Dealership : la passion ne l'anime plus

J'avais déjà croisé une publicité à la gloire d'un concessionnaire Fiat disparu, mais un ancien concessionnaire Fiat, ça, c'est une première ! Je l'ai déniché dans le sud-ouest Parisien.

En plus, il porte encore le logo utilisé de 1968 à 1999. Cela fait donc quelques temps qu'il est fermé...
Fiat, c'est plus que demain et moins qu'hier ! Bientôt, on en regrettera l'ère Marchionne !

Si j'avais été plus vieux, j'aurais connu le Fiat des années 70. Le N°1 en Europe et surtout, le seul constructeur vraiment présent de Lampedusa au Cap Nord et de Galway à Berlin-ouest ! Et dans le monde, avec Lada, Polsi-Fiat, Seat, Zastava, Premier, Tofaş et même Kia, il était omniprésent dans les pays émergents.
Dans les années 80, la Fiat Uno était la deuxième meilleure vente européenne, derrière l’indétrônable VW Golf 2. Par rapport à la concurrence, à prix égal, Fiat offrait des moteurs plus puissants et davantage d'équipements. Par contre, pour la finition...
Dans les années 90, avec l'appuie d'Alfa Romeo, il restait puissant dans les moyennes cylindrées. Et surtout, il y avait la Punto. Une qualité perçue à la hausse, mais toujours à prix Fiat ! C'était le premier importateur, en France (sans compter Alfa Romeo et Lancia...)
Historiquement, le groupe Fiat disposait de trois réseaux distincts en France. Alfa Romeo, indépendante jusqu'en 1986, avait sa propre structure. En 1990, Fiat avait retiré à Chardonnet la distribution de Lancia. Pour autant, nombre de points du réseau Chardonnet avaient conservé leur panneau.
Les volumes étaient suffisant pour alimenter trois réseaux. C'est difficile à croire aujourd'hui...

Puis, au milieu des années 90, tout le monde se retrouvait sous le même toit ! Cela collerait avec cette devanture et son logo pré-1999. J'imagine qu'il y avait un concessionnaire Alfa Romeo ou Lancia près de là (l'actuel Fiat de Versailles ?) et celui-ci fut donc sacrifié.

L'époque était au concessionnaires de quartier, implanté dans les centre-ville. Les priorités, c'était la visibilité et le flux (piétons et automobiles.)
Si vous regardez bien, à l'intérieur, il devait y avoir de la place pour trois ou quatre voitures. Un cas typique de l'époque. Les agents voulaient de la rotation. Et donc, en vitrine, ils mettaient une Fiat Punto, une Lancia Y10 et une Alfa Romeo 156. Avec au fond, peut-être une Punto en occasion récente. Si vous vouliez autre chose, tant pis ! Et c'était un cercle vicieux, vu que faute de présence en concession, les autres modèles ne se vendaient pas, donc les concessionnaires n'en commandaient pas, etc.
J'ai déjà raconté comment mon père avait voulu tester une Alfa Romeo GTV, en vue d'un achat. En fait, il s'intéressait aussi à une Lancia Kappa Coupé et à une Fiat Coupé. Et sur Paris, impossible de voir l'une des trois ! Après trois concessionnaires, il a jeté l'éponge...
Ah ça, aujourd'hui, FCA n'aurait plus de problème de mise en place, aujourd'hui ! Toute la gamme d'Alfa Romeo, Fiat et Jeep tiendrait ici !

En août, Suzuki a vendu davantage de voitures que FCA, en France (5 408 contre 4 490.) Certes, le Jimny a des qualités, mais c'est dire à quel point le groupe rame... Et outre-manche, c'est pire : Fiat se fait talonner par MG ! Oui, hier, j'ai écris qu'après une quinzaine d'années sous pavillon Chinois, MG UK écoulait à peine le dixième de MG-Rover, au moment de son naufrage. Mais avec mille et quelques voitures par mois et 1% du marché, c'est suffisant pour revenir sur Fiat !

Quelle tristesse.

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