Innocenti Mini Cooper 1300 au 1/43e par Welly
Au moins, on ne pourra pas me reprocher de me ruiner en miniatures ! Ma dernière acquisition m'a coûté trois queues de cerise.
En apparence, c'est une banale Mini, réduite à un 1/43e très approximatif. A côté d'une Cooper "S" Vitesse, elle est plus large, moins haute et surtout, plus grossière.
Dessous, si l'avant est bien reproduit, le train arrière se limite au cache noir du moteur à friction.
En résumé, c'est du jouet made in China. Welly, le fabricant, étant spécialisé dans ce genre de réplique. L'échelle de ses voitures varie, afin qu'elles aient toutes la même taille (et rentre dans les mêmes boites.)
Alors ? Quelle est la particularité ? La particularité, c'est que ce n'est pas une Austin, une Morris ou une Rover. C'est une Innocenti ! Or, les répliques d'Innocenti sont rares (et chères.)
Donc cette Welly possède un intérêt pour une collection.
Le signe le plus visible, c'est l'emblème sur la calandre et à l'arrière, avec une virgule très seventies. Mais le miniaturiste a repris les particularités de l'Italo-britannique : phares plus massifs, vitres de custode, rappel de clignotant rond (très en aval) et de gros feux arrières qui n'apparaitront que plus tard sur la Mini "normale".
Ce qui est marrant, c'est que j'ai dit ça à une amie, tout excité et elle continuait de dire : "Et ?", "Et ?" Car elle attendait une vraie chute... C'est là que j'ai vu que j'étais vraiment un nerd...
A mon avis, ce n'était pas du tout fait exprès. Welly vend surtout en occident et la Mini, ça reste un best-seller du jouet. J'imagine Welly harcelant de mails un maquettiste cantonais, depuis sa base de Hong-Kong. "Alors, Wang, ça vient, ce lay-out de Mini ?" La Mini n'a jamais été importée en Chine. Hier, sur mon forum Chinois de voitures, il y avait une discussion sur la Mini et les gens la confondaient avec la MINI. Donc, pour en revenir au maquettiste Cantonnais, il a sans doute tapé "Mini" sur Baidu et il a pris la première voiture qui lui tombait sous la main... Vu de Canton, rien ne ressemble plus à une Mini, qu'une autre Mini. Les méandres historiques entre Innocenti et British Leyland, c'était au-dessus de lui. Alors, Wang, on lui demandait un lay-out, il a trouvé des photos de Mini, alors il n'avait ni le temps, ni l'envie de se poser des questions... Encore un boulot vite fait, mal fait !
D'ailleurs, Welly semble s'être rendu compte de sa bévue. Sa Mini Cooper 1300 a depuis reçu des jantes Minilite et des pare-chocs de Mk VI, afin de passer pour une Rover !
Un peu d'historique.
Fernando Innocenti était un homme d'affaires Italiens. A l'origine, il fabriquait des machine-outils. Comme d'autres, au lendemain de la guerre, il a compris qu'il y avait une demande en scooter. Il lança ainsi le Lambretta, en 1947. Dans les années 50, il vit bien que la péninsule se motorisait. Le temps des scooters semblait toucher à sa fin et il fallait passer à quatre roues. Sauf que Lambretta n'avait pas les moyens pour développer par lui-même une voiture...
A la même époque, BMC songeait à exporter en Europe continentale. Au début des années 60, la Grande-Bretagne ne faisait pas parti de la CEE. Les importations étaient surtaxées, voire soumises à des quotas. La solution, c'était le CKD. Dès 1959, un certain JJ Molenaar, importateur Morris pour les Pays-Bas, assembla des Mini à Amersfoort. Il a même assemblé des Austin, fournissant l'importateur de la marque ! Avec la Mk2, BMC voulait accélérer. Exit Molenaar, place à une vraie usine à Seneffe, en Belgique. Hors de la CEE, il y eu également des voitures assemblées en Espagne, les fameuses Authi de Pampeloune (qui est aujourd'hui une usine Volkswagen), à Setubal, au Portugal et à Novo Mesto, dans ce qui était alors la Yougoslavie (la site appartient désormais à Renault.)
En Italie, Innocenti disposait d'une usine déjà existante et d'un réseau. Le constructeur pouvait se garantir un avenir au-delà des scooters et BMC pouvait investir le troisième marché Européen à peu de frais. En 1960, les premières Austin A40 sortirent de Milan. Innocenti tenta de créer ses propres voitures, avec des Austin-Healey Sprite relookées par Tom Tjaarda pour Ghia. La Mini, elle, arriva en 1965.
Fernando Innocenti mourut en 1966. Luigi Innocenti, son fils, était un gestionnaire très moyen. L'entreprise était exsangue. En 1972, BMC, devenu BL, prit le contrôle d'Innocenti. BL n'aimant pas les deux-roues, la production des Lambretta fut interrompue.
A l'époque, BL était partiellement nationalisé. Geoffrey Robinson, un jeune élu conservateur, fut parachuté chez BL. Il était brillant, si brillant que la vieille garde voulu le placardiser en l'expédiant chez Innocenti...
La Mini Cooper originelle avait laissé place à la Mini [Clubman] 1275 GT. La nouvelle venue était moche. L'une des premières décisions de Robinson fut de mettre le moteur de la 1275 sous le capot d'une Innocenti Mini. La Mini Cooper 1300 était née. Pour les puristes, cette Italiennes était la seule vraie Mini sportive. Le nom "Cooper" était un plus.
Elle fut exportée dans les autres pays d'Europe -surtout la France- via le réseau British Leyland. BL vendait également des Innocenti Mini "normales" ; vous aviez donc cote à cote, les Mini BL et celles d'Innocenti ! Pour autant, vu l'état des ventes de BL, personne ne se plaignait...
Via ses contacts chez BL, Robinson put obtenir l'étude d'une Mini complètement relookée par Bertone. Elle devint la fameuse Innocenti Mini. Mais il fut rappelé par le siège pour redresser Jaguar (il fut plus tard élu de Coventry et supervisa Triumph Motorcycles.) Innocenti se retrouva une nouvelle fois sans pilote et la marque sombra en 1975, avant d'être rachetée par De Tomaso...
En apparence, c'est une banale Mini, réduite à un 1/43e très approximatif. A côté d'une Cooper "S" Vitesse, elle est plus large, moins haute et surtout, plus grossière.
Dessous, si l'avant est bien reproduit, le train arrière se limite au cache noir du moteur à friction.
En résumé, c'est du jouet made in China. Welly, le fabricant, étant spécialisé dans ce genre de réplique. L'échelle de ses voitures varie, afin qu'elles aient toutes la même taille (et rentre dans les mêmes boites.)
Alors ? Quelle est la particularité ? La particularité, c'est que ce n'est pas une Austin, une Morris ou une Rover. C'est une Innocenti ! Or, les répliques d'Innocenti sont rares (et chères.)
Donc cette Welly possède un intérêt pour une collection.
Le signe le plus visible, c'est l'emblème sur la calandre et à l'arrière, avec une virgule très seventies. Mais le miniaturiste a repris les particularités de l'Italo-britannique : phares plus massifs, vitres de custode, rappel de clignotant rond (très en aval) et de gros feux arrières qui n'apparaitront que plus tard sur la Mini "normale".
Ce qui est marrant, c'est que j'ai dit ça à une amie, tout excité et elle continuait de dire : "Et ?", "Et ?" Car elle attendait une vraie chute... C'est là que j'ai vu que j'étais vraiment un nerd...
A mon avis, ce n'était pas du tout fait exprès. Welly vend surtout en occident et la Mini, ça reste un best-seller du jouet. J'imagine Welly harcelant de mails un maquettiste cantonais, depuis sa base de Hong-Kong. "Alors, Wang, ça vient, ce lay-out de Mini ?" La Mini n'a jamais été importée en Chine. Hier, sur mon forum Chinois de voitures, il y avait une discussion sur la Mini et les gens la confondaient avec la MINI. Donc, pour en revenir au maquettiste Cantonnais, il a sans doute tapé "Mini" sur Baidu et il a pris la première voiture qui lui tombait sous la main... Vu de Canton, rien ne ressemble plus à une Mini, qu'une autre Mini. Les méandres historiques entre Innocenti et British Leyland, c'était au-dessus de lui. Alors, Wang, on lui demandait un lay-out, il a trouvé des photos de Mini, alors il n'avait ni le temps, ni l'envie de se poser des questions... Encore un boulot vite fait, mal fait !
D'ailleurs, Welly semble s'être rendu compte de sa bévue. Sa Mini Cooper 1300 a depuis reçu des jantes Minilite et des pare-chocs de Mk VI, afin de passer pour une Rover !
Un peu d'historique.
Fernando Innocenti était un homme d'affaires Italiens. A l'origine, il fabriquait des machine-outils. Comme d'autres, au lendemain de la guerre, il a compris qu'il y avait une demande en scooter. Il lança ainsi le Lambretta, en 1947. Dans les années 50, il vit bien que la péninsule se motorisait. Le temps des scooters semblait toucher à sa fin et il fallait passer à quatre roues. Sauf que Lambretta n'avait pas les moyens pour développer par lui-même une voiture...
A la même époque, BMC songeait à exporter en Europe continentale. Au début des années 60, la Grande-Bretagne ne faisait pas parti de la CEE. Les importations étaient surtaxées, voire soumises à des quotas. La solution, c'était le CKD. Dès 1959, un certain JJ Molenaar, importateur Morris pour les Pays-Bas, assembla des Mini à Amersfoort. Il a même assemblé des Austin, fournissant l'importateur de la marque ! Avec la Mk2, BMC voulait accélérer. Exit Molenaar, place à une vraie usine à Seneffe, en Belgique. Hors de la CEE, il y eu également des voitures assemblées en Espagne, les fameuses Authi de Pampeloune (qui est aujourd'hui une usine Volkswagen), à Setubal, au Portugal et à Novo Mesto, dans ce qui était alors la Yougoslavie (la site appartient désormais à Renault.)
En Italie, Innocenti disposait d'une usine déjà existante et d'un réseau. Le constructeur pouvait se garantir un avenir au-delà des scooters et BMC pouvait investir le troisième marché Européen à peu de frais. En 1960, les premières Austin A40 sortirent de Milan. Innocenti tenta de créer ses propres voitures, avec des Austin-Healey Sprite relookées par Tom Tjaarda pour Ghia. La Mini, elle, arriva en 1965.
Fernando Innocenti mourut en 1966. Luigi Innocenti, son fils, était un gestionnaire très moyen. L'entreprise était exsangue. En 1972, BMC, devenu BL, prit le contrôle d'Innocenti. BL n'aimant pas les deux-roues, la production des Lambretta fut interrompue.
A l'époque, BL était partiellement nationalisé. Geoffrey Robinson, un jeune élu conservateur, fut parachuté chez BL. Il était brillant, si brillant que la vieille garde voulu le placardiser en l'expédiant chez Innocenti...
La Mini Cooper originelle avait laissé place à la Mini [Clubman] 1275 GT. La nouvelle venue était moche. L'une des premières décisions de Robinson fut de mettre le moteur de la 1275 sous le capot d'une Innocenti Mini. La Mini Cooper 1300 était née. Pour les puristes, cette Italiennes était la seule vraie Mini sportive. Le nom "Cooper" était un plus.
Elle fut exportée dans les autres pays d'Europe -surtout la France- via le réseau British Leyland. BL vendait également des Innocenti Mini "normales" ; vous aviez donc cote à cote, les Mini BL et celles d'Innocenti ! Pour autant, vu l'état des ventes de BL, personne ne se plaignait...
Via ses contacts chez BL, Robinson put obtenir l'étude d'une Mini complètement relookée par Bertone. Elle devint la fameuse Innocenti Mini. Mais il fut rappelé par le siège pour redresser Jaguar (il fut plus tard élu de Coventry et supervisa Triumph Motorcycles.) Innocenti se retrouva une nouvelle fois sans pilote et la marque sombra en 1975, avant d'être rachetée par De Tomaso...
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