeot comme motoriste F1.
Une MG Metro 6R4 ; ce n'est pas la même voiture que celle présente au centenaire MG de Rétromobile 2024.


Chez Fast'n Classic, toute une série de Ford Mustang customisées (le vendeur a le mérite de préciser que ce ne sont pas de vraies Shelby.)
Puis cette Auburn Speedster ; une réplique, bien sûr. Ca me rappelle le film Monsieur Destiné. Je l'avais vu sur Canal +, lors d'une des nombreuses absences de prof (NDLA : j'étais en lycée technique...) C'est une comédie très moraliste avec James Belushi. Il joue un employé de bureau qui a une vie professionnelle et sentimentale désastreuse (Linda Hamilton - alias Sarah Connor - joue sa femme.) Après un cocktail magique, James Belushi se retrouve PDG, marié à René Russo et propriétaire d'une belle collection de voitures. Evidemment, il regrette sa vie passée (et Linda Hamilton !) et se débrouille pour revenir comme avant. En gros, c'est Big ou La vie est belle, mais sans relief. On ne comprend pas vraiment pourquoi James Belushi tient à tout prix à retrouver sa vie d'avant. En fait, on n'a peu d'empathie pour le héros ; on le voit surtout comme un pleurnichard et un incapable. Un point intéressant, c'est qu'il y a une histoire d'investisseurs Japonais. C'était le mythe des businessmen Japonais aux poches sans fond... Et puis il y a la collection de voitures. Le film avait récupéré des répliques : Duesenberg J, 300 SL "papillon", Porsche 550 Spyder... Elles étaient filmées en plan large, avec peu de lumière, pour qu'on ne voit pas que c'était des fausses. Dans mes souvenirs, il y avait aussi une réplique d'Auburn. Comme celle-ci, mais rouge. Apparemment, c'était un "moment Mandela".


Dans la mezzanine, il y a ce négociant spécialisé en Fiat 500, qu'il restaure et personnalise.
Admirez, cette Abarth et cette Jolly "Vintimille". J'ose croire qu'elles sont en CG Collection, sinon, bonne chance pour le Contrôle Technique !
J'étais étonné par le carrossage positif de cette "Nuova 500". L'usure des pneus sur le bord de la bande de roulement confirme que ça n'est pas neuf. C'est surtout une faute grossière de réglage. Or, si le vendeur laisse passer des choses aussi évidentes, imaginez comment il est sourcilleux sur ce qui est moins visible... Donc très mauvais présage.


Jacques Saoutchik était carrossier. Son entreprise connu son apogée dans les années 30, alors que l'automobile Française de luxe était à son zénith. Après la guerre, les marques de prestige étaient KO. Aussi, Saoutchik se perdit dans un style surchargé, alors qu'un Farina (pas encore "Pinin") imposait des lignes l'efficacité d'un style épuré. Paul Saoutchik, fils de Jacques, tenta de sauver l'affaire. Mais en 1956, Saoutchik ferma ses portes.

En 2016, Ugur Sahin récupéra les droits du nom. Le designer créa la 300 GTC, une 300SL Roadster moderne. Elle est basée sur une AMG GT. Cette première réalisation de Saoutchik est l'une des têtes d'affiches de Top Marques.


Entreprise Monégasque, Venturi joue à domicile ! "Venturi", pour les plus vieux, cela évoque des coupés très artisanaux. Puis Venturi a voulu se faire une place parmi les constructeurs de GT, allant les défier sur circuits. Après un long coma, Venturi fut ressuscité à Monaco. Faute de moteur thermique, la Fetish devint un VE et Gildo Pastore, le héraut de l'électrique (jusqu'à l'arrivée de Tesla.) Venturi se relança ensuite en compétition, avec la FE.
En 2015, Gildo Pastor annonçait la fin de ses projets dans l'automobile : la Fetish ne sera jamais produite en série. En 2020, nouveau coup de tonnerre : l'écurie de FE (un temps satellite de Mercedes-Benz) était revendue (elle devint finalement l'équipe Maserati.) En 2022, nouveau projet : Astrolab (renommé depuis Venturi Space.) Venturi Space compte s'inviter sur le programme lunaire Artemis III. Flip est une espèce de drone terrestre, pour le transport de matériel. L'Astromobile (dessiné par Sacha Lakic, déjà auteur de la Fetish) est un robot d'exploration, sur lequel deux spationautes peuvent monter. C'est la star du stand.
En parallèle, Venturi Space compte produire un troisième véhicule. Il sera destiné à la mission lunaire de l'ASE.



Je suis au hall de supercars, mais Klassen est venu avec un Classe V. Le métier originel du préparateur Allemand, c'est la transformation de van, y compris des minibus. Voici son "V VIP".


Les deux-roues aussi, jouent les coquets !

La Ducati "Pramac Racing" n'est bien sûr qu'un covering.


Une Mustang à la carrosserie à peu près d'origine, mais surélevée et chaussée de pneus tout-terrains. Pas vraiment convaincu, d'un point de vue technique : elle est alourdie et le centre de gravité se retrouve haut perché. Sans parler du VAE à l'arrière. Mais d'un point de vue esthétique, c'est rigolo. On dirait une de ces images générées sous IA, qui n'ont ni queue, ni tête.


Rimac poursuit son bonhomme de chemin. Le fabricant d'hypercars électrique croate est surtout célèbre pour l'accident grave de Richard Hamond. L'animateur de The Grand Tour était sortie de la route, avec une Rimac, lors du tournage d'une séquence.
Depuis 2018, Porsche est actionnaire du constructeur. En 2021, Rimac s'est rapproché de Bugatti, sous le parrainage de Porsche. Côté ventes, les Rimac ne courent pas les rues ! La Concept One, celle de Richard Hamond, fut produite à 8 exemplaires. La Nevera débuta au salon de Genève 2018, sous la forme du concept-car Concept Two. Elle est produite "en série" depuis 2022. Même si officiellement, seules une cinquantaine ont été vendues. A Top Marques, Rimac cherche donc des acheteurs. Ses quatre moteurs développent une puissance totale de 1 407kW (soit l'équivalent de 1 914ch !), alimentés par des batteries maison 120kWh. Elle atteint les 100km/h en 1,81 secondes et les 300km/h en 9,22 secondes. Une Nevera R, poussée à 2 107kW, était annoncée par le salon et elle brille par son absence.

C'est la première Rimac que je vois en vrai. Je ne suis pas fan. La fiche technique est délirante, mais la ligne de la Nevera manque cruellement de personnalité. Même dans cette livré "After Eight".


On reste en Croatie avec Tedson. Il s'est fait connaitre du grand public, ici-même, en 2022, avec sa Daydream. Il s'agit d'une Porsche 911 (964) restomod. Le flat-six est réalésé à 4,0l et surtout, accouplé à un moteur électrique. Puissance totale : 540ch, soit plus du double d'une Carrera 2. Tedson peut aussi métamorphoser votre 993.

Je remarque surtout la robe façon art cars. Du moins, cela reprend cette tendance aperçue à Maison & Objet : en accumulant les références à la pop-culture, on finit par obtenir un message, non ?


Bugatti, suite et fin, avec les modernes !

Voici l'une des 40 Bolide. Cette hypercar ne peut être immatriculée. De vagues rumeurs ont évoqué un engagement en WEC. Mais la voiture n'est pas taillée pour.

Deux Veyron. Voiture du seconde retour de la marque, la Veyron est désormais une "occasion".


"La nouvelle Ferrari F1, vue par les tifosi, lors des tests hivernaux (allégorie.)"

Ferrari effectue un début de saison modeste. Certes, la double-disqualification Chinoise pèse lourd dans le bilan comptable. Mais le reste de la moisson, c'est une victoire sprint pour Lewis Hamilton et un podium pour Charles Leclerc. La SF-25 est la première voiture conçue entièrement durant l'ère Frédéric Vasseur. A mettre à son passif, il y a le non-recrutement d'Adrian Newey. Et puis il n'a pas résolu des problèmes de stratégie. Les voitures arrivent aux places où elles se sont qualifiées, point. A Bahreïn, les Red Bull dorment au stand, Lando Norris se paye un drive-through, George Russell a des pépins et les Ferrari n'en profitent pas... Charles Leclerc, parti 2e, finit carrément au pied du podium ! A Imola, comme tout le monde, Ferrari devrait disposer d'une évolution. Il va falloir redresser le tir. Sans quoi, à ce train-là, Williams va les doubler au championnat !

Pour en revenir à Top Marques, notez qu'il y a peu de meublage. C'est ma première visite, donc je manque de repère sur le nombre de voitures exposées, la qualité des exposants, etc.
Le billet est à 50€, mais les enfants de moins de 12 ans rentrent gratuitement. On est à Monaco, c'est un évènement exclusif. Le prix du billet est un moyen d'écarter économiquement les jeunes des quartiers. Du reste, le prix du parking ou du sandwich sont plus raisonnables que porte de Versailles (!) Notez aussi qu'au Forum Grimaldi, il y a relativement peu de hors-sujet. Vous payez pour voir des voitures, pas Maxi-Toys, Vulcanet et les vendeurs de pralines ! Alors qu'au dernier Mondial de Paris, entre le hall 7 et le hall 5.1, le promoteur se moquait du monde.


Johnny Cecotto a eu plusieurs vies. En 1975, le Vénézuélien déboulait en Moto GP, à 19 ans (ce qui était précoce pour l'époque), remportant d'emblée la catégorie 350. L'année suivante, il remportait les Daytona 200 à la barbe de Kenny Roberts. Malheureusement, des mauvaises chutes l'empêchèrent de briller en 500. Il termina 3e en 1978, lors d'une de ses rares saisons complètes.
En 1980, il s'offrit quelques piges en F2, sans vraiment convaincre. Deux ans plus tard, il abandonna les 2-roues et revint en tant que pilote officiel BMW. Il termina vice-champion. Il débuta en F1 en 1983, avec une Théodore en pleine déconfiture. Il poursuivit avec Toleman. Hélas pour lui, il avait un équipier ambitieux : un certain Ayrton Senna. Ted Toleman manqua de budget a mi-saison et le Vénézuélien fut sacrifié.
A 28 ans, sa carrière en F1 était déjà finie. Il retrouva BMW, comme pilote de tourisme. ETCC, DTM, puis STW, il porta les couleurs de la firme à l'hélice pendant près de 20 ans. Le point d'orgue fut des participations en FIA-GT avec la McLaren F1 GTR et les 24 heures du Mans sur BMW V12 LMR.
A 45 ans, il raccrocha le casque pour mieux pousser son fils, Johnny Cecotto Jr. Animateur de l'oubliable Formula Master (l'ancêtre du GP3), le fiston participa à 9 (!) saisons de GP2/F2, sans jouer les avant-postes.
Retour aux stands pour le fils. Le père, lui, créa Stars M.C., un négociant en voitures d'exception. A Top Marques, il s'est offert un vaste stand aux couleurs de Mansory.

Kourosh Mansory, c'est l'ultime représentant d'un tuning ostentatoire, lourd, criard et complètement délirant. Le jackytuning de luxe ! Il ferait passer Willy Koenig ou Uwe Gemballa pour des préparateurs sobres ! Vous trouvez le G, l'Urus ou le Cullinan trop discrets ? Mansory s'en occupe ! Bien sûr, le stand attire les curieux. Kourosh Mansory, avec sa curieuse barbiche de pharaon, semble indifférent au public. Et si vous vous demandez qui achète cela, la réponse est sans doute dans ce narguilé Mansory en carbone...


La Maserati Biturbo fut un demi-succès pour la marque au trident. Grâce à elle, la firme au trident pu prendre le virage des années 80. Elle s'offrit même des records de production. Mais le développement fut trop lent. De plus, la fiabilité et la finition déplorable des premiers exemplaires ruinèrent sa réputation. Enfin, il y eu la personnalité volcanique d'Alejandro de Tomaso, prompt à se brouiller avec tous ses partenaires... La Biturbo aurait pu mieux faire.
La famille des Biturbo est très touffue. La Shamal y occupait une place à part. Elle reprenait la plateforme raccourci des Spyder et Karif, mais avec un inédit V8 3,2l, que l'on retrouva ensuite sur la Quattroporte III. D'ailleurs, sa ligne signé Marcello Gandini annonçait la future berline, dû au même designer. De quoi en faire un gros coupé aux performances exceptionnelle. Hélas, elle arriva un peu tard. Maserati n'ayant quasiment plus de distributeurs officiels hors de la botte.

Modena Automobili est un fabricant de restomod. Sa deuxième création, c'est cette Shamal Biturbo. Avec 369 unités, les Shamal étaient très rares. Elles le sont encore plus, 30 ans plus tard. Modena Automobili est donc parti d'une Biturbo (le modèle originel) très fatiguée. Voilà pourquoi c'est une 4 places. Roberto Corradi - chef de produit de Maserati - et Gianluca di Oto - ancien chef de projet de la MC20 - ont donné un coup de main.
La Shamal Biturbo possède un V6 3,0l de la Ghibli actuelle, poussé à 500ch. Il a fallu modifier le châssis pour faire rentrer la boite de vitesse ZF à 8 rapports de cette même Ghibli.


On termine avec Lafitte Automobili.

Neveu de Jacques, Bruno Laffite anima les pelotons hexagonaux de monoplace, dans les années 90. Le point d'orgue, ce fut une 4e place en championnat "B" de F3 1997. Bruno Laffite espéra ensuite un baquet en Indy Racing League, sur les traces de Stephan Grégoire (ancien lauréat de la F3 "B".) Sans succès.
Il réapparut sur les écrans de radar 20 ans plus tard, à Dubaï, avec la Zarooq. Un buggy tout-terrain 4RM et homologué route. L'ancien pilote était numéro 2 de l'affaire. En 2020, Bruno Laffite montait Laffite Supercars avec madame, aux Etats-Unis. La Zarroq devint G-Tec. Il était accompagné de deux hypercars, Il était accompagné par la Barchetta et la LM, signées GFG (la nouvelle société des Giugiaro père et fils.) En 2023, Bruno Laffite réapparait avec Laffite Automobili, domiciliée en Italie.
La Zarooq/G-Tec s'appelle désormais Atrax. La LM1 sur la stand de Top Marques a été dévoilée au Grand Prix de Miami 2023. Comme les Barchetta et LM de 2020, elle a été construite par Gianetti. Ce prototypiste Italien s'est appliqué ; cette fois et la LM1 est roulante. Elle est propulsée par un V8 biturbo 1000ch, signé Autotecnica.

C'est difficile de parler franchement de ce genre de voitures, sans risquer un procès en diffamation. Il faut saluer l'abnégation de Bruno Laffite. Mais du reste, produire une voiture de route, fusse en toute petite série, réclame énormément de moyens techniques et financiers. Or, je n'ai pas l'impression qu'il possède de quoi industrialiser la LM1...


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