Jeux de mains, jeux de vilains [mis à jour]
Il y a trois mois, je prophétisais qu'avec Lewis Hamilton, la F1 venait d'entrer dans l'ère du politiquement correct. Les pilotes se doivent d'être irréprochables sur et en dehors de la piste. Ajoutez-y une nouvelle génération de pilotes prompt à utiliser les réseaux sociaux, donc à déraper. Mazepin s'est mis lui-même hors-jeu en postant sa vidéo. Et maintenant, les réseaux sociaux se déchainent depuis plus de 24h. Même si la fille a pris la défense du pilote.
Les Américains appellent ce genre d'incidents un "dumpster fire" (incendie de décharge) : c'est très visible et ça pue.
Normalement, à cet instant-là, je devrais lui chercher des circonstances atténuantes. Sauf que je n'ai aucune sympathie pour Nikita Mazepin. Et si ça lui coûte son baquet en F1, ça sera bien fait pour lui.
Son père, Dmitry Mazepin est un oligarque Russe et le fiston a profité de ses largesses pour disposer des meilleurs baquets.
De ses débuts, en 2014, à 2017, Nikita Mazepin fut un satakanoviste du sport auto, enchainant les courses... Les podiums, eux, furent bien rares. Par contre, on a vu Mazepin Jr boxer Callum Ilott pour l'avoir sorti, en F3, en 2016. Surtout, Mazepin fut intronisé pilote d'essai Force India, grâce à son talent sonnant et trébuchant.
2018, fut une année surprenante. Il s'imposa quatre fois en GP3 et termina vice-champion (devant Ilott !) Avait-on assisté à une métamorphose ? Le Russe nous rassura la saison suivante, avec une saison oubliable en F2. Il fit mieux en 2020 : deux victoires, une cinquième place finale (la dernière offrant les points de superlicence pour aller en F1) et malgré tout, pas mal de bévues.
Personne n'est dupe : Mazepin n'a jamais été un réel espoir du sport auto et ce n'est qu'un fils-à-papa. Après tout, ce n'est ni le premier, ni le dernier dans son cas...
Et voilà que Mazepin se tire une balle dans le pied. Chez Haas, la veille du dernier Grand Prix de la saison, on se serait bien passé de cela. L'équipe s'est contentée d'un tweet. On note que contrairement aux titulaires 2020 (Kevin Magnussen et Pietro Fittipaldi) et à son (ex ?) équipier 2021 (Mick Schumacher), le Russe n'a pas droit à donner ses impressions.
Que faire pour Haas ? Que faire pour la FIA ? Haas a besoin d'argent, sinon, ils n'auraient jamais embauché Mazepin. Le virer, c'est contractuellement compliqué et c'est un manque à gagner. Bien sûr, si un autre pilote pouvait réunir un budget, la question Mazepin serait solutionnée...
D'un autre côté, s'assoir sur cet incident, c'est se mettre à dos les féministes. Cela fait des années que la FIA promet de donner davantage de places aux femmes et cette vidéo la ramène à son image machiste. La F1 veut rajeunir son audience et séduire des millénials très "woke". Avec le Black Live Matters de Lewis Hamilton, elle a mis le pied dans l'engrenage du politiquement correct. Eh oui, ce machin-là, ce ne marche pas uniquement que lorsque ça vous arrange. Désormais, les aspirant-pilotes devront être briefés sur l'utilisation des réseaux sociaux.
La F1 manque d'expérience. La Nascar a l'habitude de gérer ce genre de crises. Une solution à l'Américaine, ça serait d'envoyer Mazepin en stage de "sensibilisation au harcèlement sexuel", puis de faire son mea culpa, face caméra.
Mise à jour
Après deux semaines de délibération à huis clos, Haas a tranché : Nikita Mazepin sera bien pilote de F1 en 2021. Visiblement, Pietro Fittipaldi n'a pas réussi à trouver des arguments sonnants et trébuchants pour pousser sa candidature.
Le pilote Russe avait pourtant vraiment fait un mea culpa a minima. A croire que lui-même ne voyait pas où était le mal.
La leçon du jour, c'est que l'argent est plus fort que le politiquement correct. C'est aussi une victoire sur les inquisiteurs des temps modernes. Par contre, le plan de séduction des SJW par la F1 tombe complètement à l'eau...
(Captures d'écran de l'Instagram de Nikita Mazepin et du compte Twitter de Haas.)
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?