Top Marques 2025
Je me suis rendu à Monaco pour voir Top Marques. J'étais en quête de voitures superlatives, de baroque, de superflu, d'ostentatoire, de déraisonnable... Et je suis servi !
Les abords
Ce duo de "G" pose d'emblée le tableau. Le négociant allemand Black Fox est venu avec ces deux tout-terrains au style... Hum... Particulier.
Le G63 AMG à pneus à flancs blanc est déjà vendu. Le G500 Brabus 4x4² est 195 000€. Mais parce que c'est vous, Black Fox vous le fait à 163 900€.
Top Marques a vite compris que sa clientèle d'ultra-riches s'intéressait également aux avions ou aux yacht.
Junkers Aircraft en profite pour exposer son A50.
Hugo Junkers avait fondé une entreprise de chaudières et de chauffe-eau. A l'approche de la Première Guerre Mondiale, Junkers se diversifia dans l'aviation. Durant l'entre-deux guerres, Junkers connu des fortunes diverses. Elle revendit sa branche thermique à Bosch et se spécialisa dans les avions de ligne. Le best-seller de Junkers resta le Ju 52 (alias "Tata Juju".) Son fuselage strié aurait inspiré le Type H.
Junkers s'est largement compromis avec les nazis. L'entreprise développa de sinistres bombardiers, comme le Ju 87 "Stuka".
Après-guerre, l'industrie allemande de l'aéronautique connu une vague de concentrations. Junkers disparu dans MBB, qui devint DASA, puis EADS et enfin, Airbus Group.
Depuis 2015, la marque renait, dans l'aviation sportive.
René Bellu parlait de deux Type 73. Mais aujourd'hui, il y en a cinq, voire sept !
En 1947, Ettore Bugatti concevait le Type 73. Il avait d'une part débuté la construction d'une série de monoplace 73C (1500 à compresseur) et d'autre part, une 73A (1500 atmo) "de route". Pour info, les voitures étaient assemblées chez La Licorne. Une 73C fut exposée (sans moteur) au salon de Paris 1947, tandis que Marcel Pourtout proposa un dessin pour la 73C. Ettore Bugatti était mort fin août et après le salon, la société n'avait plus un sou vaillant. L'agent Bugatti de Belgique, Jean de Dobbeleer, acheta le châssis de 73C (73001.) Elle couru avec une carrosserie "Grand Prix" complètement surannée. Une seconde 73C (73004) aurait été terminée et elle fut aperçue en course. Licorne avait récupéré une 73A (73003 ?) avec moteur. Le constructeur tenta de la produire, mais il fit faillite. 73003 reçu finalement la carrosserie Pourtout.
En 1960, Roland Bugatti vendit la société à Hispano-Suiza. Hispano-Suiza aurait alors liquidé une partie de pièces (NDLA : une autre "brocante" eu lieu en 1979.) Jean de Dobbeleer aurait trouvé une autre 73C, en pièces détachées (73002.) Du moins, c'est ce que Serge Pozzoli déclara à Tom Wheatcroft, lorsqu'il acheta la voiture pour son musée de Donington. Sachant que Serge Pozzoli avait tendance à inventer, plutôt que de dire "je ne sais pas". Bart Loyens, négociant en Bugatti, récupéra un autre châssis (73005.) En 1963, Fritz Schlumpf récupéra une 73A (a priori l'ex-La Licorne) avec deux moteurs. 73003 est depuis à la Cité de l'auto de Mulhouse, équipée d'un 1500 de Type 252 (mais atmo.) 73001 serait au Japon, avec un nouvel avant. John Barton a récupéré 73004 et il la restaura dans les années 80, s'inspirant de 73001. Tom Dark récupéra 73005 et la restaura dans l'esprit de 73004 (donc de 73001.)
Et voilà que John Barton prétend avoir déniché deux châssis : 73002 et 73003. 73003 fut carrossée dans un style de barquette "Touring", tandis que 73002 s'inspirerait d'un dessin de Marcel Pourtout, toujours en barquette !
De même, en 2024, Lando Norris fut le leader de McLaren. Pourtant, maintenant que les "oranges" sont aux avant-poste, c'est Oscar Piastri qui semble plus à l'aise. Etre le chasseur ou le chassé, ce sont deux rôles différents. Il faut croire que l'Australien, comme Mika Hakkinen naguère, soit davantage taillé pour le costume.
On a connu la mode du bitcoin, puis des NFT et voici aujourd'hui le temps des "cryptos". Je suis un peu déçu de Valtteri Bottas. Il avait une image d'antistar de la F1. Moustache et coupe mulet, il postait des images de lui sirotant des bières ou sortant cul-nu d'un sauna, sur les réseaux sociaux. Il avait connu son quart d'heure de gloire chez Mercedes et il prenait sa placardisation avec philosophie. C'est donc décevant de le voir céder à l'argent facile d'un sponsor douteux. Je suis d'autant sceptique sur Zondacrypto que le ton de leur site web est particulièrement condescendant. On sent qu'ils visent de naïf 15-25 ans.
Cela dit, si j'étais Zondacrypto, je n'aurais pas embauché Valtteri Bottas. On l'a vu, le Finlandais est l'antithèse du pilote bling-bling. En bon Finlandais, c'est un taiseux, adepte des monosyllabes. Pas vraiment le genre de profil adéquat pour une opération de com'. A tout prendre, mieux valait embaucher Kimi Raikkonen, qui a une image plus destroy, davantage compatible avec les "cryptos bros". Mick Schumacher serait également un bon casting. Le "fils de" serait sans doute d'autant plus volontaire qu'il cherche à revenir dans la bulle médiatique, en tant que candidat à un baquet chez Cadillac.
La J, disposait d'un 8 cylindres en ligne 4,9l 265ch. En 1932, elle reçut un compresseur et devint SJ. C'était la première voiture de série à dépasser 200km/h. Prix de vente : 20 000$ (l'équivalent actuel de 350 000€.) Il faudra attendre la Lincoln Continental, en 1955, pour qu'une autre voiture ne dépasse les 20 000$ !
Duesenberg personnifiait les années folles. Un capot interminable, des chromes, des performances hors du commun... Le tout dans une époque marquée par la crise et le début du chômage de masse, aux USA.
Token ayant fait long feu, Tom Pryce termina la saison chez Shadow. Il inscrivit un premier point sur le Nürburgring, avec une DN3.
En 1975, il faisait jeu égal avec Jean-Pierre Jarier. Il décrocha la médaille de bronze sur un Zeltweg détrempé. En 1976, il obtint une autre 3e place, à Interlagos. Ce fut hélas son dernier podium. Un an plus tard, à Kyalami, Tom Pryce renversait un commissaire de piste qui traversait la voie. Le malheureux lâcha son gros extincteur, que le Gallois prit en pleine figure. Tom Pryce et le commissaire de piste moururent sur le coup. Hélas, le sport connaissait alors une série noire et on oublia un peu Tom Pryce.
La carrosserie fut refaite lors de la restauration par un Allemand. Vendue par ArtCurial, à Rétromobile, en 2020, son palmarès a depuis été inscrit sur les flancs.
La McLaren/Peugeot MP4/9, avec son V10 de 905. Fin 1994, ça avait été vu comme un désastre. Peugeot avait planifié son arrivé en F1 dès 1988. La firme au lion avait "vendu" qu'après le triplé au Mans, en 1993, elle allait quasiment jouer le titre F1 en 1994. Ce fut surtout un désastre, en terme de communication. Entre le feuilleton du non-recrutement d'Alain Prost, puis la signature de McLaren avec Mercedes-Benz (qui paya Peugeot pour sortir de son contrat)... Sportivement, ce fut la meilleure année de Peugeot comme motoriste F1.
Une MG Metro 6R4 ; ce n'est pas la même voiture que celle présente au centenaire MG de Rétromobile 2024.
Puis cette Auburn Speedster ; une réplique, bien sûr. Ca me rappelle le film Monsieur Destiné. Je l'avais vu sur Canal +, lors d'une des nombreuses absences de prof (NDLA : j'étais en lycée technique...) C'est une comédie très moraliste avec James Belushi. Il joue un employé de bureau qui a une vie professionnelle et sentimentale désastreuse (Linda Hamilton - alias Sarah Connor - joue sa femme.) Après un cocktail magique, James Belushi se retrouve PDG, marié à René Russo et propriétaire d'une belle collection de voitures. Evidemment, il regrette sa vie passée (et Linda Hamilton !) et se débrouille pour revenir comme avant. En gros, c'est Big ou La vie est belle, mais sans relief. On ne comprend pas vraiment pourquoi James Belushi tient à tout prix à retrouver sa vie d'avant. En fait, on n'a peu d'empathie pour le héros ; on le voit surtout comme un pleurnichard et un incapable. Un point intéressant, c'est qu'il y a une histoire d'investisseurs Japonais. C'était le mythe des businessmen Japonais aux poches sans fond... Et puis il y a la collection de voitures. Le film avait récupéré des répliques : Duesenberg J, 300 SL "papillon", Porsche 550 Spyder... Elles étaient filmées en plan large, avec peu de lumière, pour qu'on ne voit pas que c'était des fausses. Dans mes souvenirs, il y avait aussi une réplique d'Auburn. Comme celle-ci, mais rouge. Apparemment, c'était un "moment Mandela".
Admirez, cette Abarth et cette Jolly "Vintimille". J'ose croire qu'elles sont en CG Collection, sinon, bonne chance pour le Contrôle Technique !
J'étais étonné par le carrossage positif de cette "Nuova 500". L'usure des pneus sur le bord de la bande de roulement confirme que ça n'est pas neuf. C'est surtout une faute grossière de réglage. Or, si le vendeur laisse passer des choses aussi évidentes, imaginez comment il est sourcilleux sur ce qui est moins visible... Donc très mauvais présage.
En 2015, Gildo Pastor annonçait la fin de ses projets dans l'automobile : la Fetish ne sera jamais produite en série. En 2020, nouveau coup de tonnerre : l'écurie de FE (un temps satellite de Mercedes-Benz) était revendue (elle devint finalement l'équipe Maserati.) En 2022, nouveau projet : Astrolab (renommé depuis Venturi Space.) Venturi Space compte s'inviter sur le programme lunaire Artemis III. Flip est une espèce de drone terrestre, pour le transport de matériel. L'Astromobile (dessiné par Sacha Lakic, déjà auteur de la Fetish) est un robot d'exploration, sur lequel deux spationautes peuvent monter. C'est la star du stand.
En parallèle, Venturi Space compte produire un troisième véhicule. Il sera destiné à la mission lunaire de l'ASE.
Depuis 2018, Porsche est actionnaire du constructeur. En 2021, Rimac s'est rapproché de Bugatti, sous le parrainage de Porsche. Côté ventes, les Rimac ne courent pas les rues ! La Concept One, celle de Richard Hamond, fut produite à 8 exemplaires. La Nevera débuta au salon de Genève 2018, sous la forme du concept-car Concept Two. Elle est produite "en série" depuis 2022. Même si officiellement, seules une cinquantaine ont été vendues. A Top Marques, Rimac cherche donc des acheteurs. Ses quatre moteurs développent une puissance totale de 1 407kW (soit l'équivalent de 1 914ch !), alimentés par des batteries maison 120kWh. Elle atteint les 100km/h en 1,81 secondes et les 300km/h en 9,22 secondes. Une Nevera R, poussée à 2 107kW, était annoncée par le salon et elle brille par son absence.
Le billet est à 50€, mais les enfants de moins de 12 ans rentrent gratuitement. On est à Monaco, c'est un évènement exclusif. Le prix du billet est un moyen d'écarter économiquement les jeunes des quartiers. Du reste, le prix du parking ou du sandwich sont plus raisonnables que porte de Versailles (!) Notez aussi qu'au Forum Grimaldi, il y a relativement peu de hors-sujet. Vous payez pour voir des voitures, pas Maxi-Toys, Vulcanet et les vendeurs de pralines ! Alors qu'au dernier Mondial de Paris, entre le hall 7 et le hall 5.1, le promoteur se moquait du monde.
En 1980, il s'offrit quelques piges en F2, sans vraiment convaincre. Deux ans plus tard, il abandonna les 2-roues et revint en tant que pilote officiel BMW. Il termina vice-champion. Il débuta en F1 en 1983, avec une Théodore en pleine déconfiture. Il poursuivit avec Toleman. Hélas pour lui, il avait un équipier ambitieux : un certain Ayrton Senna. Ted Toleman manqua de budget a mi-saison et le Vénézuélien fut sacrifié.
A 28 ans, sa carrière en F1 était déjà finie. Il retrouva BMW, comme pilote de tourisme. ETCC, DTM, puis STW, il porta les couleurs de la firme à l'hélice pendant près de 20 ans. Le point d'orgue fut des participations en FIA-GT avec la McLaren F1 GTR et les 24 heures du Mans sur BMW V12 LMR.
A 45 ans, il raccrocha le casque pour mieux pousser son fils, Johnny Cecotto Jr. Animateur de l'oubliable Formula Master (l'ancêtre du GP3), le fiston participa à 9 (!) saisons de GP2/F2, sans jouer les avant-postes.
Retour aux stands pour le fils. Le père, lui, créa Stars M.C., un négociant en voitures d'exception. A Top Marques, il s'est offert un vaste stand aux couleurs de Mansory.
La famille des Biturbo est très touffue. La Shamal y occupait une place à part. Elle reprenait la plateforme raccourci des Spyder et Karif, mais avec un inédit V8 3,2l, que l'on retrouva ensuite sur la Quattroporte III. D'ailleurs, sa ligne signé Marcello Gandini annonçait la future berline, dû au même designer. De quoi en faire un gros coupé aux performances exceptionnelle. Hélas, elle arriva un peu tard. Maserati n'ayant quasiment plus de distributeurs officiels hors de la botte.
La Shamal Biturbo possède un V6 3,0l de la Ghibli actuelle, poussé à 500ch. Il a fallu modifier le châssis pour faire rentrer la boite de vitesse ZF à 8 rapports de cette même Ghibli.
Il réapparut sur les écrans de radar 20 ans plus tard, à Dubaï, avec la Zarooq. Un buggy tout-terrain 4RM et homologué route. L'ancien pilote était numéro 2 de l'affaire. En 2020, Bruno Laffite montait Laffite Supercars avec madame, aux Etats-Unis. La Zarroq devint G-Tec. Il était accompagné de deux hypercars, Il était accompagné par la Barchetta et la LM, signées GFG (la nouvelle société des Giugiaro père et fils.) En 2023, Bruno Laffite réapparait avec Laffite Automobili, domiciliée en Italie.
La Zarooq/G-Tec s'appelle désormais Atrax. La LM1 sur la stand de Top Marques a été dévoilée au Grand Prix de Miami 2023. Comme les Barchetta et LM de 2020, elle a été construite par Gianetti. Ce prototypiste Italien s'est appliqué ; cette fois et la LM1 est roulante. Elle est propulsée par un V8 biturbo 1000ch, signé Autotecnica.
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