Issou deux

Après l'Alfa Romeo GTV6, voici une 75 America "coursifiée"... Après tout, il y a une logique : la GTV6 succéda à la 75 en piste.
En 1984, Carlo Chiti quitta Autodelta (qui avait créé des GTV6 Groupe A.) La structure vivota jusqu'au rachat par Fiat. En 1986, Giorgio Panta, responsable des activités compétition d'Abarth, fut placé à la tête d'une nouvelle structure, Alfa Corse. 1986, c'était également l'année de fin de production de la GTV6. Alfa Corse prépara une nouvelle voiture : la 75. Il s'agissait de lointain dérivés de la 1.8l Turbo Evoluzione. En 1991, la 75 quitta le tarif et Alfa Corse s'éclipsa. Le vrai retour fut pour 1993, avec l'arrivée d'Osamu Goto (ex-Honda F1) et le début des 155 DTM...
Ici, ce n'est pas une Turbo Evoluzione, mais une [V6] America.

Elle est équipée d'un V6 3,0l atmo offrant 188ch. Ce qui était dans la moyenne haute des berlines du marché. "America" car Alfa Romeo tenta de vendre la 75 (sous le nom de "Milano") et la 164 via le réseau Chrysler.
Alfa Romeo et Chrysler étaient tous les deux en pleine réorganisation, d'où une stratégie très floue. La marque au trèfle pris le V10 de la 164 Procar (un projet mort-né pour un championnat mort-né) et en fit un moteur d'Indycar. Le moteur débuta en 1990, avec Pat Patrick. Le patron éponyme songeait à la retraite et il avait déjà vendu une partie de son matériel à Chip Ganassi ! Remarquez, à la même époque, Porsche s'était associé avec une équipe Interscope également sur le point de fermer... Heureusement pour "Pat" Patrick, son copain Roger Penske avait plus de budgets, de châssis et de pilotes qu'il ne pouvait aligner de voitures... Histoire de se compliquer la tâche, l'équipe débuta avec une March, pour opter pour une Lola à mi-saison. Durant l'hiver, l'équipe expédia un V8 Chevrolet-Ilmor de Penske en Italie. Mario Illien et Peter Morgan reçurent ensuite le bloc en pièces détachées ! Malgré tout, le V10 Alfa Romeo était à l'arrêt en 1991...
La voiture du jour porte les couleurs de la Scuderia Del Quadrifoglio. Une équipe qui organise des journées-circuits entre passionnés du trèfle.

Une 75 V6, ça doit être sympa à piloter... Même pour une version "stock", je serais preneur ! Pas d'ABS, pas d'ESP et des roues arrières motrices, le tout avec le bruit du V6... C'était la dernière berline propulsion d'Alfa Romeo. A l'époque, elle représentait une espèce en voie de disparition...
Je l'échangerais volontiers contre toutes les compactes sportives actuelles ! OK, elles ont 250ch, voire parfois 300ch. Mais elles pèsent surtout 1,4t (contre 1,1t pour la 75) et ce sont des tractions. Même sur le sec, même en ligne droite, vous déclenchez l'ESP si vous mettez le pied au plancher, en 1 ! C'est ça ou cirer l'asphalte jusqu'en 3... Sans oublier tous les réglages : suspensions, cartographie moteur et le fameux launch control... Parfois, vous avez même un haut-parleur sur l'échappement, histoire qu'il donne davantage de la voix...
Anecdote. Une fois, pour me moquer de cette tendance, j'avais imaginé une sportive avec un "bouton drift". J'avais prévu d'en faire un article moqueur. J'avais bien tourné et retourné les phrases dans ma tête, j'avais des idées sur l'endroit où trouver des photos libres de droit. Il n'y avait plus qu'à ! Avant de me lancer, j'ai regardé mes mails. Communiqué de Ford : la nouvelle Focus RS est équipée d'un "drift mode". Issou ! La marque a l'ovale venait de concrétiser ma blague ! Du coup, je ne pouvais plus en faire un article... Remarquez, si ça se trouve, demain, sur les voitures autonomes, vous aurez un mode "Mickey" avec la voiture qui fait un bruit de rupteur et qui part en chassant... Je n'ose pas publier un article dessus : peut-être que Ken Block et ZF sont déjà en train de travailler ensemble dessus !

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