Passat
Une Volkswagen Passat (B2) cabossée et surchargée. On n'en voit plus beaucoup, sur les routes, en 2018 !
L'histoire de la Passat est compliquée. A la fin des années 50, l'automobile allemande connait une crise de croissance. Si on excepte les cas particuliers Ford et Opel, l'Allemagne de l'Ouest ne possède que deux gros constructeurs : Mercedes (merci l'export, en particulier les USA) et Volkswagen (merci la Cox.) Autour de cela, il y a Auto-Union, BMW, Glas, Hansa-Borgward, NSU (passé à 4 roues avec la Prinz) et Neckar (ex-NSU-Fiat) ; des constructeurs manquant de moyens (techniques et surtout financiers, pour être viables.) L'idée est que les gros doivent prendre les petits sous leurs ailes. Mercedes manque de racheter BMW, mais il s'offre Auto-Union, en 1958. Volkswagen, lui, devient actionnaire de NSU, qu'il surveille du coin de l’œil. Borgward n'est pas sauvé, mais Mercedes rachète son site de Brème et y bâti une usine d'utilitaires. Auto-Union produisait des DKW à moteur deux-temps, dans un entrepôt transformé en usine. En 1961, Mercedes décide d'offrir un site flambant neuf à Auto-Union, à Ingolstadt. Düsseldorf est rasé pour laisser place à une usine d'utilitaires (c'est dire la croissance de la demande à l'époque.) Pour la motorisation, la firme à l'étoile avait déjà conçu un petit-moteur (nom de code : Mexico) avec un haut taux de compression. Comme c'était une technologie nouvelle, Mercedes l'expédie chez Auto-Union, afin qu'il essuie les plâtres. Pour marquer le coup, la DKW F102 à moteur 4 temps prit le nom de "Audi 60". Elle connait des débuts modestes et avec tout ces investissements, Mercedes avait perdu beaucoup d'argents avec Auto-Union. Au même moment, Volkswagen cherchait une usine supplémentaire pour fabriquer des Volkswagen. A peine inaugurée, le site d'appoint d'Emden est déjà saturé ! L'usine flambant neuve d'Ingolstadt est pas mal... En 1964, Mercedes lui fait un lot incluant Auto-Union, les droits du "Mexico" et un projet de berline déjà bien avancé.
En 1965, Volkswagen récupére Auto-Union. Dans la foulée, il interrompt la vieille F102 à moteur deux-temps (marquant ainsi la fin de DKW.) Quant à la grande berline, elle est lancée en 1968, sous le nom d'Audi 100. A cette époque, Ingolstadt fabrique davantage de Cox que d'Audi ! Entre temps, BMW est sorti de l'ornière et il s'est offert Glas. Et NSU ? Il a tenté de sortir de la monoculture Prinz avec la Ro80. Le développement a été ruineux et depuis son lancement en 1967, les ventes sont très en-deça des prévisions. Volkswagen ne cesse de monter au capital. Début 1969, c'est le blocage. Le lancement de la berline K70, prévue pour le salon de Genève, est annulé. Les actionnaires veulent d'abord une décision sur l'avenir de la marque. Quelques semaines après Genève, Volkswagen rachète les parts restantes de NSU, qu'il marie à Audi. Là encore, il s'agit surtout de récupérer des moyens de productions pour faire des Cox. La NSU K70 concurrençait plus ou moins l'Audi 100. Pas question de la vendre dans le réseau Audi-NSU. On n'est pas chez British Leyland ! La K70 fut donc une Volkswagen ; la première traction du constructeur.
Auto-Union n'avait pas de bureau d'études (Mercedes s'occupait de tout.) Volkswagen, lui, était très pris sur un projet de citadine. L'EA266, avec son moteur central arrière avait les faveurs de Wolfsburg. Mais l'EA276, une traction, est un serpent de mer. Pendant ce temps, l'Audi 100, une voiture lancée car son développement était trop avancé, connait un succès certain. Du coup, Volkswagen se préoccupe d'assurer l'avenir d'Audi. Le bureau d'étude de NSU est mis à contribution pour créer une remplaçante de la 60 ; l'Audi 80, lancée en 1972. A l'époque, les ventes de Cox fléchissent sérieusement. Au moins, à Ingolstadt, on peut dégager des moyens pour la 80. Néanmoins, Emden se retrouve en sous-activité. Volkswagen lui file une voiture qui remplace de facto la K70 ; la Passat (B1.) Pour la distinguer de sa cousine, l'Audi 80, elle reçoit un hayon. Un hayon que l'on retrouvera sur la Golf de 1974...
Entre l'absorption d'Auto-Union et de NSU, la mort d'Heinrich Nordoff (qui dirigeait VW depuis l'après-guerre) et la gestion de l'après-Cox, c'est la panique, chez VW, au début des années 70 ! Les choses se calment à la fin des années 70. L'Audi 50/Volkswagen Polo est le dernier projet basé sur l'ex-NSU. Pour la génération suivante, Volkswagen et Audi savent davantage où ils vont. L'Audi 80 de 1978 ouvre le bal. En 1981, Volkswagen lance sa cousine, la Passat (B2), toujours à hayon. En fait, ils se sont contenté de reprendre les traits de la Passat (B1) reliftée, en plus costaud. La parenté avec la 80 n'est pas évidente, au point où Volkswagen ose lancer une Passat 3 volumes, brièvement appelée Santana (et qui va mener une sacrée carrière au Brésil et surtout en Chine...) VW possède un best-seller, la Golf 2 et il ne fait pas de gros efforts pour promouvoir les autres modèles. En plus, pour ne pas marcher sur la 80, elle n'a pas droit aux gros moteurs. La Passat B2 connu donc une carrière discrète et ensuite, elle fut victime des primes à la casse...
La Passat B3 de 1988 fut exclusivement proposée en 3 volumes (VW songea néanmoins à une version à hayon.) Il faudra attendre le milieu des années 90 pour que le constructeur se décide à sortir du tout-Golf. La Passat B5 de 1995 est ainsi la première de la lignée avec de vraies ambitions...
L'histoire de la Passat est compliquée. A la fin des années 50, l'automobile allemande connait une crise de croissance. Si on excepte les cas particuliers Ford et Opel, l'Allemagne de l'Ouest ne possède que deux gros constructeurs : Mercedes (merci l'export, en particulier les USA) et Volkswagen (merci la Cox.) Autour de cela, il y a Auto-Union, BMW, Glas, Hansa-Borgward, NSU (passé à 4 roues avec la Prinz) et Neckar (ex-NSU-Fiat) ; des constructeurs manquant de moyens (techniques et surtout financiers, pour être viables.) L'idée est que les gros doivent prendre les petits sous leurs ailes. Mercedes manque de racheter BMW, mais il s'offre Auto-Union, en 1958. Volkswagen, lui, devient actionnaire de NSU, qu'il surveille du coin de l’œil. Borgward n'est pas sauvé, mais Mercedes rachète son site de Brème et y bâti une usine d'utilitaires. Auto-Union produisait des DKW à moteur deux-temps, dans un entrepôt transformé en usine. En 1961, Mercedes décide d'offrir un site flambant neuf à Auto-Union, à Ingolstadt. Düsseldorf est rasé pour laisser place à une usine d'utilitaires (c'est dire la croissance de la demande à l'époque.) Pour la motorisation, la firme à l'étoile avait déjà conçu un petit-moteur (nom de code : Mexico) avec un haut taux de compression. Comme c'était une technologie nouvelle, Mercedes l'expédie chez Auto-Union, afin qu'il essuie les plâtres. Pour marquer le coup, la DKW F102 à moteur 4 temps prit le nom de "Audi 60". Elle connait des débuts modestes et avec tout ces investissements, Mercedes avait perdu beaucoup d'argents avec Auto-Union. Au même moment, Volkswagen cherchait une usine supplémentaire pour fabriquer des Volkswagen. A peine inaugurée, le site d'appoint d'Emden est déjà saturé ! L'usine flambant neuve d'Ingolstadt est pas mal... En 1964, Mercedes lui fait un lot incluant Auto-Union, les droits du "Mexico" et un projet de berline déjà bien avancé.
En 1965, Volkswagen récupére Auto-Union. Dans la foulée, il interrompt la vieille F102 à moteur deux-temps (marquant ainsi la fin de DKW.) Quant à la grande berline, elle est lancée en 1968, sous le nom d'Audi 100. A cette époque, Ingolstadt fabrique davantage de Cox que d'Audi ! Entre temps, BMW est sorti de l'ornière et il s'est offert Glas. Et NSU ? Il a tenté de sortir de la monoculture Prinz avec la Ro80. Le développement a été ruineux et depuis son lancement en 1967, les ventes sont très en-deça des prévisions. Volkswagen ne cesse de monter au capital. Début 1969, c'est le blocage. Le lancement de la berline K70, prévue pour le salon de Genève, est annulé. Les actionnaires veulent d'abord une décision sur l'avenir de la marque. Quelques semaines après Genève, Volkswagen rachète les parts restantes de NSU, qu'il marie à Audi. Là encore, il s'agit surtout de récupérer des moyens de productions pour faire des Cox. La NSU K70 concurrençait plus ou moins l'Audi 100. Pas question de la vendre dans le réseau Audi-NSU. On n'est pas chez British Leyland ! La K70 fut donc une Volkswagen ; la première traction du constructeur.
Auto-Union n'avait pas de bureau d'études (Mercedes s'occupait de tout.) Volkswagen, lui, était très pris sur un projet de citadine. L'EA266, avec son moteur central arrière avait les faveurs de Wolfsburg. Mais l'EA276, une traction, est un serpent de mer. Pendant ce temps, l'Audi 100, une voiture lancée car son développement était trop avancé, connait un succès certain. Du coup, Volkswagen se préoccupe d'assurer l'avenir d'Audi. Le bureau d'étude de NSU est mis à contribution pour créer une remplaçante de la 60 ; l'Audi 80, lancée en 1972. A l'époque, les ventes de Cox fléchissent sérieusement. Au moins, à Ingolstadt, on peut dégager des moyens pour la 80. Néanmoins, Emden se retrouve en sous-activité. Volkswagen lui file une voiture qui remplace de facto la K70 ; la Passat (B1.) Pour la distinguer de sa cousine, l'Audi 80, elle reçoit un hayon. Un hayon que l'on retrouvera sur la Golf de 1974...
Entre l'absorption d'Auto-Union et de NSU, la mort d'Heinrich Nordoff (qui dirigeait VW depuis l'après-guerre) et la gestion de l'après-Cox, c'est la panique, chez VW, au début des années 70 ! Les choses se calment à la fin des années 70. L'Audi 50/Volkswagen Polo est le dernier projet basé sur l'ex-NSU. Pour la génération suivante, Volkswagen et Audi savent davantage où ils vont. L'Audi 80 de 1978 ouvre le bal. En 1981, Volkswagen lance sa cousine, la Passat (B2), toujours à hayon. En fait, ils se sont contenté de reprendre les traits de la Passat (B1) reliftée, en plus costaud. La parenté avec la 80 n'est pas évidente, au point où Volkswagen ose lancer une Passat 3 volumes, brièvement appelée Santana (et qui va mener une sacrée carrière au Brésil et surtout en Chine...) VW possède un best-seller, la Golf 2 et il ne fait pas de gros efforts pour promouvoir les autres modèles. En plus, pour ne pas marcher sur la 80, elle n'a pas droit aux gros moteurs. La Passat B2 connu donc une carrière discrète et ensuite, elle fut victime des primes à la casse...
La Passat B3 de 1988 fut exclusivement proposée en 3 volumes (VW songea néanmoins à une version à hayon.) Il faudra attendre le milieu des années 90 pour que le constructeur se décide à sortir du tout-Golf. La Passat B5 de 1995 est ainsi la première de la lignée avec de vraies ambitions...
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