Lexus RC 300h, mon cinquante-quatrième essai

Le débat autour des gilets jaunes est assez manichéen : ruraux vs Parisiens, pauvres vs nantis, extrémistes vs macronistes. Soit vous êtes dans une catégorie, soit vous êtes forcément dans l'autre... Et c'est pareil pour les voitures. Vous avez d'un côté les diesel et de l'autre, l'électrique. Entre les deux, il existe pourtant l'essence et l'hybride. Les premières hybrides n'étaient pas vraiment désirables.
Mais elles ont beaucoup progressé, en terme de performances et surtout, l'offre s'est élargie. Il est possible de trouver des voiture-plaisir en hybride, comme ce coupé Lexus RC 300h.

Présentation
La Lexus RC fut lancée en 2016, avec la RC F, la RC 200t et enfin, la RC 300h. Pas de diesel chez Lexus. Afin de se différencier face aux Allemands, le constructeur a fait un effort sur le design. La face avant est particulièrement agressive, avec sa bouche béante, largement chromée. C'est clivant, mais au moins, ça ne passe pas inaperçu. A fortiori en rouge. Notez le mot "hybrid" sur le bas de caisse, bien visible.

Notez les jantes 19 pouces, propres à la F Sport Executive.

Intérieur
Autant j'aime bien l'extérieur, autant je suis plus mesuré sur l'intérieur. L'habitabilité m'a paru très moyenne pour un coupé de segment "D". Les places arrières sont avant tout des places d'appoint.
Le premier marché de Lexus, ce sont les Etats-Unis. Or, les Américains sont peu regardants sur la qualité perçue. D'où des plastiques parfois assez moyens. On parle tout de même d'une voiture dont le tarif débute à 51 690€ ! Et puis il y a cet infotainement... Des boutons, un curseur, des menus pas du tout intuitifs... C'était ce que j'appelais la tendance "Biactol", en 2010. Oui, mais depuis, la concurrence a progressé en ergonomie, pas Lexus.

Le seul point positif, c'est le design. Là encore, les designers ont pu se lâcher. L'équipement est tout de même ultra-complet avec caméra de recul, tapis de sol, laque piano black, pédalier alu, etc. La finition F Sport Executive ajoutant les sièges chauffants/ventilés et le détecteur d'angle mort.

Moteur/tenue de route
La RC 300h reprend la chaîne de traction "full hybrid" vue sur les IS et GS. A savoir 4 cylindres 2,5l (essence) 181ch et moteur électrique 105kW (soit l'équivalent de 143ch.) Ce qui donne une puissance combinée de 223ch, pour les seules roues arrières.

Malgré les suspensions pilotées propres à la F Sport Exclusive, ce n'est pas une sportive. Elle a du mal à mouvoir ses 1,7t à vide. La boite de vitesse à variateur n'arrange rien. Même en positionnant le levier de vitesse en "sport", les reprises sont moles. Vous appuyez sur le champignon, vous attendez le kick-down... Et quelques secondes après, elle descend un rapport et ça avance. Le tout dans un hurlement typique des hybrides. Et si, malgré tout, vous souhaitez attaquer, l'ESP vous rappelle à l'ordre.
Là encore, Lexus ne fait que répondre aux besoins de la clientèle Américaine.

Son terrain de jeu, c'est la conduite coulée. Avec 4,7l aux 100km revendiqués, en consommation mixte, l'hybride n'est pas un gadget. Et au quotidien, vous vous retrouvez fréquemment en mode tout électrique. Après 4 jours d'essai, la jauge d'essence avait à peine baissé !
Et bien sûr, elle est prodigue en CO2, avec 109g (d'où un bonus/malus neutre.) Là où une Audi A5 TFSI 190ch S-Line émet 136g de CO2.

Conclusion
Avec la pack F Sport Executive, on atteint 61 690€. A configuration égale "mon" A5 atteint 61 290€... Mais avec le malus de 410€, l'Allemande est facturée 10€ de plus ! Mais on est sur deux philosophies différentes. La personne qui roule en Lexus recherche un design typé et surtout, une hybride. Un profil de clientèle qui ne doit pas être si loin de Tesla. L'autre marqueur, c'est le "full option". Là où les Allemandes privilégient le comportement et la personnalisation (pour ne pas dire le gonflage de ticket de caisse, à coup d'options...)

En tout cas, la Lexus RC 300h est taillée pour les Américains. Il ne faut pas la voir comme une sportive.