Launch of Tim and Tom Coronel’s new weapon

Le Dakar, ce n'est pas que les équipes officielles. De tout temps, des privés -connus ou pas- se sont mêlés à la bagarre. Cette année, le plateau auto sera clairsemé. Mais les frères Coronel seront de nouveau là. Ils ont organisé leur propre e-présentation, afin de dévoiler leur "Beast 4.0".

Drôle de trajectoire(s) que celle(s) des jumeaux Coronel.

Tom, à gauche, est le plus célèbre. Dans une autre vie, il fut vice-champion de Formule Opel, équipier de Ralf Schumacher en F3 Allemande, champion de F3 Japonaise, puis de Formula Nippon (actuelle SuperFormula.) Il fut donc un authentique espoir des formules monoplaces, à la fin des années 90. En 2000, il se battit pour un volant chez TWR-Arrows face à son compatriote Jos Verstappen.
Cette saison 2000 se changea en année quasi-sabbatique. Coronel rebondit comme pilote privée en ETCC. Championnat qui devint les WTCC, puis le WTCR.

Son frère jumeau Tim, lui, débuta en Coupe AX. Après une saison en F3 Allemande, il revint aux coupes monotypes, avec des succès en Alfa 147 Cup, Carrera Cup et Leôn Eurocup.

Tim Coronel fut le premier à s'engager au Dakar, avec un Bowler, en 2007. Ce fut d'ailleurs le dernier Dakar Africain. Le Dakar 2008 fut annulé. En 2009, Tim convainquit son frère d'être son coéquipier, pour le premier Dakar Sud-Américain. Par la suite, les frères Coronel disposèrent chacun d'un buggy à moteur Suzuki Hayabusa et depuis 2017, ils partagent de nouveau le cockpit d'un buggy. En l'occurrence un Jefferies qu'ils surnomment "The Beast".

En 2020, ils étaient sur le point de terminer dans le top 20, lorsqu'ils firent un tonneau.

L'e-présentation est filmée dans le garage de deux frères. Il y a un côté très intime, avec ce buggy à peine achevé et ce monticule de trophées et de médailles des précédents Dakar.

C'est tellement plus chaleureux que les présentations sur fond vert !

Du Dakar, on a avant tout la vision d'ASO. C'est intéressant d'avoir les impressions d'un concurrent. Pour les frères Coronel, le but d'ASO est de créer une course si difficile que la moitié des concurrents abandonnent. Ils évoquent notamment l'étape marathon, avec sa mer de dunes à franchir. Néanmoins, chaque année, ils reviennent, car ils sont accros.

Comme beaucoup, ils ne connaissaient pas du tout l'Arabie Saoudite et ils ont été époustouflés par les paysages. "Les", car le pays offre une surprenante diversités de terrain : dunes, mais aussi savane, pistes de montagnes... Un clip défile, avec l'incontournable site d'Al Ula.
Le pays n'est pas réputé pour sa pluviométrie, mais au cas où, ils ont monté un essuie-glace sur leur buggy, pour 2021...

Les frères expliquent la construction de leur "Beast". Celui de 2017 était un Jefferies "baja" d'origine. Chaque année, ils le modifient. A commencer par la garde-au-sol, très généreuse aux USA. Lors du Dakar, Tom a pris l'habitude de noter des idées d'amélioration sur le quatrième de couverture de ses road-books.
Le Beast 4.0 est ainsi "à 70%" inédit. L'avantage du confinement, c'est que cette année, ils n'ont pas eu d'events et ils ont pu se concentrer sur la préparation de 2021. Tim souhaitait glaner de l'expérience au rallye du Maroc, mais Tom mit son véto. Les frères se refusent de toucher au châssis, pour ne pas compromettre la rigidité.

Première nouveauté 2021 : le capot a été encore raccourci pour limiter les angle-morts à l'avant. L'ergonomie a été revue, avec un intérieur mat (l'intérieur brillant de 2020 captait les rayons du soleil.) La Beast 4.0 est 120kg plus légère que celle de 2020. Grâce à une nouvelle préparation moteur, la vitesse maxi passe de 168 km/h à 183 km/h. Le réservoir, jusqu'ici en porte-à-faux arrière, est désormais situé au milieu, pour un meilleur centre de gravité. Il est à côté de la batterie. Le fait de raccourcir le faisceau a permis de gagner du poids !

Tim nous fait le tour du propriétaire. L'occasion de voir par exemple ce volant MPI, la société de Max Papis (ex-pilote de F1 et d'Indycar, aujourd'hui manager de ses neveux Pietro et Enzo Fittipaldi.)

Le ton général est à la bonne humeur. Comme cette capture d'Instagram, où des motards ont retrouvé les éléments de carrosserie laissés par le buggy après son tonneau, en 2020.

Tom s'était consacré à la navigation après un Dakar 2017 traumatisant, suite à un difficile passage de dunes. Tim tente néanmoins de le pousser à piloter. En 2021, les jumeaux pourraient ainsi permuter, le temps d'une étape...

A la question de leur osmose, Tom répond qu'ils se connaissent depuis 9 mois de plus que tout le monde. Ça leur permet de se parler franchement.

Les questions des internautes sont assez pertinentes.

Quid du GPS ? Tim répond que le GPS ASO fonctionne comme un tripmaster, avec une direction, point. Interdiction d'utiliser son propre GPS. Smartphones et montres connectées doivent être hors de l'habitacle durant les spéciales !

Quand réfléchissent-ils à l'installation des GoPro ? Tom répond que lors du design de la carrosserie, ils doivent penser à l'intégration des GoPro. Un outil indispensable, car les frères Coronel misent beaucoup sur les médias sociaux (quittent à spamer.) Cette année, ils auront également une caméra à 360°.

La troisième question porte sur l'évolution globale des Beast. Ils répètent que le premier buggy était très typé "baja" : très long, très lourd (car très solide) et surtout prévu pour rouler en ligne droite. Au fil des temps, ils l'ont allégée (-300kg), raccourcie (-30cm) et rendue plus agile.

Et pour se restaurer, ils comptent sur le café Coronel (NDLA : une entreprise homonyme basée au Brésil) ! C'est le meilleur café du bivouac ! Auquel le présentateur répond qu'en même temps, face au café d'ASO, ce n'est pas compliqué...

La présentation se termine avec le démarrage du buggy. Visez l'image d'accueil de l'écran du tableau de bord...

Et la "Beast 4.0" de se réveiller...

Une présentation pleine d'humour.

Souhaitons aux jumeaux de décrocher un top 15 lors de ce Dakar 2021...

(Captures d'écran de Tom Coronel.)

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