Ligier JS50

L'autre jour, à Auchan, je suis tombé sur cette Ligier JS50 en démonstration statique. C'est rigolo car je venais de diffuser le communiqué sur la JS P4... Aujourd'hui, Ligier, c'est surtout des protos (construits par Onroak Automotive) et depuis peu, des F4 (ex-Highcroft.) Autrefois, c'était des F1. Mais depuis toujours, ce sont des voitures sans-permis. Ligier s'est d'ailleurs offert Microcar. JS "50" car l'entreprise fêtera bientôt son cinquantenaire (ce qui nous ramène à la JS1, une GT...) et le cinquantenaire, aussi, de la mort de Jo Schlesser...

Voir une VSP dans "mon" centre commercial, ça m'a fait un pincement au cœur. Parce qu'il y a quelques années, je comptais amener les VSP dans ma banlieue (une aventure que j'ai raconté ici.) L'un des freins, c'était le responsable commercial de Chatenet, pas du tout coopératif. Mon sentiment est qu'en général, les constructeurs de VSP pensent avoir une clientèle rurale quasi-captive, qui demande peu d'efforts en communication. La clientèle bobo, c'est du bonus, mais pas question de s'embêter pour la conquérir...
Le pendant Chinois des VSP, ce sont les LSEV. On lit de tout et surtout, n'importe quoi, sur les LSEV. Ce sont des véhicules rudimentaires avec châssis séparé et moteur propulsé par une batterie 12V. Mon impression, c'est qu'il y a des contraintes réglementaires en matière de vitesse et de dimension physique.
C'est un marché très atomisé, avec des acteurs locaux. Il y a d'autant plus d'acteurs apparents que vous pouvez aller en voir un, avec votre design sous les bras (par exemple, une 208) et il vous la produira, avec votre nom dessus ! Le niveau technologique étant faible, aucun acteur n'aurait intérêt à grandir, car il ne bénéficiera pas d'économies d'échelles.
La consolidation pourrait se faire avec trois scenarii. 1) Le plus probable, c'était une montée en gamme progressive. C'est ce qui s'est passé avec les pick-up et les minivans. La demande a glissé vers des véhicules plus aboutis et offrant davantage. D'où des coûts de production plus élevés et le besoin de produire davantage (donc de vendre davantage) pour rentabiliser. Les petits acteurs se retrouvèrent marginalisés. 2) L'arrivée d'un acteur connu, qu'il s'agisse d'un constructeur auto (Lifan tente sa chance sans succès) ou d'une entreprise venue de la tech (comme Xiaomi.) De par sa notoriété et ses moyens marketing, il pourrait rapidement conquérir le marché. 3) variante du 1), un accident grave entraine une grogne des "netizens". Pékin réagit en imposant une série de normes aux LSEV, voire l'obligation du BSR pour le conducteur. Du jour au lendemain, des centaines de milliers de LSEV sont déclarées illégales. Seuls les assembleurs disposant d'une trésorerie forte serait capable d'attendre la fin de la tempête et de produire un véhicule aux nouvelles normes.

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