XB

Une Citroën BX série 1, croisée dans une rue de ma paisible banlieue. Victime du dédain et des primes à la casse, les BX se sont évaporées. Mais il y a un intérêt naissant, ne serait-ce qu'à cause du côté un peu kitsch de la BX.
Avec le rachat par PSA, Citroën reçu une injection de cash et il put développer des nouveaux modèles. Pour la GS de 1970, devenue GSA, l'heure de la retraite approchait. La firme aux chevrons songea à une voiture plus grosse, mieux motorisée, tout en restant une 2 volumes et avec les fameuses suspensions hydropneumatiques.
Marcello Gandini avait justement des dessins de 2 volumes en stock. Les concept-cars Jaguar Ascot (1977) et Volvo Tundra (1979) démontraient une certaine réflexion. Et il y avait surtout l'Anadol FW11. Cette compact Turque aurait du partir à la conquête du monde et achever la mue de Reliant en constructeur à part entière... L'arrêt brutal du projet, avec les révisions à la baisse (euphémisme) des ambitions d'Anadol et de Reliant eu sans doute un impact sur les finances de Bertone. Comme souvent en Italie, le bureau de design a cherché à recycler un dessin. Même si la FW11, sur base Ford -et propulsion- est techniquement très éloignée...
Le 23 septembre 1982, une semaine avant le Mondial de l'auto, la BX faisait ses grands débuts, au pied de la Tour Eiffel. Elle était proposée avec le 1,4l 62ch de la Peugeot 104, le même bloc, poussé à 72 ch et un 1,6l "X" 90ch (qui, d'après L'Auto-Journal, n'apportait pas grand chose de plus.) Par rapport à la GSA, la BX ne gagnait que 5cm en longueur et 2cm en largeur. Néanmoins, grâce à une ligne plus élancée, elle semblait plus grosse. Du coup, pour le grand public, la BX n'était pas une compacte, mais une routière, comme la R18. Or, cette dernière proposait des tarifs très agressifs en entrée de gamme (pour 2 000frs de moins que la BX "tout court", vous aviez une R18 1,4l en finition TL de milieu de gamme) et elle offrait un 2,0l.
La gamme de la BX s'étoffa lentement, avec le 1,9l diesel "XUD9" 65ch, pour le millésime 1983 et surtout le 1,9 XU9 105ch sur la BX 19 GT, l'année suivante. Quelques mois plus tard, la BX Sport et 1,9l 126ch préparé par Danielson, débarquait. Puis, à l'été 1985, le break, fabriqué par Heuliez, faisait son entrée, tandis que la GSA quittait enfin la scène. Le site de Rennes (ouvert en 1961), où est produite la BX, fêtait sa cinq millionième voiture.
Passons rapidement sur la BX 4 TC, une tentative maladroite de courir en groupe B, la Digit et les Leader. Comme d'habitude chez Citroën, la BX était une voiture clivante. Elle mit 2 ans pour atteindre les 100 000 ventes. Pour le millésime 1987, la BX recevait un lifting. Surtout, la voiture montait en gamme, quitte à grignoter sur une CX au bout du rouleau. L'accent était mis sur les versions 1,9l (essence et diesel)... Même si, suite à l'arrêt des GSA et Visa, la BX devait assurer l'intérim. D'où la BX 15 RE et son 1,6l dégonflé à 80ch, pour s'insérer entre les BX 14 et BX 16. En février 1987, la millionième BX sortait de Rennes. Pour le millésime 1990, la BX s'offrit un second lifting, plus léger. En 1990, elle passait le cap des deux millions d'exemplaires. L'année d'après, la ZX, première vraie compacte depuis la GSA, faisait son entrée. Du coup, la gamme BX était délestée des versions 14 et 15. En décembre 1992, Citroën dévoilait la Xantia. Cette fois-ci, c'était au tour de la BX de s'effacer progressivement. D'abord les berlines, puis les breaks, à l'été 1994.
Au total, il s'est vendu 2 315 739 BX en douze ans. A comparer aux 1,8 millions de GS/GSA (sur dix-sept ans) et aux 1,5 millions de Xantia (en neuf ans.) C'était la voiture qui permit à Citroën de prendre le virages des années 80, après le demi-succès des LN/LNA et de la Visa. Certains disent carrément qu'elle a sauvé la marque.

Pour les non-Citroënistes, elle avait une réputation de bateau poussif (due sans doute aux versions 1,4l.) Lorsqu'en 1991, Jean-Marie Poiret tournait L'Opération Corned-beef, la BX devait renforcer le côté ringard du personnage joué par Christian Clavier. Ce dernier était victime d'un "piège à miel" avec la femme de Jean Reno dans le rôle de l’appât. Faute de pouvoir s'en prendre à Clavier, Reno maltraitait sa BX...
Pour moi, la BX, c'était la voiture de la mère de Nicolas B. Je crois que dans toutes les classes, vous avez un gamin avec des kilos en trop, immature et pas très malin. Du CM2 à la 5e, Nicolas B tint se rôle. Sa mère tenait un magasin de jouet et elle avait une BX 19 TRS grise. Sa mère le couvait. Elle est parent d'élève et lors des sorties, elle était systématiquement accompagnatrice. Alors la 19 TRS grise, je l'ai pas mal vue !

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