Army Museum Port Dickson


D'habitude, mes voyages ont un lien avec l'automobile. Je me suis déplacé en tant que professionnel de l'automobile. Je me suis déplacé sur mon temps de loisir, mais pour assister à un évènement en lien avec l'automobile. Voire, j'y vais dans un but 100% loisirs, mais j'ai réalisé des reportages sur place. A Bali, j'étais content de moi : pas d'interview, pas de salon, pas d'épreuve sportive, pas de fournisseurs à voir... Juste de la farniente. Puis j'ai été invité en Malaisie. On m'a proposé un tour dans un musée militaire. Et j'ai replongé. Car ils ont beaucoup, beaucoup de véhicules militaires terrestre...

Malacca

Le musée, c'est en fait deux anciens bâtiments à deux niveaux, avec quatre salles par niveau. Les salles sont classés dans le désordre. Alors tentons un peu d'établir une chronologie.

Une des salles ressemblent à l'attraction pirate des Caraïbes, avec ses forts, ses bateaux... Et ses pirates !

Le détroit de Malacca est au croisement de l'océan Indien et l'océan Pacifique. Même aujourd'hui, c'est un point de passage maritime obligatoire entre l'Extrême orient et le sous-continent Indien, avec l'Arabie et l'Afrique en arrière plan. Donc une zone forcément disputée.
A la fin du XIVe siècle, un prince de Sumatra s'installa là, après avoir été chassé par les Javanais. Mais un vassal des Siam (l'actuel Thaïlande) occupait déjà la zone. Le prince, Parameswara, tua le vassal et de peur des représailles, il se plaça sous la protection des Chinois. La dynastie Ming, qui était dans une stratégie de conquête de la Mer de Chine Méridionale, en profita pour ouvrir une route commercial vers l'Inde. Malacca devenant un comptoir. L'échange était à double-sens et les Arabes en profitèrent pour convertir les populations de Malacca à l'islam.
Depuis Marco Polo, les Européens connaissaient l'existence de Borneo et de Java. Et surtout, de leurs importantes production d'épices. A la fin du XVe siècle, les Portugais lorgnaient sur Malacca. Ils finirent par prendre le comptoir en 1511 et le transformèrent en ville fortifiée. Comme souvenir de cette époque, le musée affiche un drapeau portugais (NDLA : à l'envers !) Deux sultanats Malais firent pression sur les Portugais. La Compagnie des Indes Orientales (VOC) profita de l'affaiblissement des Lusitaniens pour prendre Malacca, en 1641. Malacca resta Néerlandaise pendant deux siècles. Napoléon ayant pris les Pays-Bas, la ville devint théoriquement Française. Elle fut capturée par les Anglais, déjà en possession de ce qui allait devenir Singapour. A l'issue de la conférence de Vienne, Malacca redevint Néerlandaise. Mais les Britanniques exigèrent Malacca, en échange de quoi ils laissaient Batavia (l'actuelle Djakarta) tranquille. Ainsi débuta la dichotomie entre la future Indonésie et la future Malaisie...

Seconde Guerre Mondiale

Le 8 décembre 1941, une heure avant Pearl Harbour, les Japonais débarquèrent en Malaisie. Il leur fallu près de deux mois pour conquérir l'ensemble du territoire.

Le Japon était, de très loin, le pays le plus développé d'Asie. Mais dans l'absolu, il restait arriéré. Faute de camions en nombre suffisant, l'infanterie se déplaçait à vélo. Ces vélos étaient construits à Tianjin, par des travailleurs forcés Chinois. Après guerre, les Chinois renommèrent l'usine Flying Pigeon et elle allait équiper des millions de Chinois.

Les Japonais bombardèrent intensément l'Asie du Sud-Est. Pour pouvoir couvrir de grandes distances, il fallait être léger et donc, les avions Japonais étaient peu blindés. Plus tard, les avions Américains n'allaient faire qu'une bouchée des fragiles aéronefs nippons...

Ce tank Mitsubishi Ha-Go n'est qu'une réplique. Il a été créé pour la série TV Anglaise The Singapore Grip. Une série racontant une romance, sur fond d'invasion de Singapour par l'armée impériale. Ce tank n'avait donc qu'un rôle secondaire. Le décorateur a tout de même tenu à être au plus proche de la réalité.

La Ha-Go est typique de l'armement nippon. Il fut redoutable durant la première phase de la guerre, face à des unités d'infanteries uniquement équipées d'armes légères.
Puis les Américains et plus tard les Britanniques débarquèrent avec des troupes mieux équipées. Le Ha-Go était trop lent, peu blindé et son armement principal était trop petit. Les tanks alliés n'en firent qu'une bouchée. Sachant que contrairement aux alliés, l'armement japonais évolua peu durant le conflit. Ils ne disposaient donc pas d'un tank plus moderne, en quantité suffisante. Les Japonais optèrent alors pour des attaques suicides (dites "banzai".)

Les Anglais sont représentés par ces deux BSA, disposées dans deux bâtiments différents ! Les motos avaient un rôle essentiel dans la reconnaissance et la transmission d'informations. Dans la Malaisie des années 40, alors couverte de jungle, c'était parfois le seul moyen de transport motorisé possible. Les suspensions et les selles de ces meules sont particulièrement spartiates. Néanmoins, on peut imaginer que lorsque vous avez un Zéro aux fesses, votre confort est le cadet de vos soucis...

Indépendance et fourniture Britannique

L'indépendance Malaisienne fut assez compliquée. Contrairement à l'Indonésie voisine, il n'y avait pas un mouvement d'indépendance unifiée. D'où des solutions à la carte. Après la guerre, la Grande-Bretagne proposa à différentes régions de devenir des territoire distincts, mais suzerains de Londres. Il y eu ainsi les colonies de Malaya, Sarawak, Sabah (malgré les prétentions Philippines) et Brunei (le seul à avoir maintenu une monarchie traditionnelle.) Singapour étant une colonie à l'ancienne.
En 1948, Malaya devint indépendante. Sarawak, Bruneï et Sabah songèrent à former un état unique, mais le projet fit long feu. En 1963, Malaya, Singapour, Sarawak et Sabah se réunirent dans la Malaysia. Mais les communautés Malaises et Chinoises se luttèrent pour prendre les commandes. En 1965, Singapour - à majorité Chinoise - quitta le Malaysia, qui devint Malaisie. Bruneï préféra rester sous la coupe Britannique, avant de devenir indépendant, en 1984.

La Malaisie conserva de bons rapports avec l'ancienne puissance coloniale. Les premiers équipements de l'armée Malaisienne étaient des véhicules Britanniques de la Seconde Guerre Mondiale. Comme ce véhicule de reconnaissance Morris Mk 2. 

Un Daimler Dingo, conçu par BSA.


Un Bren Carrier, alias tankette. Il était produit par Vickers-Armstrongs. 
C'est à dire non pas le constructeur Armstrong-Siddeley, mais ça maison-mère, un équipementier aéronautique ! Les tankettes étaient avant tout des véhicules de reconnaissance. Petits et maniables, ils permettaient d'atteindre discrètement des points difficiles. Certaines armées (comme la Pologne ou la Chine) utilisèrent des tankettes pour des offensives. Problème : les occupants étaient assis sur la carrosserie. Ils n'avaient aucune protection sur le dessus et leurs bustes dépassaient, tels des chiens de prairies ! Pour un sniper ennemi, cela tournait au tir à la carabine...
Star des salons de l'armement, dans les années 30, les tankettes furent éloignés du front, dès les premiers combats de la Seconde Guerre Mondiale. Même comme tracteur d'artillerie, ils étaient trop vulnérables.


Ce drôle de camion est en fait un tracteur d'artillerie. Le Scamell Pioneer fut conçu à la fin des années 20, pour déplacer des engins de chantier. Il avait été conçu pour aller là où il n'y avait pas encore de route, notamment dans les colonies. D'où de bonnes aptitudes en tout-terrain.
En 1935, la Grande-Bretagne réalisa que son armée était sous-mécanisée, alors que les tensions avec l'Allemagne allaient crescendo. Le War Office acheta à la hâte des Scamell Pioneer, tout en faisant étudier un vrai tracteur d'artillerie. L'AEC Matador finit par arriver, mais les Pioneer restèrent en service durant la Seconde Guerre Mondiale.


A peine indépendant, le Malaya dut faire face à une guérilla maoïste. En fait, il y eu trois vagues successives. Une première dans les années 50, dans la roue de l'arrivée de Mao au pouvoir. Une seconde dans les années 60, alors que la Chine tente "d'exporter" la guerre du Vietnam, en déstabilisant les pays proches des Américains. Et une troisième vague, à la fin des années 70. Il s'agissait d'une branche radicale du Parti Communiste Malaisien (PKM) qui avait refusé de déposer les armes, après la normalisations des relations entre la Malaisie et la Chine.

A chaque fois, les guérilleros se cachaient dans la jungle. Notamment en creusant des galeries. Une galeries souterraine et un campement sont reconstitués dans le musée.

Le PKM alla d'échecs en échecs. Le PKM surfait sur le mécontentement anticolonial. L'indépendance du Malaya, puis la fondation du Malaysia sapèrent la raison d'être du PKM.
En 1968, le PKM réussit une attaque sur une base militaire. Mais cela restait un mouvement sino-Chinois. En 1969, il y eu des émeutes anti-Chinois à Kuala Lumpur. 4 ans après l'échec du Malaysia, les Chinois de Malaisie étaient soupçonnés systématiquement d'être des membres du PKM. En particulier les immigrés plus ou moins clandestins ayant fui Le Grand Bon en Avant. La Malaisie, jusqu'ici proche de Taïwan, reconnu Pékin comme "vraie Chine" en 1974. Ca ne calma pas le sentiment anti-Chinois, accussé de tenir les leviers économiques (d'où la création de Proton par et pour les Malais.) Une branche du PKM continua le combat, à la frontière avec la Thaïlande. La Chine et le Vietnam avaient pris leurs distances avec la guérilla. Avec la chute du Mur, elle comprit qu'elle était dans l'impasse. Le PKM s'est officiellement dissout en 1989.


Pendant ce temps, le Malaysia, puis la Malaisie, continuait de s'approvisionner en VO made in UK.

Voici ainsi un Daimler Ferret. Dévoilé en 1950, ce blindé léger, fut produit même après le rachat de Daimler par Jaguar !


Dans les années 50-60, Jaguar devenait hégémonique dans le premium Britannique. Asphyxiés, les concurrent mirent le paquet sur le militaire. Après Daimler, voici Alvis et son Scorpion. Ce n'est pas un tank, mais un véhicule de reconnaissance chenillé.

Ce petit camion moche est un très rare Gomba Stonefield P5000.

Dans les années 70, British Leyland laissa mourir la plupart des programmes militaires. Jim McKelvie, qui avait développé Volvo Trucks en Grande-Bretagne, y vit une opportunité. Il conçu un camion militaire à cabine avancé, le Stonefield. Ici, a priori, on est face à une version équipée d'un V8 Chrysler (une version à V6 Ford était également proposée.)
Handley Page était un constructeur d'avions régionaux. A sa disparition, en 1970, Scottish Aviation racheta la propriété du Jetstream et son usine de Cumnock, en Ecosse. Scottish Aviation disparut à son tour, en 1977. Jim McKelvie reprit l'usine de Cumnock pour produire le Stonefield.

Hélas pour McKelvie, en 1979, Margaret Thatcher devint Premier Ministre. Elle annonça immédiatement une réduction des budgets militaires, dans le cadre d'un grand plan d'austérité. Un coup pour Stonefield.
En 1980, Stonefield fut repris par Abdul Shamji. Comme tous les Ougandais d'origine Indienne, il fut expulsé par Amin Dada en 1972. Arrivé à Londres, il fit fortune dans le BTP. Le millionnaire renomma Stonefield du nom de sa holding, Gomba. Stonefield devenant le nom du modèle.
Les premiers vainqueurs du Dakar camion étaient des véhicules militaires : Steyr-Puch Pinzgauer en 1979, Sonacome en 1980, ACMAT en 1981... Cela donna sans doute des idées à Gomba. Wylton Dickson, le promoteur du Londres-Mexico, voulait profiter de la mode rallye-raid avec un Paris-Pékin. A l'origine, il aurait dû avoir lieu en 1981. Mais la bureaucratie Chinoise repoussa l'épreuve à 1982. Tant mieux : cela correspondait aux 75 ans de l'épreuve de 1907 ! Gomba figurait parmi les 250 (!) engagés, avec le sponsoring de Radio 4. Chris McGuigan, DJ de Radio 4 et rallyman à ses heures, devait piloter le camion. De reports en reports, le Paris-Pékin tomba dans l'oubli. Le projet n'avait aucun lien avec le Paris-Moscou-Pékin de 1992.
Abdul Shamji avait financé Gomba via des prêts auprès de Johnson Matthey Bankers, une banque d'affaire spécialisée dans les créances risquées. Or, en 1984, JMB devint insolvable. Dans un premier temps, Abdul Shamji se retourna contre la banque. Mais à crier trop fort, l'homme d'affaire attira l'intention du fisc Britannique. Or, il avait "oublier" de déclarer six comptes en Suisse. La Haute Court de Londres condamna Abdul Shamji à de le prison ferme. Pendant ce temps, l'activité de Cunmock était quasiment nulle. En 1990, l'ex-usine Handley Page ferma pour de bon.

Et bien sûr, la Malaisie s'est offert des Land Rover. On reconnait l'itération de la fin des années 80, en version "One Ten" (le nom Defender n'apparut qu'au lifting suivant.)

Notez que comme tous les autres, il est monté sur des tréteaux. Les véhicules militaires sont si lourds et les pneus militaires, si spéciaux, qu'ils finissent par tordre les roues sous leur propre poids.

Diversification

On sent que dès les années 80, la Malaisie s'est éloignée politiquement et économiquement de son ancienne puissance de tutelle. D'où un élargissement des achats d'armements.

J'ai pris ce blindé pour un VAB. Néanmoins, il s'agit de son clone, le SIBMAS, conçu par Büssing. Il servit notamment dans la lutte contre le PKM.


Surprise : il y a des véhicules Français ! En l'occurrence, trois transporteurs de troupe Panhard M3.

Vous savez sans doute que dans les années 60, Panhard abandonna les voitures au profit des engins militaires. Mais saviez-vous que c'était l'aboutissement d'une politique débutée 30 ans plus tôt ? Panhard, c'est le doyen des constructeurs français. L'une des rares marques du XIXe siècle a avoir résisté aux coups d'accélérateurs de l'industrie automobile. Durant la Première Guerre Mondiale, Panhard produisit des camions militaires. Mais il s'agissait de sous-traitance. Là où Renault ou Berliet étaient vraiment volontaristes. Dans les années 30, le marché Français connu une nouvelle accélération, sur les différents segments. Panhard fut de ceux qui s'essoufflaient. La gamme Panoramique ne convainquait pas. Le constructeur misa tout sur la Dynamic, qui elle-même fut un demi-succès. Le constructeur répondit alors à un appel d'offres sur une automitrailleuse. Ce fut la 178, alias AMD. C'était un petit besoin, mais il était lucratif. En 1939, Paul Panhard songeait à abandonner l'automobile. D'ailleurs, il n'avait pas prévu de remplaçante à la Dynamic.
Après-guerre, Panhard récupéra le projet de l'Aluminium Français Grégoire, qui devint la Dyna X, puis il y eu la Dyna Z, la PL17... Paul Clément-Colin a souligné le talent de Panhard pour perdre de l'argent sur chaque voiture. Mais au-delà de cela, le constructeur avait des soucis structurels. A la belle époque, il produisait 15 000 voitures par an. A comparer aux 70 000 unités annuelles de la très élitiste DS. De plus, Panhard était très franco-français. Il n'avait même pas une de ces usines de CKD du bout du monde. D'où des tentatives de rapprochement avec Fiat et NSU. Jean Panhard, qui a succédé à son père, Paul, se laisse absorber par Citroën...
Reste les blindés. L'AM40, qui devait remplacer le 178, resta un prototype. Mais il servit de base au très moche EBR. Puis ce fut l'automitrailleuse AML. Elle donna son châssis au M3. Hasard du calendrier, il débuta alors que la production de la PL24 s'arrêtait. Les premiers exemplaires sortaient de l'usine de la Porte d'Ivry. Mais le vieux site était mal fichu. Alors Panhard loua un site à Marolles-en-Hurepoix...

Retour à Port Dickson. Une classe d'un lycée féminin visite le musée. Les lycéennes s'ennuient ferme. Moi, j'admire sous toutes les coutures ce M3. Les souvenirs de Marolles-en-Hurepoix se bousculent dans ma tête. A Marolles, de mémoire, il y avait un EBR, une 178, une Dyna Junior (!), un Sherpa "Silk Road" et des VBL, mais point de M3. Une lycéenne finit par aborder l'unique occidental à la ronde : moi ! Je suis très fier d'annoncer que j'ai travaillé pour Panhard. J'explique même le mécano industriel du VBL, avec Saint-Germain-En-Laval et Marolles-en-Hurepoix.

Ce n'est pas un Peugeot P4, mais un Mercedes-Benz Classe G, militarisé par DRB DEFTECH, une filiale de DRB HICOM (la maison-mère de Proton !) 

Il témoigne de la volonté de la Malaisie de se créer une industrie de la défense. DRB DEFTECH n'achète plus des équipements complets. Désormais, tout ou partie de l'assemblage final est réalisé en Malaisie. Dans le cadre du "G", il y a même une partie de la conception réalisée sur-place.

Encore un piège : ce n'est pas une Jeep, mais une Kia KM410 !

A l'issue de la Guerre de Corée, l'US Army avait laissée pas mal de Willys derrière elle. L'armée Sud-Coréenne commença donc par utiliser des Jeep de seconde main.
Au milieu des années 50, Kaiser-Jeep abandonnait les voitures basses. Il se concentra sur les tout-terrains et il visait les flottes, notamment l'armée. Or, l'US Army opta pour des Ford "Mutt". Kaiser-Jeep tenta de fourguer ses Jeep militaires aux autres armées. En 1969, il signa un accord avec Shinjin Motors (devenu plus tard Ssangyong) et produisit la K100, une Jeep M38 en CKD. Notez qu'à cause des lois Américaines sur l'exportation d'armes, les K100 étaient officiellement des CJ-5 (donc le modèle civil.) Les relations entre Shinjin et AMC furent explosives. Shinjin voulait adapter la K100 à sa sauce et surtout, exporter les modèles. AMC dénonça l'accord en 1978. Pas grave : Asia Motors copia la K100 et créa la K111, avec la bénédiction de l'état Coréen. Ce dernier décida alors de marier Asia Motors avec Kia. En parallèle, Shinjin, devenu Keohwa, créa sa K100 civile, la Korando.

Pour l'export, la Kia K111 prenait le nom de KM410. Il finit par avoir lui aussi sa version civile : l'Asia Motors Rocsta, brièvement vendu en France. Sachez également que Kia continue de concevoir des véhicules militaires.

En attendant que DEFTECH soit au point, l'armée Malaisienne se fournit auprès d'un peu tout le monde... Sauf les Chinois.

Pour ses motos, la Malaisie veut des Japonaises, comme cette Suzuki. Pour des opérations dans la jungle ou les montagnes, c'est un outil indispensable. L'exception à la règle, c'est cette Cagiva T4, d'origine Italienne. En France, Ligier avait tenté de les vendre à la DGA, en se faisant passer pour leur constructeur. Il y avait même eu une équipe Ligier, au Dakar, à moto !
Ces motos sont très fatiguées, comme la plupart des véhicules du musée. Alors que cette Honda Goldwing de parade est toute pimpante.

ONU

Jusque dans les années 80, les casques bleus avaient bonne presse. Ils arrivaient sur des théâtres où les armes venaient de se taire. Ils participaient à la désescalade du conflit et à une normalisation de la situation. A l'exception de la FUNU, sur le canal de Suez, la mission moyenne ne dépassait pas les 18 mois.
Puis il y a eu un basculement dans les années 90. On a vu des casques bleus forcés d'assister passivement à des massacres (Rwanda, Bosnie...) Des casques bleus ouvertement ciblés (Bosnie), voire chassés du théâtre (Somalie.) Ailleurs, faute d'accord de fond entre ex-belligérants, les missions s'éternisaient (Bosnie, Liban...) Plus les casques bleus restent, moins ils sont utiles. Certains casques bleus avouent ouvertement qu'ils s'ennuient. Mais ces dernières années, on a vu des casques bleus maltraiter des civils (Somalie, Haïti...) lorsqu'ils ne sont pas carrément partiaux...

A chaque création d'une mission de maintien de la paix, l'ONU doit quémander des casques bleus auprès de ses différents membres. Les nations occidentales rechignent à mobiliser des troupes, parfois ad vitam aeternam, avec le risque d'une opinion défavorable à terme.
En revanche, certains pays moins développés sont particulièrement volontaire. Leurs armées sont peu impliquées dans des opérations extérieurs et ces missions onusiennes sont perçues comme prestigieuses. Surtout, l'ONU offre un remboursement des frais. Pour un pays comme la Malaisie, c'est une part non-négligeable de son budget.

Au musée de Port Dickson, on trouve ainsi plusieurs véhicules en livré UN. Dont ce Land Rover Defender 110 et cette remorque basée sur la moitié arrière d'un autre 110. Notez aussi cette peinture, qui témoigne de l'enfer de la mission somalienne.

Pot de départ

La salle des officiers est remplie de casquettes, d'épées et d'armes de poing d'officiers. Pour leur départ en retraite, on offre des maquettes aux officiers malaisiens. Elles représentent l'unité qu'ils avaient sous leurs ordres et elles sont souvent dorées. De quoi ajouter un côté kitsch. Je suis un peu étonné par l'autocar. Y avait-il une unité d'autocaristes ?

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